Prix Obiang Nguema : prime à la dictature ?

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C’est l’apothéose ! Contre vents et marées, Théodoro Obiang Nguema est finalement arrivé au port qu’il voulait atteindre : après la validation de « son » prix, ce dernier a été officiellement décerné ce mardi 17 juillet 2012 au soir par l’UNESCO. Alors que son fils vient juste d’être mis sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour des acquisitions suspectes de biens immobiliers. Qui a dit que l’argent ne fait pas le bonheur ?

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Dotée d’un dictateur au pourvoir depuis 1979 ou pas, dirigée par un régime corrompu ou mal fagoté côté démocratie, présidée claniquement et familialement ou non, la Guinée Equatoriale  d’Obiang Nguema a maintenant et désormais inscrit au palmarès de l’UNESCO, une récompense estampillée en son nom et bien à elle : « Prix Unesco-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie ».

Le neveu à Francisco Macias Nguema  peut à présent boire son petit lait dans son coin et décocher un sourire ironique à tous ceux qui avaient trépigné d’indignation et sonné du cor pour dénoncer la naissance de ce prix. En effet, il parait contre-nature et cela fait désordre qu’un ogre se permette de pointer le nez à une foire pour enfants pour vendre des enveloppes surprises.  Mais cette remise, faite dans une ambiance solennelle et digne des fastes de l’UNESCO, apporte une vague d’eau au moulin du dictateur de Malabo.

Un point pour Nguema

C’est également une prime à sa dictature, ou du moins, une onction à son mode de gouvernance. Il pourrait se targuer d’avoir fait quelque chose d’utile pour l’humanité et la postérité. En effet, ce prix encourage la recherche dans la lutte contre les maladies qui sévissent en Afrique et le fait qu’il ait été décerné à  des Africains  poinçonne quelques points dans le carnet de bonnes grâces du président équato-guinéen.

Faut-il d’ailleurs trop jeter l’anathème à ce prix au risque de larguer le bébé avec l’eau sale du bain ? Après tout, sa finalité est louable et même si on tergiverse sur le fait que les fonds qui le nourrissent viennent de caisses pas trop catholiques, au moins ces fonds ne servent pas des desseins inavouables. Et au fait, ce prix a été décapé du nom qui gêne. Il n’apparaît plus comme une  « donation » de la famille royale… Nguema, mais un soutien de la philanthrope et solidaire Guinée Equatoriale à toutes ces personnes qui souffrent de maladies et que la science peut aider.

La pilule passe difficilement

Toutefois, il faut reconnaître que la pilule aura du mal à passer. La population équato-guinéenne en prise aux inégalités, aux souffrances et aux peines d’un régime décrié, le sort peu enviable réservé aux Africains vivant comme de véritables parias sur le sol des îles de Bioko et d’Annobon, sans compter toutes les atrocités que peuvent cacher ou engendrer 33 ans de pouvoir réduisent l’ampleur de ce prix à la taille d’une goutte d’eau saine tombant dans un océan grouillant de parasites et de microbes.

Mais dans une Afrique où les dirigeants aux allures de dictateur sont en quête d’un semblant de virginité et d’adoubement hypocrite, tous les moyens sont permis. Surtout si  la communauté internationale se prête au jeu.

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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4 commentaires

  1. Mais Obiang lui au moins il vaut mieux que Blaise qui passe son temps ? courir faire des m?diations pendant que son peuple meurt de faim!

  2. Vous pensez que blaise et francois sont mieux que Obiang et fils. Mon oeil!! la poutre dans vos yeux d’abord, cher pays des hommes jadis int?gres

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