Stéphanie Nignan: « Nous voulons décomplexer la femme burkinabè à forte corpulence »

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 Stéphanie K. Edwige est la Présidente l’association Femme Action et Bien-Etre, à l’abrégé FABE, œuvrant pour ‘’le bien-être des femmes rondes du Burkina Faso’’. Au cours de cette interview, elle  dévoile les ambitions de son organisation motivée à  sa création par  le souci de ‘’décomplexer’’ la femme à forte corpulence. Interview.

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Burkina24 (B24): Parlez-nous de votre association Femmes Actions et Bien-Etre du Burkina Faso.

Stéphanie Nignan (S.N) : Notre association « Femmes Actions et Bien-Etre du Burkina Faso » est à but non-lucratif. Son objectif est de mettre en valeur la femme, particulièrement celle dite ronde ou encore de forte corpulence. Elle regroupe des femmes dynamiques, battantes et ambitieuses. Et la motivation première est de décomplexer, de briser tous les stéréotypes et préjugés liés aux rondeurs de la femme.

B24 : Parlant de « complexes », ne ressentez-vous pas, vous-mêmes en tant que femmes à forte corpulence, une sorte de complexe, comparées aux autres femmes répondant au canon de beauté européen ?

S.N: Nous admettons le complexe que nous ressentons. Et il se situe vis-à-vis du regard des autres. En effet, il était courant que de par notre forme ‘’grosse’’ nous attirions les regards très curieux  et souvent frustrants. Certaines personnes montraient une certaine stupéfaction en nous voyant.

Même quand nous essayons de reprendre confiance en nous, avec les regards des autres, cela devient véritablement compliqué à gérer, voire impossible.

B24 : Dans ce cas, comment est-ce que vous vous y prenez pour redonner confiance à ces femmes dites ‘’rondes’’ ?

S.N : Lorsque les femmes se trouvent avec d’autres femmes vivant les mêmes choses qu’elles, c’est-à-dire, la même morphologie, elles se sentent moins complexées. Ainsi, elles se disent ‘’Ah tiens, je ne suis pas la seule ‘’.

Nous nous regroupons comme les membres d’une même famille et celles qui ne sentent aucune frustration de par leur forme, aident les autres à avoir davantage confiance en elles. Autre chose que nous estimons important, c’est que nous refusons de nous cacher. A travers nos activités, nous nous exposons aux regards du public et cela pour encourager les femmes à sortir de leurs coquilles.

Pour nous à « Femmes Actions et Bien-Etre », nous estimons que le vrai canon de beauté africaine est la femme qui est bien en chaire, très loin de la conception occidentale. En plus d’être « en forme », nous sommes belles et battantes et cela personne ne peut nous l’enlever.

B24 : Pour revenir à votre association, quelles sont les activités inscrites au cœur de vos actions?

S.N: Nous comptons au nombre de nos activités, celle dite « Santé-Sport », en plus d’activités sociales, économiques et culturelle.s

Concernant l’activité « Santé-Sport », nous nous réunissons au moins trois (3) fois par semaine pour faire du jogging à travers la ville. Dans les premiers moments, nous le faisions en salle mais pour les besoins de la cause, nous avons trouvé nécessaire de le faire sous le regard des autres.

J’ai un peu expliqué cela plus haut. Il est évident que notre forte corpulence nous expose à des problèmes de santé tels que l’obésité, l’hypertension, le diabète et autres. Donc nous sommes suivies, je dirais éduquées par un médecin généraliste sur comment veiller à notre santé. Nous sommes aussi en discussion avec un nutritionniste-diététicien qui devrait rejoindre notre barque en tant que consultant. Avec le temps, nous nous attacherons les services d’un psychologue.

Parlant des activités sociales, nous marquons notre présence auprès de nos populations à travers des cérémonies de dons de sang et des actions d’assistance en faveur des orphelins et personnes du troisième âge. Ce qui constitue d’ailleurs les objectifs de notre association.

B24 : Combien de membres compte votre association et comment y adhérer ?

S.N: Je dirais d’abord que notre association ne compte pas que les femmes de forte corpulence. Elle regroupe toutes les femmes avec grand ‘’F’’ car, bien entendu, nous n’encourageons pas l’obésité, aucunement.

A ce jour,  nous comptons 12 femmes à Ouagadougou. Nous étions un peu plus de 15 femmes mais certaines de nos membres dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions administratives ont été affectées dans les provinces.

C’est l’occasion pour nous d’inviter toutes les femmes ‘’fortes’’ du Burkina Faso à nous rejoindre pour remporter ensemble la victoire sur la stigmatisation. Les adhésions sont toujours ouvertes à cet effet.

B24 : Votre dernier mot en guise d’appel à l’endroit des femmes de forte corpulence du Faso.

S.N: Femmes à forte corpulence du Burkina Faso, sortez de votre complexe pour nous rejoindre à « Femmes Actions et Bien-Etre ». Nous vous attendons.  Il est possible avec notre forme de nous épanouir pleinement et cela viendra forcement si nous nous donnons les mains pour se soutenir, se parler et s’encourager.

Interview réalisée par Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

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