Impact du Japon à l’Ouest du Burkina : De la route du « Do-Noh » au fertilisant sésame

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L’ambassade du Japon au Burkina a organisé une caravane de presse du 13 au 14 février 2019  dans la partie Ouest du Burkina Faso. L’objectif recherché est de mesurer l’impact de leur accompagnement sur les conditions de vie des populations bénéficiaires.

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C’est dans le village rural de Mê, situé à une vingtaine de kilomètres de kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso sur la route de Banfora, que la délégation de l’ambassade du Japon a déposé sa valise au matin du 13 février 2019. Précisément la voie d’accès au village de Dinguasso.

La technique du Do-Noh

Cette route autrefois impraticable selon les riverains,  a fait place à une voie bien aménagée grâce à l’accompagnement de CORE Burkina, à travers son Projet d’aménagement des routes rurales. « Nous avons réalisé plus de 8 kilomètres de route dans des points stratégiques à l’aide de la technique Do-Noh », a expliqué le représentant de CORE Burkina Mohamed Gnanou.  Do-Noh, comme son nom l’indique, est une technique faite à l’aide de moellons et de sacs remplis de terre.

Dans cette dynamique de désenclavement, CORE, aux dires de son représentant, contribue en termes de transfert de technologie et d’apport des agrégats.  Cependant, il existe des routes comme celle visitée ce matin dont la morphologie du sol n’est pas compatible à la technique Do-Noh.

La réalisation de tels ouvrages nécessite alors plus de moyens financiers toujours assurés par le projet. Seule la force humaine requise pour la réalisation des pistes rurales doit être fournie par les bénéficiaires eux-mêmes.

Le projet, selon Mohamed Gnanou, comptabilise à ce jour un nombre de 25 900 participants. La route de Dingasso qui a fait l’objet de visite, selon le représentant du Comité de gestion du canal de Mê « An ka Baara kè », Bakary Ouattara a été construite avec  du fer, du ciment et autres matériaux  définitifs entièrement à la charge du projet. Y compris les charges de la restauration ainsi que le matériel d’entretien de l’ouvrage.  « Avant,  il fallait un parcours de combattant pour accéder à cette voie que l’on soit en engin ou à pieds », se rappelle-t-il.

Un projet fertilisant

Ensuite, la délégation s’est rendue à Farakoba sur le site du projet SATREPS et le programme JST/JICA. Là-bas, les chercheurs sont à pied d’œuvre pour la mise au point d’un modèle de promotion et de fertilisation des cultures à l’aide d’un fertilisant naturel appelé « Burkina phosphate ». Pour y arriver, ils utilisent deux procédés. Le premier consiste à rendre le fertilisant plus soluble à l’aide du traitement à calcination ou l’acidulation.  Le deuxième consiste à l’amélioration de l’utilisation directe de Burkina phosphate à l’aide de légumineuses comme la plante aquatique appelée l’Azolla.

Le projet dispose également d’un site de culture sous serre où se fait le test expérimental de plusieurs autres « éléments nutritifs pour la plante ». Le chef du projet Souleymane Ouédraogo a expliqué que l’objectif recherché est de développer l’agriculture tout en évitant l’utilisation excessive des engrais chimiques. Ces pistes de recherches nourrissent beaucoup d’espoirs car à l’image du Burkina, l’Afrique utilise seulement 3% de sa réserve en phosphate sur un potentiel de 85%.

Le phare

Cap est enfin mis sur la Direction régionale de l’agriculture  et des aménagements hydrauliques des Hauts-Bassins où la situation du Projet de renforcement de la production du sésame au Burkina Faso (PRPS-BF) sera présentée. « C’est un projet phare du Japon qui est le 1er pays exportateur du sésame au Burkina », explique le chef du projet Osamu Nakagaki, qui affirme que la filière a enregistré des groupes de 18 associations, qui, en collaboration avec les techniciens de de la Direction de tutelle, ont bénéficié de formation adéquate.

A l’en croire, ces techniques de maîtrise de la chaîne de production et de conservation du sésame a permis à notre pays de surmonter les risques d’infestation dans les champs et hisser plus haut le label du sésame made in Burkina.

L’autre mesure d’accompagnement qui est passée à la loupe au deuxième jour de la caravane est le Centre de santé et de promotion sociale de Bona, qui a vu le jour grâce à « un financement de 50 millions de francs CFA par le Japon», a déclaré la présidente de l’association pour des petits projets africains ou Association for small african project) Odile Sawadogo. Selon le Major dudit  CSPS Philipe Somé, « nous recevons en moyenne 15 à 20 patients par jour depuis 2014 », se réjouit-il.

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso

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