Eau et assainissement : La formation pour une meilleure offre de service
L’atteinte de l’objectif zéro corvée d’eau incombe en partie à l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA). Pour y arriver, fort du soutien de l’Union européenne, l’accent est mis sur la formation.
Parce qu’« investir dans la formation, c’est conjuguer au présent mais aussi au futur le souci des hommes et le souci des résultats », (Philippe Bloch cité par Gandaogo Fréderic François Kaboré) l’Office national de l’eau et de l’assainissement, n’y va pas par quatre chemins dans la recherche de solutions pour une fourniture optimale du précieux liquide bleu.
« La formation est vraiment importante pour nous. Les compétences sont transférées chaque année mais sur le terrain, les mairies n’ont pas les capacités techniques, les compétences pour gérer ces ressources transférées. La formation vient à point nommé pour nous permettre d’avoir des interlocuteurs au niveau des communes », observe le directeur général de l’ONEA. Se projetant dans le futur, Gandaogo Fréderic François Kaboré fonde l’espoir que l’investissement dans la formation des acteurs pourra favoriser la gestion de l’eau et de l’assainissement au niveau des communautés.
Le Centre des métiers de l’eau (CEMEAU) est chargé de la formation des agents des ministères de l’eau et de l’assainissement, des élus locaux et des agents techniques communaux. Les techniciens sont à pied d’œuvre depuis 2018, et ce, jusqu’en 2022 pour s’assurer que toutes les personnes concernées soient suffisamment bien outillées pour éviter aux populations de subir la corvée d’eau.
Tougamogo Kaboré est le maire de Zorgho. L’édile a bénéficié de la formation organisée dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs du secteur eau et assainissement par l’ONEA. Lors de la formation, celui-ci a découvert que « des femmes sont restées une journée durant sans avoir de l’eau ». Ce qui constitue pour lui, une privation des droits à ces femmes. « L’eau c’est la vie. Passer toute une journée sans avoir de l’eau, c’est vraiment effroyable. Ça m’a vraiment touché », confie-t-il.
Mettre le paquet
Antoine Paré est 1er adjoint au maire de Toma. Il confie avoir « eu un pincement au cœur » lors de la formation lorsqu’il a pris connaissance du taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Selon les statistiques, ce taux est de 74% pour ce qui est de l’accès à l’eau potable avec cependant des disparités sur toute l’étendue du territoire et de 22,6% pour ce qui est de l’assainissement. « Avec tous les efforts que le gouvernement fait, il est encore indécent que les populations boivent l’eau de marigot », commente l’édile.
Pour le renforcement des capacités, l’Office national de l’eau et de l’assainissement peut compter sur l’appui de 2,5 millions d’euros soit 1,6 million de francs CFA de l’Union européenne. En plus des 250 techniciens du privé et du public, 58 cadres du public, 550 autorités locales et nationales, environ 3 700 stagiaires verront leurs compétences renforcées.
Le directeur de l’ONEA ne cache pas sa satisfaction au vu des résultats obtenus depuis le démarrage effectif du projet. Et pour cause, certains maires ne savaient « pas quoi faire » des ressources financières transférées à leurs communes. « On a mis plus de six mois, ils n’ont mené aucune activité. On était obligé de déployer nos agents pour aller les coacher pour les emmener à comprendre qu’est-ce qu’ils peuvent faire avec cet argent », dit-il.
Thierry Barbe, chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne était dans les jardins du CEMEAU pour l’occasion du lancement officiel du projet. Le diplomate s’est dit « très impressionné par l’ambition de ce programme ». Pour lui, il y a un mystère de l’eau et ce dans tous les pays du monde où les acteurs sont toujours engagés pour des résultats. Et surtout trouvent des accords entre pays pour une gestion intégrée des ressources en eau. « Il y a quelque chose de magique » là-dedans, observe-t-il. Il ne croyait pas si bien dire. Le maire de Zorgho a, séance tenante, lancé une invitation à ses collègues à « mettre le paquet au niveau de l’eau ».
Oui Koueta
Burkina24
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