Restrictions liées à Internet : Quand Roch téléchargeait sa chute !

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Et de huit pour le Burkina Faso qui truste désormais parmi les premières places dans le classement des pays ayant le plus enregistré de putschs en Afrique de l’Ouest. Après avoir connu en 2015 le « coup d’Etat le plus bête au monde », dixit Alpha Condé, le pays vient peut-être d’assister au « coup d’État le plus facile au monde ». Et ceci peut expliquer cela !

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Après une journée de mutinerie, un groupe de militaires regroupés sous la bannière du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ont pris le pouvoir dans l’indifférence générale des Burkinabè.

La classe politique dans son grand ensemble et la société civile se sont contentées de prendre acte du renversement de celui qui présidait à la destinée du Burkina depuis décembre 2015.

A vrai dire, grand monde n’a pas été surpris par la tournure qu’ont pris les événements. Les signes annonciateurs de la chute de Roch Marc Christian Kaboré se faisaient de plus en plus forts et l’éventualité d’une prise de pouvoir par l’armée insistante.

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L’éternel signe indien du chef de l’Etat déchu aura été l’insécurité endémique. Dès les premiers instants de sa prise de fonction en 2015, le Burkina, jadis havre de paix, va se retrouver dans le viseur des forces du mal.

Les attaques vont se multiplier au fil des années avec une régularité et une violence inouïe, faisant environ 2000 morts et jetant dans les routes près de 2 millions de déplacés internes. De fait, des pans entiers du territoire échappent aujourd’hui à tout contrôle de l’Etat central.

L’attaque de trop, celui qui va précipiter la chute du pouvoir, aura été celui d’Inata qui a coûté la vie à une cinquantaine de gendarmes le 14 novembre 2021. Plus que le bilan, le plus lourd jamais enregistré par l’armée, ce sont les conditions dans lesquelles les soldats ont été tués qui vont provoquer stupeur et consternation.

Le téléchargement d’une chute…

Le chef de l’Etat a dû commanditer une enquête dont le rapport lui a été remis, à deux reprises. Pris dans la tourmente, critiqué de toutes parts, Roch Marc Christian Kaboré, qui s’était déjà résolu à faire entrer un militaire dans le gouvernement après la tuerie de Solhan, s’est également décider à opérer  des changements au sein de la grande Muette.

Dans un discours à la Nation le 25 novembre 2021, il a promis un changement de paradigme avec notamment la nomination d’un nouveau Premier ministre à la tête d’une équipe gouvernementale resserrée.

Une prise de conscience qui est arrivée tardivement puisqu’elle n’a pas suffi à arrêter la dynamique implacable. Les manifestations vont se succéder. Signe peut-être de la frilosité qui précède les fins de règne… Le pouvoir va se mettre à restreindre les libertés avec la coupure de la connexion internet mobile et le blocage du réseau social Facebook.

Parfois, sans la moindre explication et au mépris du peuple. Un virage à l’allure dictatoriale qui a contribué à accentuer la colère et l’indignation populaire. Il faut l’avouer, même le petit commerçant de 10-Yaar avait commencé à bourdonner. Un mal nécessaire à la chute du régime, dira l’autre, malgré quelques audio WhatsApp qui appelaient à la résistance. Quid de ce dernier supposé tweet de Roch Marc Christian Kaboré ? Peine perdue !

Le chapeau du chef flottait dans l’air depuis des mois

Comme l’ont dit beaucoup d’observateurs, le régime avait réuni tous les ingrédients de sa propre chute. Une aubaine pour les militaires qui n’avaient plus qu’à tendre la main pour récolter le fruit déjà mûr.

Et c’est un jeune serein de 41 ans qui faisait partie des officiers promus récemment par Roch Marc Christian Kaboré qui a récupéré le chapeau du chef qui flottait depuis des mois dans l’air. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, dans sa première adresse à la Nation, a, dans un ton ferme, fixé le cap : la reconquête du territoire et le retour des déplacés internes.

Maintenant qu’on sait où on va, reste à savoir comment, autrement dit, il faudra élaborer la prochaine architecture institutionnelle du Burkina et fixer la durée de la Transition. Des points sur lesquels notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a déjà suspendu le pays, sera très regardante.

La Rédaction

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