Burundi: Des étudiants manifestent contre la suppression des bourses
Les étudiants burundais avaient jusqu’ici bénéficié sans exclusif d’une bourse d’études, attribuée sans conditions. L’augmentation du nombre d’étudiants en plus de la grave crise politique qui secoue le pays depuis deux années ont accentué la conjoncture économique. Du coup, le président burundais, Pierre Nkurunziza, a signé début février dernier un décret qui transforme cette bourse en un prêt remboursable à la fin des études en plus du durcissement des conditions d’obtention. Les étudiants des universités publiques n’attendent pas se laisser faire.
En riposte au décret présidentiel durcissant les conditions d’octroi de la bourse allouée aux étudiants, les 3.000 étudiants de l’Ecole normale supérieure du Burundi ont engagé depuis le vendredi 24 mars dernier, une grève illimitée. Plus de 11.000 étudiants de l’Université du Burundi ne devraient pas tarder à les imiter.
« Cent soixante-dix de leurs délégués ont lancé le même jour un ultimatum au président Pierre Nkurunziza dans une lettre qu’ils ont rendu publique. Ils lui donnent jusqu’au 4 avril pour abroger son décret au risque de suspendre leurs participations aux activités académiques », révèle RFI.
Cette annonce a fait l’effet d’une bombe au Burundi car depuis le début de la grave crise politique que traverse ce pays et le recours à une sanglante répression pour mettre fin à toute opposition au régime en place, les gens ont peur. Le gouvernement ne tolère plus les grèves et n’hésite pas à emprisonner les syndicalistes.
Selon notre source, un représentant général des étudiants désigné par le pouvoir ainsi que le recteur de l’Université se sont dit surpris de voir des étudiants oser lancer un ultimatum au chef de l’Etat et ont mis en garde les délégués des étudiants sur les « conséquences » de leur lettre.
Sous pression, plusieurs dizaines des délégués estudiantins sont entrés en clandestinité tout en restant très actifs pour combattre ce décret qui vise à « éliminer de l’enseignement supérieur les étudiants issus des familles modestes », ont-ils fait entendre dans leur lettre ouverte à Pierre Nkurunziza.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
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