Inclusion financière : Des acteurs en conclave à Bobo-Dioulasso
Les acteurs de l’inclusion financière de la région des Hauts-Bassins tiennent la première session de leur Cadre régional de concertation au titre de l’année 2022. Cette rencontre a lieu ce mardi 13 septembre 2022 à Bobo-Dioulasso. Il s’agit notamment d’identifier les facteurs entravant l’inclusion financière des populations de la région et de proposer des actions à mettre en œuvre par les parties prenantes pour faciliter leur accès aux produits et services financiers de base. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par la secrétaire générale de la région des Hauts-Bassins, Mariama Konaté/Gnanou, représentant le gouverneur.
Le cadre régional de concertation des acteurs de l’inclusion financière des Hauts-Bassins vise à renforcer l’accès des populations aux services financiers au Burkina et particulièrement dans les Hauts-Bassins. Il va permettre aux participants de voir, au niveau régional, quelles sont les spécificités liées à la région en termes d’inclusion financière.
Ce cadre se veut ainsi une tribune d’échange sur les problématiques du secteur, afin de proposer des solutions consensuelles aux difficultés. Il faut noter que l’institutionnalisation de ces cadres est l’une des recommandations issues de la session annuelle du Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière en novembre 2021 à Ouagadougou.
Cette recommandation a été mise en œuvre par le ministère de l’Economie, des finances et de la prospective, à travers le Secrétariat permanent pour la promotion de l’inclusion financière. Elle est opérationnalisée avec l’appui technique et financier du Fonds d’équipement des Nations-Unies (UNCDF).
Atténuer les effets de cette crise sécuritaire sur l’inclusion financière des populations
Les échanges ont lieu autour du thème « Problématique de l’accès aux produits et services financiers dans le contexte sécuritaire actuel ». Selon le directeur régional de l’économie et de la planification des Hauts-Bassins, Souleymane Bamogo, ce choix n’est pas fortuit. Il vise à mener la réflexion sur les difficultés d’accès et d’offre des produits et services financiers de base dans le nouveau contexte sécuritaire du Burkina Faso.
Il a fait savoir que le contexte sécuritaire du pays, marqué par des attaques terroristes qui engendrent des déplacements forcés de populations, la fermeture d’agences et de points de services financiers, la destruction d’unités de production, etc., favorise peu le développement de la finance inclusive.
« En avril 2019, au niveau national, il a été adopté la stratégie nationale des finances inclusives. Cette stratégie vise à permettre à au moins 75% des adultes d’avoir accès à des produits et services financiers de qualité. Avec le contexte sécuritaire qui se dégrade, cela a un impact sur la mise en œuvre de cette stratégie. Il s’agit donc pour les acteurs de réfléchir afin de trouver les mécanismes pour pouvoir atténuer les effets de cette crise sécuritaire sur l’inclusion financière des populations », a-t-il mentionné.
A cette session, environ 90 personnes vont échanger sur la problématique afin de trouver des solutions sur le cas spécifique de la région des Hauts-Bassins. Les participants sont constitués des représentants de l’administration publique intervenant dans la promotion de l’inclusion financière des populations, des banques, des institutions de microfinances, de la poste, des Fonds nationaux de financement, des associations professionnelles, des projets, programmes et des institutions présentent dans la région.
Une opportunité de développement mais aussi et surtout, un grand défi à relever
« Cette session permettra aux acteurs de trouver des mécanismes nécessaires pour faire face au défi sécuritaire qui entrave le développement de l’inclusion financière. Les difficultés et recommandations issues de cette rencontre seront prises en compte au niveau national pour plus d’actions sur le terrain », a signifié donc Raphaël Kontogom, le chargé du contrôle interne au niveau du Secrétariat permanent pour la promotion de l’inclusion financière.
La secrétaire générale de la région des Hauts-Bassins, Mariama Konaté/Gnanou, représentant son gouverneur, a rappelé qu’une bonne partie des acteurs économiques sont exclus du système financier et le cadre national de concertation est une réponse à cette problématique.
C’est dire donc que l’inclusion financière représente aujourd’hui pour le Burkina Faso une opportunité de développement mais aussi et surtout, un grand défi à relever par tous les acteurs. A l’en croire, des efforts sont fournis pour offrir aux populations financièrement exclues, un meilleur accès aux services financiers de base.
Sont concernées par cette rencontre d’échanges, les régions des Hauts-bassins et du Centre-ouest (dont les sessions se tiennent ce jour simultanément) et les régions de la Boucle du Mouhoun et des Cascades (sessions prévues le 15 septembre prochain). L’ensemble des recommandations de ces cadres va ainsi alimenter une session en octobre à Ouagadougou, au niveau du cadre national.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
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