Auto-emploi au Burkina : La malheureuse expérience d’un étudiant de l’UO2

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« Les méchants envient et haïssent ; c’est leur manière d’admirer»: Victor Hugo l’a dit, et Y.B. ne réussira pas à le contredire. Lui qui, en quatrième année de droit à l’Université Ouaga 2 (UO2), a été victime de la haine dont fait montre certains puissants du moment à l’endroit des étudiants des écoles publiques.

En juin 2008, Y.B. se réjouissait à l’annonce qu’il venait de réussir au Bac et qu’il pouvait postuler à la bourse nationale. Quelques mois plus tard, les portes de l’université se sont ouvertes. Une université dont les étudiants ont eu la créativité de rebaptiser « Bagdad », parce que les conditions d’études y sont pour le moins éprouvantes. Y.B., qui a pu obtenir sa carte de boursier, a également eu la chance  d’être admis à la cité universitaire de la Patte d’Oie. Là, avec son colocataire, il vendait des cartes de recharge pour pouvoir se payer des tickets de restaurant, et subvenir à d’autres de ses besoins. Il a pris le soin d’économiser de sa bourse, afin d’ouvrir un kiosque au secteur 15 de Ouagadougou, le 1er avril 2012. A l’issue d’un contrat verbal entre le jeune étudiant et une famille fortunée, il était convenu que le premier puisse exploiter la devanture de la cour, moyennant le paiement de la somme de 20.000 francs CFA par mois.  Le kiosque, faisant face à une école et à une clinique, va drainer en peu de temps un lot de clients. Le capital, qui n’était que de 300.000 francs, a été revu à 750.000 francs, avec notamment l’achat de réfrigérateurs, de chaises et autres équipements. Le candidat à l’autonomie a alors quitté la cité, pour louer une petite maison. Après six mois d’activités, Y.B réalisait en moyenne un chiffre d’affaires journalier de 60.000 francs. Selon des témoignages concordants, le jeune homme vivait de bon ton avec le propriétaire de la cour, ses clients et même les riverains.

Le début du cauchemar

Mais, contre toute attente, le bailleur lui a fait savoir un jour du mois de mars 2013 qu’il ne souhaitait plus voir une catégorie de personnes au kiosque, en particulier certains étudiants et des jeunes du quartier. Des soupçons infondés de vente de drogue, de la méfiance affichée à l’endroit des étudiants qui venaient prendre leur café, du mépris,…tout était bon pour déguerpir Y.B. Tandis que le Premier Ministre blanchissait « techniquement » l’année au campus, notre puissant homme noircissait « techniquement » les affaires du pauvre étudiant.

« Tu ne peux rien me faire. »

Un délai de trois mois fut donné au juriste en herbe de plier bagages. Pas un jour de plus. Le 15 juin 2013, le toit du kiosque et les chevrons furent arrachés et confisqués. Le « Goliath » d’une autre ère a eu l’outrecuidance de prévenir son « David » : «Va te plaindre où tu veux, tu ne peux rien me faire. »  C’était la faillite et la déception. N’ayant plus de bourse et ayant surtout compté sur ses premiers pas en affaires pour se sustenter, Y.B. est devenu revendeur de pains auprès d’une boulangerie de la place. Son petit frère, étudiant en lettres modernes dans « la capitale irakienne », a été, comme les autres locataires de cités, chassé de sa chambre. Pas question de rejoindre dans l’urgence les parents en Côte d’Ivoire. Y.B l’a donc accueilli. Le quotidien s’est compliqué davantage, puisqu’il fallait serrer une ceinture raccourcie par l’action des méchants, et tirer un diable qui n’a même plus de queue.

Michel KONKOBO

Pour Burkina 24

 

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13 commentaires

  1. oh frere.Dieu est la avec ns.soit sur que la force a une fin.qui aurait rever voir kadafi supplier un homme?un jour viendra o? des hommes de ce pays vont fuir ils nauront m?me pa le temps de ramasser leur chaussure.et c’est en ce moment que nous manifesteront notre violence car dit-on<>D’avance paix a l’ame de tous ces bourreaux.

  2. Cette affaire, je l’ai suivie de tr?s pr?s ?tant d’ailleurs de ces ?tudiants qui y prenaient le caf?. Hum, que c’est m?chant, cynique, assassin tout simplement. YB a v?cu un v?ritable enfer et tout cela pour rien

  3. MON AMI COURAGE LE POUVOIR VA CHANGER ET ON SAURA QUI EST QUI DANS CE PAYS. UN JOUR IL AURA AFFAIRE A TOI ET TU POURRAS LE MATER MAL

  4. pour sortir de l'enfer il faut vaincre le diable. et prier que ce soit un bon ange qui prenne sa place.

  5. Tout c qi ne tue pas rend plus fort! Que le bon Dieu soit aek tw frere,ne baisse pas les bras persevere et garde le courage…tout cece constitue des exp?riences,ce ne sont qe des peripeties,tn futur sera encore fructueux qe jadis…

  6. Pourquoi le journaliste affirme -t-il que le subcon de vente de drogue est infonde? Il aurait mieux fait de faire des investigations avant de prendre parti pour celui qui considere comme le faible. De tout facon l’etudiant a eu un preavis qui lui permettait de delocaliser son kiosque. De grace journaliste eviter de prendre parti dans vos articles. Faites au besoin des investigations et presenter les faits tel quel. Faites des efforts de professionnalisation.

  7. Ah, cest pire que dangereux. Au moins dans la jungle, on connait que la loi du plus fort est toujours la meilleure, mais en pareilles situations, seuls les plus forts ont des lois. Le faible na aucun droit, encore moins se faire une loi. Quand est-ce pourrons nous sortir de cet enfer.

  8. ?a fait partie de la formation d’un homme. Dieu sait pourquoi c’est arriver. Peut ?tre m?me que c’est pour son bien (ne dit-on pas que les situations difficiles sont souvent des cadeaux emball?s!). Qu’il garde seulement courage et pers?v?re, c’est ?a qui fait la force d’un homme. J’aimerais revenir sur l’article lui-m?me. Il est partiel et partial avec un ton d’accusation. Ce qui est d?plorable. Ecrivez de fa?on ?quilibr?e et laissez les lecteurs tir?s la conclusion (ils sont intelligents pour cela). Pourquoi le bailleur s’est insurg? subitement? Pourquoi a-t-il tout de m?me donn? le d?lai raisonnable de 3 mois s’il voulait lui faire la force? Bref, faites du journalisme. Merci, bonne suite mr le journaliste et surtout courage au fr?re ?tudiant.

  9. Tinkiet frere,un enfant beni soufre mais aura jamais honte.C est DIEU qui fera ta justice.M.Le BAILLEUR sache ke fair du bien a otrui c est pr toi,faire du mal c est contre toi.Merci

  10. mon fr?re,dit toi que tout ce que Dieu fait bon et ne baisse pa les bras et aussi prend bien soin de ton petit fr?re

  11. Ce n’est pas un probl?me je trouve !il va se ressaisir s’il persev?re…la persev?rance affaiblie la difficult? dit-on,et d’ailleurs en termes d’entreprise il faut s’attendre ? tout.courage coll?gue juriste,tu seras plus fort que ton bailleur…volont? ,abn?gation et courage !!!

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