Affirmation de la souveraineté : Le Premier ministre appelle les Burkinabè à se départir de « l’aliénation envers les pays occidentaux »
Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a présidé la traditionnelle montée des couleurs à la Primature, ce lundi 04 mars 2024 à Ouagadougou. Le Chef du Gouvernement a donné des éclaircissements sur la procédure de la création de l’Alliance des États du Sahel (AES).
À l’issue de la montée des couleurs nationales, le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, est revenu sur des événements récents dans la sous-région, notamment le retrait de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 28 janvier dernier.
“ À la suite de cela, des valets locaux de l’impérialisme ont voulu remettre en cause la procédure en prétendant que le peuple n’a pas été consulté. Le peuple n’a pas été consulté si l’on reste dans le canevas de domination que l’impérialisme a secrété pour étouffer l’évolution des masses et lui permettre, par ses méthodes, de poursuivre sa domination”, a-t-il fait remarquer.
Cependant, a-t-il poursuivi : « le Conseil des ministres du 28 février 2024 a adopté un projet de loi portant autorisation de ratification de la Charte du Liptako-Gourma instituant l’AES« .
Pour lui, il n’y a pas lieu de parler de non-respect de la procédure de création de l’AES, car les organisations auxquelles le Burkina Faso faisait partie ont suivi la même procédure.
« Quand le 28 mai 1975 on mettait en place la CEDEAO, le peuple avait-il été consulté au préalable ? Quand la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) a été dissoute le 15 mars 1994, y a-t-il eu une consultation du peuple a priori ou a posteriori”, s’est interrogé le Premier ministre.
À l’endroit des « valets locaux de l’impérialisme » qui avaient soutenu que la création de l’AE.S. aurait dû faire l’objet d’un référendum, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla leur a fait un cours d’histoire.
« Y a-t-il eu référendum quand on mettait en place le Conseil de l’Entente le 29 mai 1959 ? Quand en 1963 se créait l’Organisation de l’unité africaine (OUA), quand le 3 juin 1966 on mettait en place l’Union douanière des États de l’Afrique de l’Ouest (UDEAO), quand le 17 avril 1973 on créait la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉAO), y a-t-il eu chaque fois un référendum ?« , a-t-il questionné, avant d’ajouter qu’il y a deux sortes de légitimité.
« La légitimité de façade, fruit de l’aliénation politique et culturelle que les valets locaux de l’impérialisme revendiquent, et la légitimité populaire, réelle et authentique dont jouissent les autorités de l’AES. « , a-t-il déclaré.
Le Chef du Gouvernement a en outre appelé les Burkinabè à se départir de « l’aliénation envers les pays occidentaux et à affirmer leur souveraineté« .
« Ce n’est pas parce que nous avons subi l’aliénation que nous n’avons plus ni le droit ni la capacité de penser, de réfléchir, de nous désaliéner. Honte à celui qui ne fait pas mieux que son père. Honte à celui qui préfère les liens de l’esclavage mental, intellectuel, spirituel et culturel à la renaissance dans la liberté », a-t-il martelé.
Et le Premier ministre de poursuivre : « Les autorités de l’AES sont pour une légitimité authentique, débarrassée des artifices et des manœuvres subtiles de domination que feignent d’ignorer les valets locaux de l’impérialisme. Il est donc temps que l’impérialisme, dont l’objectif est d’user de tous les moyens pour garder les peuples de l’A.E.S. dans son giron, cesse ».
Source : DCRP/Primature
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