Festival Pulaaku Acte 5 Renaissance : Promouvoir la culture, la paix et la cohésion sociale

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Le festival international Pulaaku est un événement de promotion de la diversité culturelle burkinabè. Il se tient du 27 au 29 octobre 2023 dans la mythique salle du CENASA. Pour connaître les attentes et les couleurs de cette édition (Renaissance, NDLR), qui avait connu une interruption de 5 ans, Burkina 24 est allé à la rencontre du promoteur Boureima Barry. Dans cet entretien, ce dernier parle de la quintessence de l’événement, son apport sur la couche sociale, depuis sa tenue, le contexte, etc. Lisez !  

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Burkina 24: Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Boureima Barry, conseiller culturel, promoteur du festival international Pulaaku, aujourd’hui Festival International Pulaaku Renaissance.

B24: Dites nous pourquoi la tenue d’un tel festival ?

Le festival international Pulaaku c’est un cadre de promotion de la culture burkinabè en général et du Pulaaku en particulier, c’est un cadre qui permet de faire parler nos expressions culturelles et artistiques en vue de consolider un certain nombre d’aspects liés à l’économie de la culture.

Comme nous le savons, le Burkina Faso est un pays d’effervescence culturelle et nous savons aussi que la culture est un ensemble qui peut apporter beaucoup dans le domaine économique, social et surtout le bien-être ; c’est pour ça que nous avons instauré le festival international Pulaaku. Non seulement pour faire la promotion de la culture burkinabè mais aussi créer un cadre de sensibilisation, de valorisation de nos expressions culturelles.

B24: C’est quoi le festival international Pulaaku ?

Vous savez, quand on parle du Pulaaku c’est un concept de vie, le Pulaaku autrement traduit par exemple dans une autre langue en Mooré, on dira le Burkimdi donc le Pulaaku c’est un concept de vie, c’est un ensemble de principes de valeur qui régissent la vie, forcement quand on dit tout Peulh n’est pas forcement habilité à être du Pulaar, donc qu’est-ce qu’il faut faire ?

Le Pulaaku est une promotion de valeur culturelle identitaire. Oui mais une valeur culturelle qui met l’homme au centre d’un certain nombre de principes de valeur. Donc nous voulons faire ressortir nos valeurs endogènes d’où le Pulaaku.

On pouvait lui donner un autre nom, on pouvait dire festival Burkimdi ou festival Onronya mais nous avons choisi festival Pulaaku parce que nous pensons que ça se lie quand même bien à la promotion de cette valeur endogène.

B24: Une différence avec les autres événements qui prônent la cohésion ?

Il faut dire qu’en 2012, lorsqu’on concevait l’idée de ce festival, nous avons voulu que sa soit un évènement spécial. La culture doit être toujours un pond qui relie de la meilleure des façons. Elle doit pouvoir nous permettre de connaitre l’autre.

Il faut connaitre sa culture car, lorsque tu connait la culture de l’autre tu va apprendre à le connaitre mieux, tu vas apprendre à l’humaniser, donc la culture doit être un facteur qui va beaucoup plus humaniser, qui va beaucoup plus apaiser. Montrer que c’est l’arc-en-ciel, c’est la diversité culturelle qui donne aujourd’hui une couleur vraiment humanisant au monde.

C’est la meilleure façon, parce que la diversité doit unir et c’est pour ça que nous avons conçus le concept pour montrer que dans le Pulaar, dans le foulbé il y’a ce qu’on appelle le Pulaaku, qui est ensemble de concept de vie qui réunit.

B24: Concrètement à quoi doit-on s’attendre ?

C’est simple, je vais vous dire que depuis que nous avons commencé par exemple à préparer cette édition 2005 que nous avons dénommée entre parenthèse « renaissance », nous avons fait une approche participative, nous avons rencontré des hautes autorités coutumières, des hautes autorités religieuses qui ont marqué leur adhésion, qui sont vraiment enthousiastes de cette démarche, qui veulent venir.

C’est ça je dis le festival que nous organisons n’a pas un aspect financier, c’est un aspect rassembleur parce que lorsque vous prenez le programme vous verrez qu’il est prévu, un panel de dialogue interculturel. Lorsqu’il n’y a pas un cadre où les gens peuvent se rencontrer, je ne pense pas qu’on peut instaurer un cadre de dialogue interculturel.

L’approche participative des démarches vers nos autorités montre que c’est un cadre qui va ressembler et nous, nous sommes très heureux aujourd’hui de savoir que toutes ces autorités que nous avons approchées ont marqué leur adhésion. Nous sommes prêts à nous engager à apporter un plus parce que le contexte actuel du Burkina Faso exige que toute personne dans le domaine qu’il soit puisse apporter sa contribution à la paix et à la cohésion sociale.  

Nous, nous ne connaissons que la culture et nous savons que la culture est une grande ressource qui peut apporter un plus, puisque ce festival intitulé Pulaaku ou le Burkimdi est un cadre qui va amener des gens à s’asseoir, à se parler, à réfléchir, à donner des pistes de solution pour consolider la paix, la cohésion sociale parce que nous en avons besoin et nous ne doutons pas que ce festival international surtout cette édition avec son thème va apporter un plus.

Dans cette édition, le thème principal déjà c’est nos expressions culturelles au service de la cohésion sociale. Nous avons des panels. Ce thème principal est subdivisé en sous-thème, chaque paneliste va développer un thème approprié, mais tous vont conquérir au grand thème. Lorsque vous prenez les différents thèmes nous allons parler de la lutte contre l’extrémisme violent et à l’intérieur de ce panel il est prévu aussi de parler de réseaux sociaux. 

Il y a un thème qui est développé parce que l’extrémisme violent n’est pas forcement sur le terrain, il est aussi virtuel. On doit donc lutter contre un certain nombre de Fake news parce que parfois il y a des paroles blessantes. Donc il y a une communication qui sera développée pour pouvoir sensibiliser et montrer comment il faut lutter contre les Fake News, montrer la dangerosité des verbes sur ces réseaux sociaux.

Comme nous l’avons dit, il y a un volet internationalisation de ce festival, il faut dire qu’il est prévu vraiment des grandes expositions, actuellement les gens se bousculent un peu partout de l’extérieur pour venir exposer, mais on a un espace réduit donc les exposants, on ne reçoit plus. Il y a l’exposition de nos mets de produits culturels qui seront à l’espace à partir du 27 jusqu’au 29 octobre.

Il y a les artistes le samedi. Il est prévu une très grande soirée, le vendredi soir. C’est vrai il y a une soirée que nous avons voulu dédier aux amateurs, aux jeunes qui veulent se faire découvrir, qui veulent prester pour montrer leur talent mais à la grande soirée, il est prévu une prestation d’artistes que nous avons choisis pour pouvoir impliquer tout le monde.

B24: En terme de festivités, qu’est ce qui est prévu ?

Nous avons voulu aller prendre un groupe depuis Bobo, un groupe qui représente une valeur symbolique, la famille Gaalaabo. La famille Gaalaabo ils ont le nom Dembélé ça veut dire c’est des Bobos mais qui ont accepté épouser la culture peulh qui sont devenus des griots peulhs.

A Dori nous avons Codjo Sahel brousse voilà quelqu’un qui a épousé toutes les cultures du sahel en lui seul, le tamashek, le poular, le sonraï, il est en lui seul ce qui montre réellement qu’il y a un arc en ciel en lui et en son art. Il chante dans toutes ces langues donc nous avons voulu que l’artiste soit présent pour montrer cette facette.

Nous avons pris un Bobo qui est forcément l’esclave. Lorsque le maitre est là, il faut que l’esclave soit à côté. Il s’appelle Adama Konaté qui est un Bobo mais qui connait très bien la culture peulh qui a beaucoup grandi avec les Peulhs. Il y a Tallco Poullo qui est un artiste, sur les réseaux sociaux qui sensibilise les gens sur la question du vivre ensemble et de la cohésion sociale, etc.

B24: Comment c’est fait le choix de ceux-ci ?

Il y a des Fulbés des parents à plaisanterie et autres. Ceux-ci sont juste des têtes d’affiche sinon il y en a plein. Il y a même des forgerons que nous avons contactés de Kaya, qui viendront démontrer comment on extrait le fer.

Donc voyez, on a fait de telle sorte que toutes les entités, toutes les composantes soient présentes dans ce festival avec des messages bien symboliques pour apporter quelque chose et montrer qu’au Burkina Faso nous sommes condamnés à vivre ensemble, parce le dynamisme culturel l’impose.

Il ne nous reste que ce volet seulement. Même le volet aujourd’hui mariage interethnique c’est une réalité il faut que ces messages passent, donc voila aujourd’hui les buts visés par ce festival. La sélection des artistes a été une étude bien menée pour pouvoir faire ce choix.

B24: Cinq éditions, quel est l’apport de cet événement concrètement dans la société burkinabè ?

C’est vrai qu’il y a eu une rupture depuis 5ans, mais avant la rupture il y a eu un grand changement. Je peux vous dire aujourd’hui que la première édition en 2012, nous avons formés des femmes qui ont quitté Koudougou, et ailleurs pour venir apprendre à faire le Gaapal.

C’est à partir de ce festival, que nous, on peut oser le dire, avec ces formations qui avons fait intégrer par exemple le Gaapal dans nos mets et même dans les pauses café, parce que nous n’avons formé des femmes, nous avons fait la valorisation de ses mets traditionnels et c’est présent partout aujourd’hui.

Et dans cette édition il est encore prévu une formation, je peux vous dire aussi qu’ il y a aujourd’hui des gens qui ont préféré se consacrer à  l’artisanat d’art peulh. Vous saviez très bien, qui voyagent à l’extérieur, c’est ce cadre qui a permis à ces gens-là de comprendre nos habillements, les coiffures peulh. En gros ce sont des expositions pour la valorisation de nos mets culturels, non pas seulement le gaapal, mais des mets culturels, des produits culturels.

B24: Une exception en cette année ?

Il est prévu un défilé de mode pour l’élection de la plus belle coiffure de la soirée et du plus bel habillement Pulaaku de la soirée. Parce que nous pensons que c’est une occasion aussi d’amener la nouvelle génération à comprendre que nous avons des valeurs qu’il faut vraiment mettre en exergue telles que nos coiffures. C’est pour ça qu’il est prévu le défiler de mode dans cette manifestation.

Nous n’allons pas aussi nous limiter au Gaapal, il y a beaucoup de mets qui sont là qui peuvent être plus valorisés. Nous sommes très contents de voir qu’aujourd’hui le gonré, le Babenda, toutes ces nourritures traditionnelles qui occupent l’espace, même dans nos mariages et tout. Mais il faut créer des cadres comme ce festival-là, Pulaaku pour pouvoir faire la promotion de ces produits culturels.

B24: Quel est l’apport du gouvernement dans ce festival ?

Pour être honnête, pour cette édition, nous savons le défi réel que nous traversons, si on dit que le gouvernement ne s’implique pas c’est mentir. L’implication ça dépend, parce que nous avons qu’aujourd’hui ce festival que nous organisons c’est en partenariat avec une institution publique qui est le CENASA, qui nous offre déjà son cadre, qui nous accompagne dans ce sens-là.

Au ministère de la culture, le ministre est le patron de cette édition qui a accepté volontiers de nous accompagner. Donc il s’implique, c’est déjà une bonne chose. Nous avons des institutions comme le BBVA qui s’implique pour nous accompagner. Donc on ne peut pas dire que le gouvernement ne s’implique pas. Nous savons aujourd’hui aussi que les choses sont tellement difficiles, il y a tellement de défis que nous ne pouvons pas demander au gouvernement de s’impliquer davantage. Nous avons l’assemblée nationale qui accompagne ce festival, surtout cette édition. C’est déjà vraiment bien.

B24: Comment appeler la jeunesse à venir à ce festival ?

Ce que j’ai oublié de dire à la jeunesse, venez parce que le vendredi 27 il y a une formation sur l’intelligence artificielle et c’est gratuit. C’est donner par l’un des plus grands experts aujourd’hui du domaine dans la sous région. Venez apprendre parce qu’aujourd’hui on ne peut pas vivre hors du système de l’internet, on ne peut pas vivre hors de l’intelligence artificielle, venez apprendre beaucoup de choses et c’est ouvert.

Deuxièmement c’est de dire à la jeunesse qu’il faut que nous acceptions de sortir pour nous ressourcer, pour apprendre. Surtout la conférence et le panel c’est des occasions pour mieux apprendre pour mieux appréhender un certain nombre de questions et c’est pour lutter contre les fake news, lutter contre un certain nombre de violence verbale sur des réseaux sociaux.

Donc voilà l’appel que nous lançons à la jeunesse. Il y a au moins 5 à 6 pays qui viennent dans ce festival, donc c’est vraiment une ouverture à l’international . C’est une occasion pour nous de montrer que malgré ce que nous traversons le Burkina reste résilient.

B24: D’autres éditions en vue ?

Pour le moment c’est difficile mais nous tenons à reprendre la chaîne et à continuer les éditions. Bon, ça ne dépendra pas de nous mais nous ne pensons pas qu’il y aurait quelque chose qui va bloquer. Parce que tout dépendra de la renaissance.

Ce que j’ai oublié de vous dire c’est qu’il sera un festival à système itinérant parce que normalement après ici au Burkina, nous allons organiser le même type de festival en février si tout va bien à Dakar et ensuite à Berlin.

Propos recueillis par Abdoul Gani BARRY 

Madinatou ZONGO/SARE (stagiaire)  

Burkina 24 

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