RD Congo : Quel sort le Sénat réservera-t-il à Kabila ?
La RDC traverse depuis quelques jours une situation dramatique et tendue. Plusieurs personnes sont tombées sur « le champ de bataille », des familles endeuillées et le pays est en train de s’enfoncer dans une situation d’instabilité sociopolitique et économique.
Le Président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, a introduit un projet de loi électorale au Sénat. L’un des volets de ce projet doit lancer un recensement général visant à mettre à jour tout le fichier électoral. Chose qui pourrait prendre beaucoup de temps, tandis que son mandat présidentiel finit en 2016.
L’opposition, une bonne partie de l’église catholique et de la société civile voient où Joseph Kabila veut en venir : prolonger les échéances électorales de 2016.
Ainsi, depuis au moins deux jours, plusieurs milliers de Congolais sont dans les rues, notamment dans la capitale, Kinshasa, pour protester contre ce « petit jeu » de Joseph Kabila qui caresse l’espoir évidemment de se maintenir au pouvoir.
Les manifestations ont déjà fait au moins une dizaine de morts, selon le bilan de l’opposition politique congolaise. La connexion Internet et les SMS ont également été interrompus.
Le débat sur la loi électorale au Sénat, lui, qui devrait avoir lieu ce jeudi, a été finalement reporté à ce vendredi 23 janvier, mais l’opposition appelle à maintenir la pression sur les autorités pour faire retirer cette loi électorale jugée « controversée ». Et si la loi passait ?
Joseph Kabila court vraiment un grand risque…
Kabila préfère-t-il foncer droit au mur comme l’ex-Président burkinabè, Blaise Compaoré ?
L’histoire nous enseigne, en tout cas, qu’aucune dictature, aussi féroce soit-elle, n’est jamais parvenue à prendre le dessus sur un peuple conscient et déterminé pour s’en débarrasser. Le peuple burkinabè l’a démontré.
Le Pape François et une grande figure de l’église catholique en Afrique, Monseigneur Laurent Monsengwo, condamnent sans ambages toute révision de la loi électorale qui viserait « à prolonger illégalement les échéances électorales de 2016″.
Comparaison n’est pas raison. Mais…
L’église catholique, cette autorité morale incontestable a été un acteur politique majeur de la période de retour à la démocratie qui a suivi la chute du régime dictatorial de Mobutu.
Les Nations unies et l’Union européenne manifestent leur inquiétude après la répression des manifestations d’opposants à la réforme de la loi électorale.
Tous appellent le pouvoir congolais au respect des échéances électorales, à ne pas tirer sur les manifestants et à rétablir rapidement la connexion Internet. Une ambiance générale de mise en garde au cœur de laquelle, la très souveraine Union africaine reste muette. Comme d’habitude.
Comparaison n’est pas raison. Mais en sus des manifestations de la population, l’on se rappelle qu’au Burkina, l’église catholique était également montée au créneau face à la volonté de Blaise Compaoré de réviser l’article 37 de la Constitution.
Il suffit donc au Président Kabila de renoncer à son projet de loi électorale, hic et nunc. Le temps est venu pour lui de tirer leçon de la révolution burkinabè.
Noufou KINDO
Burkina24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Le S?nat devait voter dans la journ?e le texte. Si l?amendement (le Compromis propos? par la Commission en charge)est adopt?, le projet de loi, alors diff?rent de celui vot? par les d?put?s, devra faire l?objet d?un examen en commission paritaire en vue de parvenir ? un texte de consensus.
En cas de d?saccord persistant, le dernier mot reviendra ? l?Assembl?e nationale.
Affaire toujours ? suivre !!!
De gr?ce ne parlez plus de l'UA, car ?a m'?nerve