Mannequinat au Burkina: Profession ou perversion?

Selon le Sénégalaise Mbathio Bèye, Miss Black France, « mannequinat ne rime pas avec perversion » même si elle dit comprendre maintenant pourquoi la population sénégalaise a peur de ce milieu. A l’instar de celle-ci, la population burkinabè, au-delà de la peur du milieu de mannequinat qualifié de « pervers« ,  éprouve une certaine méfiance.

« Mannequins, tops modèle ».

Elles caractérisent l’élégance et le petit Larousse les définit comme des personnes sur lesquelles le couturier essaie ses modèles et qui présentent sur elles-mêmes les nouveaux modèles de collections au public.

« Ce milieu de star-mania incarne la perversion« 

Pour plusieurs Burkinabè approchés, « ce milieu de star-mania incarne la perversion ». De même qu’au Sénégal, il est possible de louer des mannequins pour voyager avec elles dans la sous région ou dans les pays occidentaux, selon Learl.net. Mimi, étudiante à l’Université Ouaga II, a confié qu’une de ses camarades du campus, un top modèle, se « fait louer aussi par les gourous du pays en échange de quelques billets de banque ». Avec un tel exemple, se questionne Mimi d’un air désemparé, est-ce qu’on peut me faire croire que le mannequinat est une profession?

« Il y a de bons mannequins qui font du bon boulot« 

Une hôtesse de la place a, quant à elle, confié qu’il y a tout de même de bons mannequins qui font du bon boulot et qui sont discrets dans leur vie. Pour elle, ce sont de préjugés qui ont circulé et qui continuent de circuler. Certes, affirme-t-elle, des brebis galeuses n’ont pas donné le bon exemple à travers des scandales. Mais n’empêche que « le mannequinat demeure une profession« . Cependant,  ajoute notre hôtesse,  le milieu est « très tentant ».

« Le mannequinat, un métier noble et passionnant! »

« Moi je suis étudiante et le mannequinat m’a toujours passionné parce que pour moi, c’est un métier noble. Noble parce que les mannequins sont le plus souvent les ambassadeurs de la culture de leur pays. Mais justement à cause des préjugés, les parents m’ont défendu de l’exercer. Il est vrai que les hôtesses ne sont pas des tops modèle, mais je voyais déjà en cela un début de réalisation de mon rêve. C’est ce qui m’a conduit à être hôtesse et pour le moment, ça me permet d’arrondir mes fins de mois car, disons-nous la vérité, le FONER (Fonds national pour l’éducation et la recherche) ne peut pas couvrir toutes les dépenses d’une jeune fille! « . Ce témoignage de l’étudiante hôtesse ne s’arrête pas là: « En tant que simple hôtesse, souvent les hommes pensent que tu es là pour satisfaire à tous leurs besoins », ajoute-t-elle. Il faut donc être « une femme de caractère » pour pouvoir résister dans ce milieu dit « pervers« .

Mais une chose demeure et c’est une réalité lugubre qui transcende les frontières. Au Nord comme au Sud, des scandales entachent les agences de mannequins et quelque chose doit être fait pour assainir ce milieu dans lequel un véritable réseau de proxénétisme fait jour, selon un site d’information. Toute chose qui laisse croire que le vernis de luxe du métier de mannequin se craquelle pour laisser apparaître tout ce qu’il y a de plus sordide : les paillettes se ternissent et la mode semble être au proxénétisme déguisé. Vivement, qu’on « casse cette image là et que les choses redeviennent comme avant« , souhait d’une mannequin.

Wendyida Germaine KERE

Pour Burkina 24