Réchauffement climatique : Le Burkina Faso parmi les pays les plus sévèrement touchés en Afrique

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Le Burkina Faso sera le deuxième pays africain où il fera le plus chaud sur le continent, si les objectifs climatiques ne sont pas atteints, selon une nouvelle étude de l’Université d’Oxford. D’après les auteurs de cette étude, l’Afrique connaîtra l’augmentation la plus extrême des températures si le monde dépasse les objectifs climatiques, et les besoins de refroidissement les plus importants dans un scénario de 2ºC.  

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Pour leur analyse, les auteurs ont utilisé le concept de « degrés-jours de refroidissement », une méthode largement utilisée dans la recherche et les prévisions météorologiques pour déterminer si un refroidissement serait nécessaire un jour donné pour assurer le confort des populations. Ils ont modélisé le monde en grilles de 60 km toutes les six heures pour produire les moyennes de température de l’étude. Grâce à ce processus, les résultats sont parmi les plus fiables au monde.

Global cooling needs - 30.06.03

L’analyse a conclu que les pays d’Afrique avaient non seulement les besoins de refroidissement les plus élevés historiquement, entre 2009 et 2018, mais qu’ils seraient également confrontés à la plus forte augmentation de l’exposition à la chaleur si la planète se réchauffait de 2ºC.

Dans un top 10 des pays africains où il fera plus chaud, le Burkina vient en deuxième position juste derrière la République Centrafricaine. Le Mali, le Sud-Soudan, le Nigeria, le Congo, la République démocratique du Congo, le Tchad, l’Ouganda et le Cameroun complètent ce top 10.

Cependant, huit des dix pays qui connaîtront la plus forte augmentation relative du nombre de jours de chaleur inconfortable devraient se trouver en Europe du Nord, tandis que le Canada et la Nouvelle-Zélande complèteront la liste des pays les plus touchés, précise l’étude.

Bientôt le refroidissement sera une nécessité en Afrique subsaharienne…

Ces températures extrêmes ne seront pas sans conséquences pour nos pays. Nicole Miranda, chercheuse principale à l’Université d’Oxford et membre du programme Oxford Martin sur l’avenir de la réfrigération, a déclaré que les chaleurs extrêmes peuvent entraîner la déshydratation, l’épuisement par la chaleur et même la mort, en particulier chez les populations vulnérables. « Il est impératif, d’un point de vue sanitaire et économique, que nous préparions à des journées plus chaudes », prévient-elle.

Pr. Youba Sokona, vice-président du GIEC (Crédits: DR)

De l’avis du climatologue, Youba Sokona, vice-président du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), « les hausses extrêmes de température prévues par cette étude montrent également que le refroidissement ne sera bientôt plus un luxe mais une nécessité dans toute l’Afrique subsaharienne.

De nombreux pays africains sont désormais à la croisée des chemins en matière d’énergie, et répondre à la demande croissante d’énergie pour la climatisation sera un défi majeur pour le développement durable ».

« La demande de refroidissement ne peut plus être un angle mort dans les débats sur la durabilité », renchérit pour sa part Radhika Khosla, professeur associé à la Smith School of Enterprise and the Environment et responsable de l’Oxford Martin Programme on the Future of Cooling.

« D’ici à 2050, la demande d’énergie pour le refroidissement pourrait être égale à toute l’électricité produite en 2016 par les États-Unis, l’Union européenne et le Japon réunis. Nous devons dès à présent nous concentrer sur les moyens de maintenir les gens au frais de manière durable», alerte-t-elle. Selon cette chercheure, ces conditions exerceront une pression supplémentaire sur le développement socio-économique et les réseaux énergétiques du continent africain.

« C’est aussi une indication claire que l’Afrique supporte le poids d’un problème qu’elle n’a pas créé, ce qui devrait renforcer les appels en faveur de la justice et de l’équité climatiques », poursuit-elle.

Selon l’étude, d’autres pays qui ne sont pas habituellement préparés à l’augmentation de la chaleur seront aussi gravement touchés par la hausse des températures si les objectifs climatiques ne sont pas atteints. Cette étude vient rappeler la nécessité d’une solidarité et d’une coopération mondiales dans les efforts visant à maintenir le réchauffement en deçà de 1,5 °C.

Synthèse de Maxime KABORE

Burkina 24

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Un commentaire

  1. « l’Afrique supporte le poids d’un problème qu’elle n’a pas créé » ?
    Le réchauffement du climat n’est qu’un des aspects de la crise environnementale mondiale et si on considère le Burkina Faso qui a pris 1 degré supplémentaire de moyenne depuis 1960, peut-on dire qu’il n’est pas responsable de la disparition de son couvert végétal par les feux de brousse, le défrichement de l’agriculture et le surpâturage ? cette mise à nu du sol favorise la surchauffe locale de l’air et perturbe les cycles pluviaux de génération locale. En agissant à la mesure de nos responsabilités locales, nous agissons aussi à notre propre survie à venir.

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