An 1 du putsch : Par devoir de mémoire
En ce jour historique de l’anniversaire du Putsch manqué de septembre 2015, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et le Président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo se sont rendus au cimetière municipal de Gounghin où ils ont déposé une gerbe de fleurs au carré des martyrs en mémoire du « sacrifice suprême » consenti au nom du « patriotisme ». A l’issue de la cérémonie solennelle, le Président de l’Assemblée a émis le vœu que malgré les douleurs et les peines que les Burkinabè s’élèvent au-delà des appartenances « pour fonder une nation, pas un Etat, une nation ».
Ce vendredi 16 septembre 2016, «c’est un jour où on doit exalter le patriotisme parce que c’est au nom du patriotisme qu’ils sont tombés », a déclaré le Premier ministre à l’issue de la cérémonie d’hommage et de dépôt de la gerbe de fleurs.
Paul Kaba Thiéba a dit s’être rendu au cimetière au nom du gouvernement pour rendre hommage à «tous ceux qui ont payé au prix du sang en résistant à cette tentative de coup d’Etat scélérat qui a tenté de confisquer le pouvoir du peuple burkinabè », mais aussi «à tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille pour défendre la liberté, la démocratie et pour défendre le peuple». Et «la patrie n’oubliera jamais le sacrifice suprême qu’ils ont consenti pour défendre le peuple», a-t-il ajouté.
Les martyrs « ne sont pas tombés pour rien », a dit le Premier ministre. Pour Salifou Diallo, ils sont tombés « pour que nous vivons libres et en démocratie ». Et « ça, c’est une très grande victoire », a dit Paul Kaba Thiéba, parce que « grâce à leur sacrifice, la démocratie est définitivement ancrée dans ce pays ».
« La justice commence d’abord par le devoir de mémoire »
« La plus grande reconnaissance que nous puissions faire, c’est ce devoir de mémoire », a déclaré le Premier ministre. Pour lui, « les réparations ne sont rien à côté de tout ce que je viens de dire ». Mais, précise-t-il, « le gouvernement va respecter tous ses engagements vis-à-vis des proches de ceux qui sont tombés sur le champ de bataille. Il n’y a aucun doute pour cela ».
Toujours, selon lui, « la justice commence d’abord par le devoir de mémoire pour tous ceux qui ont payé au prix du sang en résistant à cette tentative de coup d’Etat scélérat qui a tenté de confisquer le pouvoir du peuple burkinabè ».
Au sujet des blessés, le Président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo a déclaré que « le Président du Faso a fait évacuer dernièrement encore certains blessés qui étaient en souffrance à Ouagadougou pour des traitements dans des pays étrangers ». Cela témoigne selon lui du suivi « de très près » de l’évolution de la situation.
« Fonder une nation » au-delà des appartenances
« Nous devons élever au-delà de nos divergences politiques, de nos opinions religieuses ou nos appartenances culturelles sur le sacrifice de ces martyrs pour fonder une nation, pas un Etat, une nation », a déclaré le Président du parlement. Et « le sacrifice des martyrs, a indiqué Salifou Diallo, devra être le sang qui vivifie notre vouloir vivre collectif ». « Eviter à l’avenir que notre pays ne se déchire entre différentes tendances de pauvres et des riches» et aboutir à ce vivre collectif, recommande selon lui l’instauration de la « justice sociale, équité et progrès social pour tous ».
Sa croyance à lui est que « les jeunes qui sont tombés ne sont pas sortis pour tel ou tel parti politique, mais pour la liberté, pour dire non au retour de la dictature du régime Blaise Compaoré. Ils ont prolongé la lutte des 30 et 31 octobre, la lutte de janvier 1966, la lutte anti-coloniale de nos parents en 1916 ».
En agissant ainsi, a ajouté le Président de l’Assemblée, « ces dignes fils tombés à la face du monde ont sauvé non seulement les acquis démocratiques au Burkina, mais ont donné une leçon de courage pour oser lutter aux enfants d’Afrique et même au-delà ».
C’est donc dit-il une « impérieuse » nécessité de garder en soi ce sacrifice « reconnu » par le monde entier. « Aujourd’hui ensemble, nous devons faire en sorte que ceux qui sont tombés pour nous libérer du joug fasciste puissent vivre éternellement dans nos esprits et nos cœurs », a conclu le Président de l’Assemblée nationale.
Oui Koueta
Burkina24
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