Coup d’Etat au Burkina Faso : « Pourquoi ne pas créer notre monnaie ? » (Mohamed Congo)

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Quelques jours après le coup d’Etat perpétré au Burkina Faso, les Burkinabè qui attendent beaucoup des nouveaux hommes forts au pouvoir se prononcent et donnent leur appréciation de la situation. Burkina 24, est allé à la rencontre de Mohamed Congo, Président de la Coalition des associations solidaires du Burkina Faso (CASCA-BF). Ce dernier appelle les nouveaux hommes forts à ne pas se laisser intimider par les sanctions de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de travailler selon les aspirations du peuple.

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Burkina 24 : Comment appréciez-vous la situation nationale ?

Mohamed Congo (MC) : Pour la situation nationale, les choses n’ont pas commencé maintenant dans notre pays. Et depuis, nous avons interpellé le président du Faso sur la nécessité de prendre des mesures.

Nous avions vu des gens dans le gouvernement et que nous savons que ce ne sont pas des gens qui sont venus pour travailler. Nous avions aussi interpellé sur la façon de gérer la justice qui n’était plus équitable.

Si tu as un problème à la justice, si tu n’as pas l’argent, tu ne peux te tirer d’affaire. C’est d’ailleurs à cause de tous ces problèmes que la population est sortie les 30 et 31 octobre 2014. Maintenant nous pensions qu’avec l’élection de Roch Marc Christian Kaboré, il y aura un changement.

Malheureusement il y a eu changement que d’un côté parce que concernant les infrastructures, le président a fait beaucoup de réalisations. Cependant au niveau de l’insécurité, les choses se sont empirés. Le chemin pris par le président n’a pas été bon car le président aurait dû dès le départ s’attaquer aux grands chantiers de l’heure tels que l’insécurité.

Le dernier gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré a été un gouvernement restreint et de combat c’est d’ailleurs ce dont on avait besoin depuis, malheureusement le Président n’a pas réagi à temps aux aspirations des populations.

Burkina 24 : Comment vous appréciez le coup d’Etat ?

MC : Selon nous, membres de la CASCA-BF, nous n’appelons pas cela un coup d’Etat mais un changement de pouvoir parce que quand les militaires ont pris le pouvoir, le lendemain tous les acteurs du secteur privé ont repris leurs activités comme si de rien n’était.

Là où nous nous pouvons remercier le président Roch Marc Christian Kaboré, il a accepté simplement de signer la démission car cela a préservé la paix. S’il avait refusé et s’opposé cela allait entrainer une crise. Nous félicitons Roch Marc Christian Kaboré pour cette décision et également le parti majoritaire n’a pas lancé de mot d’ordre de résistance et tout cela a permis de préserver la paix au Burkina.

Burkina 24 : Quelles sont vos attentes ?

MC : Nous interpellons le nouveau gouvernement à travailler pour l’intérêt du Burkina surtout sur le chantier de l’insécurité. Il faut travailler à ce que les déplacés internes regagnent leurs localités d’origine et aussi à restaurer le secteur privé. Il faut dire que le secteur privé  paie le lourd poids de cette insécurité, aussi veiller à ce que la relance économique soit effective car pour avoir un prêt actuellement pour travailler c’est compliquer pour nous.

Surtout quand vous êtes du secteur informel, quand vous partez pour un prêt les conditions sont assez lourdes et vous ne pouvez pas avoir le prêt.

Au niveau de la justice nous savons tous aussi qu’il faut avoir de l’argent pour avoir raison sinon gagner le procès. Nous demandons une justice équitable. Nous demandons aux nouveaux hommes forts de travailler sans rancune et de ne pas chercher à se venger mais travailler à restaurer comme ils l’ont si bien dit.

Burkina 24 : Est-ce que vous êtes pour la concertation des forces vives de la nation ?

MC : Nous demandons à ce que toutes les forces de la nation soient impliquées, c’est-à-dire appeler tout le monde. Ainsi ceux qui veulent la vérité accepteront travailler et ceux qui ne veulent pas la vérité rejetteront la main tendue. Mais surtout appeler toutes les personnes qui veulent travailler pour l’intérêt du pays. Il est temps que le Burkina Faso se mette en marche pour le développement car le Burkina Faso doit travailler à être classé parmi les pays les mieux développés en Afrique.

Burkina 24 : Comment appréciez-vous la situation internationale ? ?

MC : Nous savons tous que l’Union Européenne, la CEDEAO et autres ne font pas leur travail. Depuis 07 ans que nous sommes en guerre, nous n’avons pas entendu que la CEDEAO ou l’Union Africaine  a pris des initiatives pour nous aider à lutter contre le terrorisme. C’est quand il y a coup d’Etat qu’ils viennent parler, moi je ne veux pas que nos dirigeants écoutent la CEDEAO et autres. Nous devons travailler avec nos idées et selon nos réalités. Nos dirigeants doivent travailler en fonction des aspirations du peuple.

Burkina 24 : Comment  avez-vous apprécié les sanctions de la CEDEAO ?

MC : Nos dirigeants ne doivent pas avoir peur de ces genres de réactions venant de la CEDEAO. Nous nous attendons à cela. Il se peut même que la sanction soit bien avec nous. Quand vous regardez la Chine, ils ont travaillé avec ce qu’ils avaient pour se développer. Donc, nous allons travailler et nous battre pour réussir. Pourquoi ne pas créer notre monnaie ?…

Interview réalisé par Wakiyatou KOBRE (Stagiaire)

Burkina 24

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Rédaction B24

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