3e édition des Rencontres de Créations Audiovisuelles (RCA) : Plus qu’un festival, une pépinière de talents cinématographiques éclot à Koupèla

Après deux éditions réussies, les Rencontres de Créations Audiovisuelles (RCA) reviennent à Koupèla du 24 au 30 mai 2025. Le coordinateur adjoint de l’initiative, Zoungrana Frank, dévoile les ambitions de cette troisième édition, plaçant la formation de jeunes talents et l’ancrage régional au cœur de son programme. Découvrez comment ce festival contribue à dynamiser le cinéma burkinabè au-delà de la capitale, Ouagadougou, et offre une plateforme unique aux cinéastes de demain.
Burkina 24 : Présentez-nous les Rencontres de Créations Audiovisuelles.
Zoungrana Frank : Les Rencontres de Créations Audiovisuelles (RCA) ont vu le jour début 2022 et ont pris leur essor avec leur première édition en 2023. Plusieurs raisons ont motivé la création des RCA.
D’abord, Koupéla, carrefour où se croisent les routes nationales N°4 et N°16, est un pôle routier et culturel international. Des professionnels du cinéma ont donc envisagé d’y créer un festival pour contribuer au vivre ensemble et sensibiliser sur les questions sociales.

De plus, bien que Ouagadougou soit la capitale du cinéma africain, d’autres régions du Burkina Faso sont en marge et ne vivent pas pleinement cet aspect du pays. Hormis Ouagadougou, Koudougou et Bobo-Dioulasso, ces régions sont restées à l’écart. L’idée de créer un festival à Koupéla est donc née pour décentraliser le cinéma et l’amener dans ces zones.
Aujourd’hui, à sa troisième édition, prévue du 24 au 30 mai 2025, le festival propose des formations, des rencontres professionnelles, des visites et des master class. Les formations se divisent en deux catégories : une formation initiale pour ceux qui débutent dans le cinéma et une formation de renforcement des capacités pour ceux ayant déjà une expérience, notamment lors des éditions précédentes des RCA, et souhaitant approfondir leurs compétences.
Burkina 24 : Qu’est-ce qui est le plus important pour vous dans cette troisième édition pour les RCA ?
Zoungrana Frank : Pour nous, le plus important dans cette troisième édition, c’est le fait que nous contribuons à la formation de la relève des cinéastes burkinabè. C’est le fait aussi que nous contribuons à faire la promotion du cinéma, que nous accompagnons aussi les politiques culturelles nationales qui sont en place actuellement.
Burkina 24 : Qu’est-ce que les RCA ont déjà apporté au cinéma burkinabè ?
Zoungrana Frank : Les RCA sont une rencontre professionnelle, mais aussi c’est un cadre de formation. Et comme je l’ai décrit dans les activités précédentes, il y a des formations que nous dispensons.
Que ce soit les formations en jeu d’acteurs, maquillage et costumes, écriture et réalisation, et ainsi de suite. Donc les participants qui viendront, ils viendront se former. Et nous rappelons que ces formations sont gratuites.

Il faut dire qu’on a déjà des retombées positives. Parce qu’on a une participante, lors de la première édition, qui s’est initiée au jeu d’acteur. Et à la deuxième édition, elle est venue renforcer ses capacités.
Et Dieu faisant grâce, elle a été retenue pour jouer dans un film qui est passé au FESPACO : « Une femme à Kosyam » de Augusta Palenfo et la jeune actrice s’appelle Josiane Kyelem.
Donc, vous voyez déjà qu’on contribue à former la relève du cinéma burkinabè. Et les retombées sur place, c’est que nous contribuons vraiment à vendre aussi l’image de la région, de la ville de Koupéla. Et nous avons déjà des contacts à l’extérieur qui veulent venir aux RCA. Donc déjà, les RCA, ce n’est pas seulement pour Koupéla en fait, mais c’est pour tout le Burkina.
Burkina 24 : Comment cette édition continue-t-elle d’apporter au Burkina Faso ?
Zoungrana Frank : La particularité de cette édition, c’est que le festival s’ouvre à toute la région, à tout le Centre-Est, à travers les formations. C’est-à-dire qu’il y aura des participants qui viendront d’Ademtenga, de Pouytenga, de Dialgaye. On aura aussi des projections grand public dans toutes ces localités.
La particularité de cette édition, en plus du fait que les RCA s’ouvre à toute la région avec des formations et des projections, nous avons un espace dédié aux ciné-clubs et aux associations de cinéma qui sont logées dans les établissements scolaires.
Cet espace s’appelle RCA Ciné Junior. L’objectif de cet espace RCA Ciné-Junior est de mettre à l’honneur les réalisations de ces jeunes participants, ces jeunes des ciné-clubs.
Parce que ces ciné-clubs n’ont pas parfois un espace, l’occasion de montrer leurs réalisations. Ils font des petits films, mais qui ne sont pas vus par un grand nombre de personnes, qui ne sont pas vus par des professionnels. Et les RCA Ciné-Junior sont une occasion pour eux de montrer leurs réalisations et de mettre à l’honneur leurs productions.
Burkina 24 : Qu’attendez-vous des ateliers d’écriture pour les jeunes auteurs ?
Zoungrana Frank : Les ateliers du Toukin, qui signifie le Nid en langue nationale, c’est une résidence d’écriture, de développement et de coaching de scénario. Et cet espace est uniquement pour les professionnels du milieu du cinéma. Et les participants qui viennent là-bas, ce sont les jeunes scénaristes qui ont leurs projets, mais qui désirent développer.
Ils n’ont pas parfois l’occasion de s’approcher de professionnels pour les coacher. Et je pense que les ateliers du Toukin, c’est un espace propice pour eux, pour développer leur scénario et en même temps avoir un suivi.
Parce que lorsqu’ils vont quitter cet endroit, après les ateliers du Toukin, on va les suivre, les professionnels vont les suivre, jusqu’à ce que le projet soit sorti, jusqu’à ce que ce soit un film et qu’il soit projeté. Je rappelle que toutes les formations sont gratuites.
Burkina 24 : Comment la population de Koupéla va-t-elle participer au Festival ?
Zoungrana Frank : Les projections grand public sont ouvertes à tout le monde. Tous ceux qui veulent vraiment voir les films burkinabè. Et parce que nous projetons des films 100% africains, et en particulier du Burkina.
Donc, pour les espaces grand public de projections, toute la population est invitée à participer, à venir voir les films du Burkina. Et même, il y a des films qui sont passés au FESPACO qui seront projetés là-bas. Donc je dirais que la zone de Koupéla a son petit FESPACO.
Burkina 24 : Quel est le plus grand défi que vous rencontrez pour organiser cet événement ?
Zoungrana Frank : Actuellement, le plus grand défi, c’est le manque de soutien financier. Et je pense que toutes les activités de ce genre, toutes les manifestations culturelles, font face à ce genre de problèmes : difficultés financières, problèmes de mobilisation des ressources.
Mais nous ne baissons pas les bras. C’est vrai que c’est dur, mais nous le tenons vraiment, parce que c’est notre manière aussi de contribuer au développement du cinéma.
Burkina 24 : Et comment comptez-vous gérer ce défi à long terme ?
Zoungrana Frank : Nous travaillons vraiment à mettre en place des mécanismes qui vont permettre aux RCA d’être autonome et surtout financièrement. Et même de ne pas dépendre uniquement du partenariat en France.
Burkina 24 : Comment comptez-vous faire connaître le festival ?
Zoungrana Frank : Les jeunes que nous formons, nous produisons des ambassadeurs des RCA. Ce sont eux qui vont continuer à vendre l’image des RCA à l’international. Et d’autres, ceux qui ne connaissent pas les RCA, vont entendre parler des RCA à travers votre plateforme (Burkina 24, ndlr).
Burkina 24 : Avec qui travaillez-vous pour organiser le festival ?
Zoungrana Frank : D’abord, nous travaillons avec des professionnels du milieu. Et les RCA sont appuyées par un conseil consultatif, constitué uniquement par des professionnels du cinéma. Et à chaque fois que nous avons des difficultés, nous nous approchons d’eux et ils essaient de nous orienter. C’est ce qui permet aux RCA de tenir.
Burkina 24 : Quel est votre rêve pour les prochaines éditions des RCA ?
Zoungrana Frank : Mon rêve pour les prochaines éditions de les RCA, c’est qu’au niveau où nous sommes aujourd’hui, nous ne rencontrions pas de démobilisation des ressources. Parce que nous sommes un peu coincés.
Mais nous travaillons. Notre appel, c’est que l’année prochaine, à cette heure pareille, toute la région parle des RCA, et même à l’international. Que les RCA soient un rendez-vous régional de promotion du cinéma en première ligne.
Burkina 24 : Dites-nous ce qui doit motiver les jeunes à s’intéresser à ce festival ?
Zoungrana Frank : Je pense que c’est le contenu que nous proposons, la formation. Parce qu’il y a des jeunes qui veulent embrasser le métier du cinéma, mais qui ne savent pas comment passer, comment rentrer. Et les RCA, c’est une porte pour eux. Si vraiment vous voulez embrasser le milieu, je pense que les RCA, c’est une porte d’entrée pour ces jeunes.
En même temps que vous venez, vous ne venez pas en tant que spectateur pour regarder seulement. C’est vrai que vous venez regarder des films qui sont instructifs, qui développent votre curiosité, votre manière de voir les films.
Mais il y a des formations qui pourront vous intéresser. Et à l’appel à la candidature des participants, ils peuvent s’inscrire pour pouvoir participer. Et cette année, on attend environ 5000 festivaliers.
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Akim KY
Mahoua SANOGO (stagiaire)
Burkina 24
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