Procès du putsch : La vérité du soldat de 1ère classe Sow Lawapan Placide
Le samedi 18 août 2018, à la reprise de l’audition du lieutenant Koné Daouda Beyon 2, inculpé pour sa présumée participation au Coup d’Etat de septembre 2015, son avocat, Me Stéphane Ouédraogo s’est plaint du « manque d’expertise balistique » qui aurait permis de « savoir qui a tiré sur qui » lors des événements. A noter que son client est également poursuivi pour meurtre.
A la suite du lieutenant Koné Daouda Beyon 2, c’est le soldat de 1ère classe Sow Lawapan Placide qui a été appelé à la barre. L’accusé, défendu par Me Rokia Ouattara, est poursuivi pour quatre faits : complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et complicité de dégradation volontaire aggravée de biens.
Le prévenu qui bénéficie actuellement d’une liberté provisoire a réfuté les griefs à lui reprochés. Narrant les faits le concernant et qui se sont déroulés lors du coup de force, le soldat de 1ère classe Sow Lawapan Placide explique que le 16 septembre 2015, il était chez lui.
C’est autour de 16h qu’il a reçu l’appel « d’un ami conducteur d’un ministre » lui demandant ce qui se passait au camp. Il l’a alors informé qu’il n’y était pas.
Après l’appel de son ami, c’est un de ses chefs, en l’occurrence le sergent-chef Roger Koussoubé qui le sommait au téléphone également de rejoindre le camp.
Ce qu’il exécute. L’inculpé déclare être arrivé au camp Naaba Koom II alors qu’un rassemblement s’y menait. Ne pouvant pas s’y mêler, il a patienté. « A la fin, j’ai demandé ce qui se passait et on m’a dit que ce sont des éléments qui ont interrompu le Conseil des ministres et que le quartier était consigné», détaille Sow Lawapan Placide.
Pour « passer le temps », il serait resté aux côtés de son frère Sow Léonce également membre de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) au moment des faits dans son poste de garde. « J’ai passé la nuit du 16 septembre là-bas et au petit matin, je suis reparti au camp (Naaba Koom II) », explique le soldat Sow. Il y est resté jusqu’au 27 septembre 2015 avant d’aller prendre la garde au Conseil de l’entente.
Le 29 septembre 2015, l’accusé affirme avoir constaté, avec les autres gardes, la présence « de véhicules qui encerclaient le Conseil de l’entente », vers 3h du matin. Vers 6h, l’officier de semaine leur a dit d’abandonner leur poste. « Nous sommes (alors) partis au camp 11-78 (Camp Baba Sy, ndlr) pour nous inscrire ».
Les débats sur l’implication ou non du soldat Sow Lawapan Placide dans le coup de force qui a porté le général Diendéré à la tête du Burkina Faso pour quelques jours n’ont pas assez prospéré puisque la séance a été suspendue par le président du tribunal.
Elle reprend le lundi 20 août 2018 avec la poursuite de l’interrogatoire du soldat de 1ère classe Sow Lawapan Placide.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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