L’Institut français de Ouagadougou vandalisé : « Ils pensent avoir fait du mal à la France mais en fin de compte c’est nous » (Sahab Kaonda, artiste)
Suite au coup d’Etat du 30 septembre 2022, des manifestants ont saccagé les locaux de l’Institut français de Ouagadougou, notamment le samedi 1er octobre 2022. La direction de l’Institut a invité les médias ce mercredi 12 octobre 2022 pour constater les dégâts.
Portes et fenêtres brisées, guérite des agents de la sécurité incendiée, matériels informatiques brulés, d’autres emportés, vitre vandalisée, etc. Voilà ce qui constitue le visage de l’Institut français après le passage des manifestants.
https://youtu.be/iL0_i02cIHw
Ainsi la direction demeure sous le choc. Selon Pierre Muller, directeur délégué, « on a souhaité effectivement vous accueillir pour vous montrer l’état de l’institut. Cet institut est en mauvais état, Il va falloir effectivement le réparer ça prendra du temps. Je pense que si vous avez la possibilité de rendre compte par vos images de la réalité telle qu’on a vécue, on aura à faire un pas pour la reconstruction et la réinvention de l’Institut français », a-t-il déclaré.
A l’intérieur comme à l’extérieur de l’Institut, rien n’a épargné la colère des manifestants. De la médiathèque adulte et enfant au centre de langues, le campus France « là où les dossiers des étudiants sont réduits en cendres », la salle d’exposition, le grand et le petit Méliès et le bar et le restaurant sont dans un piteux état.
Concernant les matériels emportés, Thierry Bambara, régisseur général ignore pour l’instant, dit-t-il, et qu’un bilan sera effectué en vue de les énumérer. « Pour moi, beaucoup qui manquent, j’ai vu des appareils qui ont été brulés au grand dehors des consoles, des instruments brulés dont est victime un artiste qui avait prévu son concert », a-t-il ajouté.
C’est la désillusion pour les artistes
« Ils pensent avoir fait du mal à la France mais en fin de compte c’est nous. Quand on perd la culture on perd beaucoup de choses, Il faut dissocier l’art et la culture de la politique. On peut être contre une politique mais pas contre la culture, car elle est facteur d’union.
Je suis dépassé par ces dégâts constatés et j’encourage le reste des artistes burkinabè à continuer d’œuvrer pour le Burkina Faso », a affirmé avec regret, Sahab Kaonda, artiste musicien.
Même son de cloche pour Abdoulaye Traoré, artiste musicien. D’après lui, chaque année, la majeure partie des artistes burkinabè expriment leur art à l’Institut comparé à ceux de l’international.
« L’institut c’est pour nous notre maison même s’il ne porte pas un nom burkinabè. Je voudrais que la population fasse la différence entre antipolitique français et anti-français car la plupart des Burkinabè ont une attache avec les Occidentaux plus précisément les Français. On collabore, on se soutient, on apprend d’eux et inversement », a-t-il signifié.
Jean Yves DEPRI (Stagiaire)
Burkina 24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Arrêtez de pleurnicher. En 62 ans d’indépendance et avec des artistes qui comptent parmi les meilleurs en Afrique nous n’avons aucun bon lieu culturel. Vous dormez sur la natte des autres et ça ne vous gêne même pas un peut. Voyez avec le BBDA pour mettre de côté 5% de vos droits d’auteur et chaque année on aura un centre dans chaque ville du pays et les recettes vous appartiennent
L’Etat burkinabé doit payer pour réparer ces dégâts