Ouagadougou : Des ex-miniers manifestent devant une société de sous-traitance

Une vive tension a régné dans la matinée du jeudi 10 avril 2025, devant les locaux de la société de sous-traitance Human Project, situés à la Zone du Bois, à Ouagadougou. Des dizaines d’anciens employés, recrutés par Human Project pour le compte de la société minière Néré Mining à Ouahigouya, ont organisé une marche de protestation pour exprimer leur indignation face au non-paiement persistant de leurs salaires et de leurs indemnités de fin de contrat. Interrogés sur leurs versions des faits, les responsables de la société Human Project, n’ont pas voulu se prononcer. Par ailleurs, à la suite de la mobilisation, la situation des ex-travailleurs est en passe de trouver une issue favorable dès ce 11 avril 2025. Mais, ces « ex-miniers », gonflés à bloc et très vigilants, restent déterminés jusqu’au bout.
Selon les témoignages recueillis sur place, le contrat qui liait ces travailleurs à Néré Mining, via l’intermédiaire de Human Project, a officiellement pris fin le 4 avril dernier. Cependant, à ce jour, certains employés affirment n’avoir perçu ni leurs soldes de tout compte, ni leurs indemnités compensatrices de congés payés.
« Notre contrat est fini depuis le 4 avril. Donc, normalement, le salaire devrait être payé, ainsi que nos fins de contrat, nos EFC, et ainsi que les congés non payés », a déclaré l’un des manifestants, visiblement éprouvé par la situation.
Les ex-travailleurs expliquent avoir entrepris des démarches auprès de Human Project pour obtenir le versement de leurs dus. La réponse qu’ils auraient reçue de la part de la société de sous-traitance a suscité leur colère et leur incompréhension. « Ils nous ont dit qu’ils ne disposaient pas des fonds nécessaires tant que Néré Mining ne les aurait pas payés », a confié un autre manifestant, la voix empreinte d’amertume.
Au-delà du non-paiement des soldes de fin de contrat, les protestataires ont également soulevé des problèmes récurrents concernant la perception de leurs salaires mensuels durant la période de leur emploi. « Il y a des gens qui sont allés en congé et ça fait cinq mois de cela et ce n’est qu’hier seulement qu’ils ont reçu leur prime de congé. Chose qui n’est pas normale », a dénoncé un troisième travailleur, soulignant des pratiques qu’ils jugent inacceptables.
Face à ce qu’ils considèrent comme un manquement flagrant à leurs droits, ces anciens employés ont décidé de faire entendre leur voix en organisant une marche pacifique devant les bureaux de Human Project. Leur présence massive et déterminée témoigne de leur exaspération et de l’urgence de la situation financière dans laquelle ils se trouvent.
« On ne peut pas travailler et qu’à la fin du mois, on ne reçoit pas notre salaire. C’est bien vrai qu’on travaille bien avec la société mais normalement, ils devraient nous payer nos salaires ainsi que nos EFC, plus les congés payés », a martelé le premier manifestant cité, résumant le sentiment général.
Les manifestants espèrent que leur action portera ses fruits et interpellera non seulement la direction de Human Project et de Néré Mining, mais également les autorités compétentes. « On prie Dieu que notre message aille loin pour que les autorités puissent nous accompagner sur la lutte parce qu’il y a beaucoup de sociétés qui font ça. Ce n’est pas uniquement nous. Nous, en tout cas, on a eu le courage de dénoncer. Il y a beaucoup aussi qui n’ont pas le courage de le faire avec d’autres sociétés », a conclu l’un des porte-paroles du groupe.
Les anciens travailleurs ont affiché leur détermination à maintenir la pression jusqu’à obtenir satisfaction. Interrogés sur leurs versions des faits, les responsables de la société Human Project, n’ont pas voulu se prononcer. « Nous n’avons rien à dire », ont-ils répondu.
C’est une situation tendue et préoccupante pour les ex-employés. Ces derniers ont décidé de porter leur litige devant l’inspection du travail. Selon les informations recueillies auprès des manifestants, la direction de l’entreprise a indiqué, à l’issue d’un échange qu’elle attendrait l’audience prévue le 11 avril 2025 pour prendre toute décision concernant les revendications des ex-employés.
« Aujourd’hui, vers 12h ou 13h, ceux qui ont leurs comptes à Coris Banque ont commencé à recevoir des messages pour le salaire. Maintenant, pour les indemnités de fin de contrat et les congés payés, ils disent que si ce n’est pas carrément le 10 mai, il ne peuvent pas payer.
Donc, là-bas, l’inspecteur a donné jusqu’au 30 avril. Mais nos représentants qui étaient là-bas, n’étaient pas d’accord avec cette date. Ils ont retenu finalement le 23 avril », a relaté un des ex-travailleurs à l’issue de l’audience du 11 avril 2025 à l’inspection du travail.
Akim KY
Djamila WOMBO (Stagiaire)
Burkina 24
Le droit du travailleur est bafoué au Burkina ici, surtout avec ces sociétés de sangsues ,soit disant société de placement la,il faut que nos autorités ouvres l’œil sur ça.