Insurrection populaire : Le soutien du directeur de Yalgado aux familles des disparus

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Le directeur général de l’hôptial Yalgado Ouédraogo, Robert Sangaré, a rencontré, le jeudi 13 novembre, les familles des disparus de l’insurrection populaire du 30 et 31 octobre. L’objectif de cette rencontre était de «soutenir modestement chaque famille pour les dépenses » liées aux funérailles des uns et des autres.

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La  dizaine de familles qui a répondu présente à l’appel du directeur est repartie chacune avec une somme de 100 000 F CFA. Une somme qui contribuera à «accueillir les étrangers » venus présenter les condoléances, selon le directeur.

Cependant, il précise que c’est une initiative interne à l’hôpital, « Vous avez eu à supporter certaines dépenses ; comme je l’ai dit ce n’est pas un truc de l’Etat, nous avons reçu des dons à l’hôpital et nous avons pensé qu’il est bon qu’on puisse vous soutenir modestement pour contribuer à vos dépenses. (…) Actuellement je ne peux rien vous dire sauf que les médecins légistes sont là pour faire les examens des corps.»

Une initiative que les parents des victimes apprécient à sa juste valeur. « Nous tenons à remercier le directeur, parce que c’est humain, c’est social. Nous n’avons pas demandé cela mais il l’a fait de sa propre volonté. Ça ne peut pas réparer les vies. C’est avec un peu de joie que nous repartons parce qu’il a pensé à nous », dit monsieur Naité, époux d’une défunte.

Les familles ont profité de cette rencontre pour faire part de leurs préoccupations au directeur. La prise en charge des frais de conservations des corps hors de l’hôpital Yalgado, de la conservation même des corps.

Il rassure que tous les corps sont dans des caissons frigorifiques. Cela devrait les empêcher de se détériorer, et des instructions ont été données pour tous les garder. Aucun frais ne sera donc payer même en dehors de Yalgado.

Les familles ont aussi soulevé des questions religieuses ou traditionnelles ne permettant pas de conserver longtemps les corps et demandent d’accélérer la procédure pour permettre aux parents de faire leur deuil.

Le directeur, à cet effet, essaie tant bien que mal de convaincre les parents et implore leur indulgence et leur compréhension car les discussions continuent dans le but de choisir une forme d’inhumation.

« Il y’en a qui disent : il faut les considérer comme des martyrs, il faut leur rendre hommage. Et d’autres qui disent : il faut voir si ces personnes n’ont pas laissé des enfants et que l’Etat doit les prendre en charge. Et pour d’autres, il faut dédommager comme cela se doit et dans le cadre d’une réconciliation nationale. On ne peut donc pas banaliser ces corps et vous laisser les prendre comme ça.  Même si les corps appartiennent à la famille, il faut comprendre cette volonté de l’Etat de réparer les tords que vous avez subis». Et il continue : « Je n’ai pas envie de vous dire que ces corps ne vous appartiennent plus à vous seul, mais ils appartiennent à l’histoire du Burkina. Nous sommes obligées de vous demander de vous mettre dans cette logique. ».

Le Directeur a promis néanmoins de relancer les autorités pour qu’elles puissent accélérer les choses.

Avant de se quitter,  le souhait a été émis de créer une association et de faire une proposition d’inhumation des défunts.

Reveline SOME
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