DBP : Le web au service de la parenté à plaisanterie
Comme à l’accoutumée, la semaine nationale de la culture offre une tribune de promotion aux communautés vivantes au Burkina Faso. A cette 19ème édition, un nouveau stand a fait son entrée au « Village des communautés » installé à l’école Touguait de Bobo-Dioulasso. Il est occupé par un ensemble de trois communautés appelé « la famille DBP ». Avec pour devise « Dafing Bobo et Peul (des groupes ethniques vivant au Burkina et d’autres pays d’Afrique) pour la sauvegarde de la parenté à plaisanterie ». Elle compte actuellement 32 500 membres virtuels et physiques à travers le monde entier.
Sema Blegné est le président national de cette association jeune de trois ans. Issu de la communauté Marka, il explique comment l’appellation de son groupe ethnique a changé : « Dafing signifie lèvres noires. Pour nous identifier et par quolibet, cette appellation a été donnée par la communauté Bobo aux femmes Marka qui pour se rendre belles aimaient se maquiller les lèvres avec de la couleur noire. Sinon nous sommes des Marka».
Autrefois virtuelle, la famille DBP va formaliser son existence en 2017 auprès de l’administration avec la création de bureaux national et régionaux comptant beaucoup de membres physiques.
Les acquis de la famille DBP
La création d’un tel groupe à en croire son président national est arrivée « de façon banale ». Mais ses conséquences ne le seront pas pour autant. « Grâce à notre communauté, des membres dont les enfants étaient laissés à leurs sorts dans une ville étrangère ont été accueillis par d’autres membres », révèle le président régional des Hauts-Bassins Alexandre Sanou. « En cas d’événements heureux ou malheureux d’un membre, le soutien de la communauté ne se fait pas attendre », ajoute-t-il.
Parlant d’événement heureux, DBP s’apprête à sceller l’union nuptiale d’un couple né du groupe. « Il s’agit d’un jeune homme Dafing et d’une jeune fille Bwaba qui se sont rencontrés sur la page Facebook de DBP », affirment les administrateurs du groupe.
Comment préserver les objectifs de sauvegarde de valeurs culturelles sur une toile aux revers souvent polémiques ? Sema Blegné explique que « les messages publiés sur la page Facebook de DBP sont préalablement soumis à l’appréciation de 12 administrateurs avant publication. Ainsi, on évite les frustrations inutiles de ceux dont le caractère grossier heurte la sensibilité des autres. Parce que jusque-là, la jeunesse actuelle ne sait pas comment exploiter cette richesse culturelle».
L’association est apolitique et à but non lucratif. Surtout, elle est réservée uniquement aux membres des 3 communautés sus-citées et vise la promotion d’un monde sans conflit à travers la parenté à plaisanterie.
Aminata SANOU
Correspondante de Burkina24 à Bobo-Dioulasso
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