Insuffisance de promotion de la musique burkinabè : Les torts sont partagés
Les causeries musicales, cadre d’échanges interactifs des différents maillons de la filière musique organisé par l’association des managers professionnels de la musique du Burkina Faso (AMPMBF), ont eu lieu ce dimanche 8 novembre 2015 à Ouagadougou. Le thème de la deuxième rencontre «Diffusion de la musique burkinabè : responsabilité des acteurs». Artistes, managers, animateurs radio et Disc Jokers ont échangé sur leur métier.
Un état des lieux de la promotion de la musique pour planter le décor a été fait par Richard Tiéné, journaliste culturel et président de «Plum’arlerte », structure qui pour la première fois organisait à Ouagadougou une marche pour l’application d’un quota de musique burkinabè dans les médias.
Il en ressort qu’il y a une insuffisance dans la promotion de la musique burkinabè. Puis place est faite aux échanges pour situer les responsabilités. Tel un ballon de ping pong, les uns et les autres se rejetaient la faute.
Pour les artistes, les animateurs et DJ ne jouent pas assez la musique burkinabè, justifiant cela par le fait que «la plupart d’entre eux sont des diaspos, ils ont donc la musique ivoirienne dans la veine ».
Les animateurs, quant à eux, reprochent aux artistes burkinabè la mauvaise qualité des œuvres et leur indisponibilité.
«Même ceux qui ont du talent, leurs œuvres ne sont pas disponibles et pire sur le net. Les DJ jouent Arafat pendant qu’ils ne le connaissent pas, sauf qu’ils savent où trouver sa musique, sur internet », dit Richard Tiéné. Les managers des artistes sont eux aussi accusés de ne pas faire leur part de tâche.
Un fait aussi souligné, la promotion des artistes est centrée sur Ouaga au détriment des provinces.
Cependant, cette causerie s’est limitée à la promotion au niveau national oubliant le fait que les artistes burkinabè sont quasi absents de la scène internationale.
L’invité d’honneur à la causerie, le directeur régional de la chaîne de télé Trace Africa, Kodjo Houngbeme, lui a aussi insisté sur la qualité des œuvres musicales. Il note qu’il n’y a pas un franc à payer.
« Il suffit d’envoyer un mail à Trace Africa et un comité est chargé d’examiner la qualité de l’œuvre… Aussi la chanson sera sélectionnée en fonction du nombre de like et de vues sur youtube ».
A terme, le manque de synergie a été déploré et les différents acteurs ont décidé d’adopter de nouvelles et bonnes pratiques pour une meilleure diffusion de la musique sur les medias et dans les espaces de diffusion, maquis et boites de nuit.
L’association des managers promet un plaidoyer auprès des radios, télés et boites de nuit afin d’instaurer les 72 heures de la musique burkinabè chaque dernière semaine du mois, toute chose qui pourrait intensifier la diffusion afin d’atteindre le respect du quota et susciter l’envie chez les consommateurs.
Revelyn SOME
Burkina24
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