Maladies tropicales négligées : Une thèse de doctorat pose le problème et donne des stratégies de lutte

Amadou Ouédraogo est désormais docteur en géographie de la Santé avec mention très honorable de l’Université Joseph Ki-Zerbo. C’est ce qu’ont décidé les membres du jury le 29 décembre 2023 à l’issue de la présentation du travail du tout nouveau docteur qui a porté sur les « Maladies tropicales négligées dans le bassin assaini du Nakambé ». Un jury composé d’éminents Professeurs dont le président du jury, Pr Ousmane Nébié et du directeur de thèse de l’impétrant, Pr François de Charles Ouédraogo. 

« Au Burkina Faso, il y a eu une épidémie de Dengue cette année. La dengue est une maladie tropicale négligée. Donc toutes les maladies dites négligées (dengue, schistosomiases, le ver de Guinée, la dracunculose, etc.) en réalité peuvent passer d’un stade négligé à rapidement un stade épidémique », a fait noter d’emblée Amadou Ouédraogo, le nouveau docteur en géographie. Celui-ci a ainsi circonscrit son travail au bassin du Nakambé. Ce bassin a été autrefois dépeuplé à cause de  l’onchocercose, une maladie invalidante.

Elle a été combattue par l’OMS et ses partenaires à travers le programme OCP (Onchocerciasis Control Programme) aboutissant, à son contrôle dans les années 1990 d’où l’adjonction du terme assaini à la partie méridionale du bassin selon l’impétrant.

À entendre Amadou Ouédraogo, son travail sur le bassin du Nakambé, qui a été déclaré comme une zone assainie vise à montrer qu’en réalité, malgré l’assainissement, il y a beaucoup d’autres maladies qui sévissent dans la zone et qu’il faudrait ensemble adopter des stratégies nouvelles pour lutter efficacement contre ces maladies qui touchent des populations qui sont peu vues, mais qui entraînent de nombreuses conséquences  à la fois sanitaire et socio-économique sur ces populations.

Selon le Pr François de Charles Ouédraogo du département de géographie de l’Université Joseph Ki-Zerbo, directeur de thèse de l’étudiant, ces maladies sont négligées à l’échelle internationale et ne sont pas connues à l’échelle nationale, donc également négligées. Alors que ces maladies ont des impacts sur le plan de la Santé, de l’économie, donc du développement de la région étudiée c’est-à-dire le bassin du Nakambé. Aussi, a-t-il fait savoir, l’étude du désormais Dr Amadou Ouédraogo va permettre d’élaborer, de projeter des opérations de lutte contre ces maladies.

Le président du jury, Pr Ousmane Nébié de l’Université Joseph Ki-Zerbo, a fait savoir à l’issue de la soutenance que le jury de façon unanime a trouvé que le travail de l’impétrant était très appréciable du point de la forme de l’expression que  de l’impact que ce travail peut avoir sur le plan institutionnel, local, régional par ricochet au niveau international.

Il a fort bien apprécié le document de Dr Amadou Ouédraogo qui dit-il a utilisé une approche qui permet de faire le lien entre les problèmes de développement et tout ce qui a trait à la Santé. En ce qui concerne l’analyse et ce qu’il retient comme enseignement vis-à-vis de ce document, c’est la porte d’entrée de l’analyse.

La question sanitaire à partir d’une notion comme la santé et la qualité de la vie. « En mettant en évidence ces notions-là, ça permet de mieux apprécier le concept et de voir les interactions dynamiques qu’il y a entre la santé et tout ce qui concerne les dispositions prises pour améliorer la qualité de la vie », a-t-il souligné.

Il a terminé  en relevant le côté utilitaire de l’étude de Amadou Ouédraogo. « On a suffisamment rassemblé des données (dans le document, NDLR), on les a suffisamment analysées et à partir de ces données, on peut monter des scénarios qui permettent de faire des propositions de développement et d’aménagement du secteur sanitaire. Il (l’impétrant NDLR) a montré qu’un géographe était capable de monter ces scénarios qui permettent de faire des propositions en matière aménagements et développement concernant particulièrement le secteur sanitaire », a-t-il conclu.

Hamadou OUEDRAOGO 

Burkina 24