Cancer du col de l’utérus au Burkina : La COBUCAN appelle à plus de communication autour de la stratégie mondiale de lutte
Pour la commémoration de l’an 1 du lancement de la stratégie mondiale de lutte contre le cancer du col de l’utérus, la Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN) a organisé une rencontre d’échanges avec la presse ce mercredi 17 novembre 2021 à Ouagadougou, au cours de laquelle elle a appelé à plus de communication autour de la stratégie.
C’est par une présentation du Pr Nayi Zongo, Chirurgien, cancérologue par ailleurs président de la Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN) que le ton des échanges, à l’occasion de la commémoration de l’an 1 du lancement de la stratégie mondiale de lutte contre le cancer du col de l’utérus, a été donné.
En effet, la communication du professeur visait à « donner des informations essentielles à la lutte contre le cancer du col de l’utérus, faire connaitre la COBUCAN et susciter un engagement de tous contre le cancer du col de l’utérus ». Pour cela, il s’est agi pour lui de renseigner, d’emblée, sur la définition même du cancer du col de l’utérus. « C’est une prolifération cellulaire maligne développée aux dépens des éléments constitutifs du col de l’utérus », a-t-il défini.
Il a aussi fait ressortir durant son exposé que tous les décès liés au cancer du col de l’utérus sont évitables au travers de trois volets de traitement: la prévention primaire, secondaire et tertiaire. En ce qui concerne la première prévention, il explique que la vaccination empêche l’infection par le virus.
Et, le public cible est celui des femmes qui n’ont jamais été en contact avec « le facteur de risque », le Human papilloma virus ‘’HPV’’, c’est-à-dire les femmes qui n’ont jamais eu de rapport sexuel ou les jeunes filles de 9-13 ans élargies à 15 ans. Car, selon les explications du Pr Zongo, 80% des femmes qui ont déjà eu un contact sexuel portent le virus, qui vit de manière non agressive, mais qui peut après entrainer des lésions pour aboutir au cancer.
La prévention secondaire/ le dépistage, détecte, de ses dires, les modifications induites par le virus ; ce qui empêche d’aboutir au stade cancer. Et de noter que le dépistage est gratuit au Burkina Faso depuis 2015, avec la gratuité des soins obstétricaux et infantiles initiée par le gouvernement. La prévention tertiaire équivaut au « traitement des cas avérés », dit le professeur cancérologue. Il peut se faire soit par chirurgie, soit par radiothérapie, soit par chimiothérapie.
Il a par ailleurs fait savoir que « la voie royale de contamination » est le rapport sexuel auquel il a été ajouté la contamination de mère à enfant. Il a de même schématisé le processus par lequel l’on peut aboutir à l’élimination dudit cancer. « Vaccination contre HPV+ dépistage lésions précancéreuses = ZERO cancer du col de l’utérus », a-t-il schématisé.
Les échanges, à la suite de sa présentation, ont permis d’avoir une idée des difficultés principales quant à la lutte qui est menée sur le terrain au Burkina Faso. Elles se rapportent toutes au manque et/ou à une mauvaise communication. D’où la volonté de la COBUCAN d’intégrer en son sein l’Association des journalistes du Burkina (AJB). Le ministère de la santé à cette rencontre a rassuré du « lancement imminent » de la vaccination du cancer du col de l’utérus, qui sera gratuite.
Pour rappel, le cancer du col de l’utérus est le 3e cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, avec en 2018, une estimation de 569 847 nouveaux cas et 311 365 décès. Au Burkina Faso, environ 2 517 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année (estimations pour 2018) et environ 2 081 décèdent par cancer du col de l’utérus chaque année. Il se classe comme la première cause de cancer chez la femme au Burkina Faso.
La stratégie mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus a été lancée le 17 novembre 2020 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’objectif de cette stratégie est de faire en sorte que, dans les pays engagés, 90% des filles soient entièrement vaccinées contre le HPV avant l’âge de 15 ans ; que 70% des femmes soient dépistées à l’aide d’un test performant à l’âge de 35 ans et à nouveau à l’âge de 45 ans ; et que 90% des femmes identifiées comme ayant une maladie du col de l’utérus, reçoivent un traitement.
La COBUCAN regroupe 18 organisations de la société civile de lutte contre le cancer avec pour objectif global de renforcer les actions nationales de prévention et de lutte contre le cancer au Burkina Faso.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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