Planification familiale : L’ABBEF pour que la femme décide d’elle-même

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Certaines femmes hésitent à faire valoir leurs droits. Dans le cadre de la campagne « She Decides (elle décide)», l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) se penche sur la problématique de la prise de décision de la femme en matière de planification familiale. Au cœur de l’enjeu : l’épanouissement de la famille.

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Le sujet est un peu perçu comme une arête coincée dans une gorge par certains des panélistes qui ont entretenu, cr 2 mars 2019, les jeunes autour de la capacité de la femme à décider de quand et du nombre d’enfants qu’elle souhaiterait avoir.
Wendyam Kaboré est magistrate. Elle est la présidente de l’ABBEF.

La juriste s’est appesantie sur la législation, qui selon elle, a évolué positivement en faveur des droits de la femme en général et de son droit de décision d’utiliser la contraception. Et pour cause, « il n’y a pas de limites à l’exercice des droits par les femmes ». Mais « malheureusement, déplore-t-elle, il existe encore des pesanteurs socioculturelles ».

La méconnaissance des textes est ici indexée. Et pas uniquement ! « Même quand elles les connaissent, il y a encore le statut social de la femme qui n’a pas encore évolué dans nos sociétés. Psychologiquement, elles sont encore attachées à leur éducation liée sur le genre qui ne leur permet pas, même si elles connaissent les textes, de les faire valoir ».

Cela soulève la jouissance des droits (l’individu a tous les droits) et l’exercice de ceux-ci. Mais là encore, invoque la présidente de l’association nationale de l’ABBEF, « il faut être moralement forte, avoir la capacité et pouvoir agir ».

Elles sont estimées à 225 millions les femmes dans les pays en développement qui souhaiteraient retarder le moment d’avoir ou de ne plus avoir d’enfants. 

Dr Georges Guiella, enseignant-chercheur à l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo, s’est attardé sur les obstacles qui peuvent aider à expliquer ces fâcheuses situations. Parmi elles figure le caractère nataliste des sociétés africaines. « On vous dit ‘vous avez tout l’or du monde, si vous n’avez pas enfanté, c’est comme si vous êtes maudite », relèvera l’enseignant chercheur.

Et le chercheur de partager une donnée obtenue lors d’une des enquêtes que l’Institut supérieur des sciences de la population a menées.

A la question est-ce que vous pensez qu’une femme peut demander qu’on arrête une grossesse parce que sa vie est menacée ? « 60% des femmes ont répondu non » parce que pour elles, « c’est Dieu qui décide » et donc qu’ « il n’est pas question de faire quoi que ce soit ».

Pour le sociologue, tout n’est pas à mettre sur le dos des obstacles socioculturels souvent cités comme facteurs handicapants. Au niveau individuel, a indiqué le M. Guiella, il y a des obstacles cognitifs et psychosociaux qui impactent négativement  la prise de décision. « Cela découle du fait que la société nous a éduqué comme cela », dit-t-il.

A travers le mouvement mondial « She decides », les acteurs engagés pour le bien-être familial visent à lutter contre l’injustice et les inégalités observées dans le respect des droits en matière de santé de la reproduction et de l’accessibilité des services aux populations en général et à la femme en particulier.

Il y a nécessité à œuvrer dans ce sens suite à la décision du gouvernement américain de réduire le financement des activités liées à la planification familiale. Une victoire d’étape a été atteinte par les acteurs de la société civile burkinabè. Fin décembre 2018, le gouvernement burkinabè a adopté un décret portant gratuité des soins de la planification familiale. A l’ABBEF où tous militent pour l’accès des femmes et des jeunes filles aux services de planification familiale, qui contribuent en partie à réduire la mortalité maternelle et infantile, la nouvelle a été bien accueillie. 


« Comme la barrière financière limite l’utilisation des services de planification familiale, nous sommes heureux que le gouvernement ait décidé de lever cette barrière en décidant de la gratuité des services de planification familiale », apprécie Boureima Ouédraogo, directeur exécutif de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF). Toutefois, il attend d’abord que la décision gouvernementale soit traduite en actes pour ainsi permettre de « soulager de nombreuses personnes qui veulent le service de PF mais qui ne peuvent l’utiliser parce qu’elles n’ont pas forcément les moyens ».

S. Adjarata a suivi avec attention les communications des trois panélistes. Pour cette adolescente, « c’est la femme qui doit supporter la douleur durant les neufs moi et c’est vraiment important qu’elle décide du nombre d’enfants qu’elle veut avoir ».

Yaméogo R est membre du mouvement des jeunes de l’ABBEF. Elle a trouvé le panel « beaucoup instructif ». Pour elle, « il n’y a plus de tabou » qui vaille lorsqu’il est sujet de santé sexuelle.

« C’est une réalité. Il ne faudra pas qu’on fuit la réalité. Il faut mettre la main dans la pâte pour qu’on puisse lutter contre les conséquences négatives qui ont trait à ces questions. La femme n’arrive pas à s’autonomiser. La planification familiale est d’un grand intérêt pour nous. Je suis jeune fille. La méthode contraceptive est une bonne solution pour nous afin que nous puissions dire aurevoir à jamais aux grossesses non désirées mais également aux IST », a-t-elle commenté.

Oui Koueta

Burkina24

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