Vindicte populaire dans la commune de Ouagadougou: Des chiffres qui parlent

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Le lynchage d’une personne en infraction ou prise en flagrant délit de vol ignore tout droit pénal positif en vigueur. C’est la position de Patrice Kyélem, élève administrateur civil à l’école nationale d’administration et de magistrature(ENAM). Après 18 mois de recherches, il a présenté son étude sur «La vindicte populaire dans la commune de Ouagadougou, cas spécifique des vols», ce mercredi 4 juin 2014.

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Graphique des perceptions de la vindicte populaire
Graphique des perceptions de la vindicte populaire

Investiguer sur les vindictes populaires dans la ville de Ouagadougou durant la période 2012-2013, leurs causes et leurs conséquences, et contribuer à la réduction de ce phénomène, c’est l’objectif de Patrice Kyélem au terme de sa soutenance. Sa position est tranchée. «Quel que soit l’infraction commise par un individu, même pris en flagrant délit de vol, il ne doit en aucun cas être l’objet de vindicte» a-t-il affirmé lors de sa soutenance. Selon lui, l’absence de régulation sociale normale, la prise de l’autorité de l’Etat, l’ignorance et l’incivisme sont les causes de ce phénomène. Les recherches en bibliothèque, dans la presse, dans les institutions spécialisées de la sécurité et des droits humains, et les entretiens ont permis d’établir des statistiques.

L’âge, un facteur important

Sur 600 personnes questionnées, il en déduit que «75,44 % des non scolarisés pensent que la vindicte populaire est la solution au vol contre 57, 14 % des scolarisés qui pensent que ce n’est pas la voie la plus sure». De même, 72,9 % des hommes la prennent pour une solution contre 76, 47 % des femmes qui la déconseillent. Une moyenne de 30 ans pour la tranche de 15 et 45 ans, a pris part à une vindicte populaire ou y a assisté, confirmant ainsi que l’âge est un facteur important conduisant à la vindicte populaire. Face aux conséquences morales, sociales, politiques et juridiques il a fait des suggestions.

Patrice Kyélem, auteur de l’étude

Il s’agit de la sensibilisation des populations sur le respect des droits humains, la conscientisation des leaders de quartiers ou de communautés , le fonctionnement effectif des institutions des droits humains, l’engagement sans délais des poursuites contre les auteurs de violations graves, le respect des textes par les services de sécurité, l’impartialité de la justice et la réparation à l’endroit des victimes de lynchage publique ou leurs ayant droits. Pour Alexandre Darga, commissaire central de la police de la ville de Ouagadougou, et membre du jury, les adeptes de cette pratique sont victimes de l’ignorance du travail des acteurs de la chaine pénale.

«Quand on est porteur de cette violence, on est en même temps porteur de certains préjugés», a-t-il expliqué. Il propose donc aux populations de mieux connaitre les textes, de s’approcher des acteurs de la chaine pénale pour comprendre leur fonctionnement et s’abstenir de la vengeance.

Mouniratou LOUGUE
Pour Burkina24

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