La CPI au Mali : tempêtes et grains de sable en perspectives

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(Ph : sorti47.fr)

Pas de repos pour la nouvelle procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda ! En effet, elle a annoncé qu’une enquête préliminaire allait être ouverte pour déterminer si des crimes relevant de la compétence de la Cour ont été commis depuis que la crise malienne a éclaté. Cette annonce a été faite après que le ministre de la Justice malien en a fait la demande, ce mercredi 18 juillet 2012.

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Une démarche qui entre sans doute dans le cadre de l’une des recommandations du sommet de la CEDEAO du 7 juillet dernier. Dans une crise malienne où toutes les forces ne sont pas à négliger, l’implication de la CPI pourrait être une pression de plus sur les épaules des groupes armés qui font subir le calvaire aux populations du Nord Mali.

De sérieux clients au Mali

Chaque jour, les échos qui viennent de là font cas de régulières et fréquentes violations des droits de l’homme et aussi de ceux des biens culturels. Reste toujours frais dans les mémoires ce qui apparaît désormais comme une profanation de tombes, la procureure Fatou Bensouda ayant d’ailleurs qualifié la démolition des Mausolées de Tombouctou de crimes de guerre. La CPI pourrait donc avoir de sérieux clients au Mali.

Cependant, la Cour, après 10 ans d’existence, n’a toujours pas acquis une force dissuasive. Elle ne semble pas faire peur à ses potentiels clients, ou du moins, pour ce qui concerne le Mali, plus précisément dans sa partie nord. Ansar Dine et compagnie n’ont pas été troublés outre-mesure que la Bensouda de procureur ait qualifié la destruction des Mausolées de Tombouctou de crimes de guerre. Ils se  sont même empressés de casser encore plus du tombeau.

Les potentiels grains de sable

Ce qui pose d’ailleurs la question de l’efficacité et de la faisabilité d’une enquête de la CPI si elle venait à être lancée. Si au bout de l’enquête préliminaire, les éléments requis à l’article 51.3 du Statut de Rome étaient réunis, comment procéderait la CPI si le Nord Mali n’est pas pacifié ?

De quels moyens sécuritaires dispose la Cour pour mener ses investigations dans cette partie du Mali qui est désormais hostile à toute intervention occidentale ? Et même si cette enquête aboutissait, les mandats d’arrêts qui seront émis contre les auteurs des crimes iront-ils aussi rejoindre la longue cohorte de mandats d’arrêts sans effet ? Et ce d’autant plus que l’ONU, qui ne l’a d’ailleurs  jusque-là pas beaucoup épaulée dans sa lourde mission, traîne toujours des pieds quant à une intervention militaire au Nord Mali.

Des justiciables qui ne courent pas les rues

Il faut noter également que les potentiels clients maliens de la juridiction internationale sont assez exceptionnels. Jusqu’à présent, son fretin se limitait aux chefs d’Etat et aux anciens chefs de guerre. Maintenant, elle s’attaquera à des islamistes, plus précisément à des personnes classées dans la catégorie « terroristes ».

Coup d’éclat garanti si elle parvenait à harponner un fidèle d’AQMI, ou considéré comme tel, et à réussir à l’amener à la Haye. C’est certain que même là, les Etats-Unis, pas très amoureux de la CPI, serait capable d’applaudir !

Mais Fatou Bensouda n’en est pas encore là et il est certain que la route pour la destination « justice pour les Maliens » promet d’être ensablée, si l’on peut dire !

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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