Smockey lauréat du prix ‘’Music in Exile Fellowship’’: « Ça ne peut que donner des ailes pour la suite »

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Smockey, le premier lauréat du prix « Music in Exile Fellowship », un prix décerné aux activistes par ‘’Index Censorship’’ et ‘’They Will Have To Kill Us’’, est de retour au pays.  Un prix qu’il dédie au « peuple burkinabè dans son entièreté qui a su reconquérir sa dignité en osant le rapport de force jusqu’au bout ». Il a été accueilli à son arrivée par des membres de sa famille, des ami(e)s et des cibals venus lui souhaiter la bienvenue et le féliciter pour avoir remporté le prix.

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« Sous Blaise Compaoré, ça ne passait pas très bien »

« C’est la première fois qu’ils récompensent un musicien. C’est pour récompenser cet art, le fait que  j’ai mis la musique au service d’un engagement dans l’esprit critique, d’un combat », commente le rappeur.

Cette singularité de la récompense étonne l’artiste musicien burkinabè, premier lauréat du prix « Music in exil Fellowship », lui qui conscientise avant tout en langue française, mais qui se retrouve lauréat d’un prix décerné dans un pays où on ne parle que la langue de Shakespeare.

 « C’est touchant que c’est en Grande-Bretagne, un pays où on ne comprend pas les subtilités de la langue française que je suis récompensé dans un domaine où on encourage les artistes à oser, à avoir l’esprit critique, à aller plus loin, à avoir un combat. Chose que j’ai toujours voulu magnifier et sublimer depuis le début au Burkina Faso.  Mais sous Blaise Compaoré, ça ne passait pas très bien. Ni pour moi, ni pour mes camarades », a déclaré Smockey.

Smockey: « Sous Blaise Compaoré, ça ne passait pas très bien » Ici félicité par son compagnon de route Sams'K le Jah.
Smockey: « Sous Blaise Compaoré, ça ne passait pas très bien ». Ici, il est félicité par son compagnon de route Sams’K le Jah.

Engagé depuis lors à travers la musique mais aussi à travers les mouvements citoyens, Smockey a indiqué être bien content de voir qu’être un artiste engagé, avoir un combat, « ça peut toujours payer ». En ce moment de polémique autour du quota devant être accordé aux artistes nationaux, le musicien n’a pas manqué de souligner le fait qu’ « on n’est pas obligé d’embaucher des danseuses qui dansent en synchronisation dans un jardin fleuri pour pouvoir avoir des lauriers ».

« Ça ne peut que donner des ailes pour la suite »

Selon lui, on peut écrire des chansons d’une manière différente, critiquer un régime, pousser à la réflexion, conscientiser les gens et obtenir aussi une récompense par rapport à ce travail. « C’est fabuleux », dit-il. Et « ça ne peut que donner des ailes pour la suite ».

Parce qu’avant  tout, le peuple burkinabè n’a pas hésité à combattre  un système. C’était une grande famille, note le lauréat. « On s’est serré les coudes », ajoute-t-il. Smokey dédie ainsi ce prix « au peuple burkinabè dans son entièreté qui a su reconquérir sa dignité en osant le rapport de force jusqu’au bout ». Ce peuple, qu’il dit avoir retrouvé « intègre ».

Des cibals venus accueillir leur compagnon de lutte dont l'activisme et le mérite a été reconnu et qui à lui valu d'être le premier lauréat du prix.
Des cibals venus accueillir leur compagnon de lutte dont l’activisme et le mérite ont été reconnus et qui lui a valu d’être le premier lauréat du prix.

Il n’omet cependant pas sa famille, qui prend les risques avec lui. « Quand je prends des risques, même involontairement, je leur fais prendre des risques », affirme-t-il.  Bref, le prix « Music in exil Fellowship » est dédié à « tous ceux qui de près ou de loin qui ont poussé à ce changement » qui a donné au peuple burkinabè l’image que tous se font de lui dans le reste du monde.

Smockey

Premier lauréat du prix « Music in exile Fellowship

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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