Burkina Faso : Plus de 500 détenus verront leurs peines réduites grâce aux travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre (HIMO)

Dans le cadre du lancement de l’Initiative d’appui aux Travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre (HIMO) au Burkina Faso, plus de 500 détenus pourront désormais réduire leur peine de prison grâce à des travaux d’intérêt général. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre du projet HIMO-Ziniaré, dont le lancement est prévu d’août jusqu’en décembre 2025. Le ministère des Infrastructures, à l’origine de cette initiative, a précisé que les participants verront leur peine réduite de trois mois pour un mois de travail. L’annonce a été faite ce jeudi 31 juillet 2025, à Ouagadougou.
L’appel à la contribution de tous est désormais une pratique courante au Burkina Faso. Chacun, dans son domaine, s’active pour la cause. Les détenus ne sont pas en reste de cette mobilisation nationale. En effet, en marge du lancement du projet HIMO-Ziniaré, leur contribution est jugée nécessaire, selon le ministère en charge des Infrastructures.
C’est pourquoi, pour ce projet, le ministère a convenu avec l’administration pénitentiaire de mettre à contribution plus de 500 détenus du pays. Pour le Capitaine Ollo Palenfo, Secrétaire général dudit ministère, cette initiative vise à rationaliser les dépenses publiques tout en renforçant la résilience communautaire au Faso, sans oublier l’aspect de la réinsertion sociale de ces condamnés.

« Cette initiative mobilisera plus de 500 condamnés pour l’exécution de travaux d’utilité publique dans 22 communes à travers le pays. Durant ce projet, ce seront 150 km de caniveaux qui seront curés, 1500 m³ d’ordures qui seront évacuées, 300 hectares d’espaces qui seront débroussaillés et 10 000 arbres plantés dans une dynamique de restauration de notre couvert végétal », a-t-il expliqué.
Concernant la réinsertion, tout détenu participant verra sa peine réduite de trois mois pour un mois de travaux d’intérêt général, toujours selon le Capitaine Ollo Palenfo. L’idée est non seulement de faciliter cette réinsertion, mais aussi d’occuper sainement ces détenus, a ajouté l’Inspecteur divisionnaire Sabila Sawadogo.
Ce dernier a également souligné que cette initiative répond à plusieurs besoins notamment à contribuer au développement communautaire, à transmettre les valeurs du travail et de la dignité, à former les détenus, à désengorger les prisons et à réduire les charges de l’État pour leur entretien.
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Quant à la sécurité et la participation des prisonniers, l’inspecteur divisionnaire a rassuré en ces termes. « Grâce aux classifications qui sont faites en prison, nous les connaissons, nous connaissons leurs mentalités. Ils s’approprient même ce projet d’utilité publique. Ce sont les points sur lesquels nous travaillons, et nous minimisons les risques d’évasion », a-t-il précisé.
La réduction de cette peine trouve sa source dans la Loi N° 035-2024/ALT du 8 novembre 2024 portant administration du travail d’intérêt général. Avant cette initiative, des détenus bénéficiaient déjà de ces réductions de peine en fonction de leurs rôles sociaux (dans l’agriculture, l’élevage, la teinture, etc.).
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24





