FESTIMA : Voici pourquoi la femme ne porte pas le masque
Au 4e jour de la 14e édition du Festival international des masques et des arts de Dédougou (FESTIMA), les prestations des différentes sociétés de masques se poursuivent sur l’ère réservée à cet effet. Et à quelques jours de la célébration du 8-Mars, il y a lieu de s’interroger sur la place de la femme dans la tradition du masque. Eh bien ! Elle n’est qu’une simple spectatrice. Presqu’aucun rôle à y jouer. Nous avons voulu comprendre pourquoi en allant à la rencontre Dombouéza Laurent Kondé (DLK), chef des masques de Dédougou.
Burkina24 (B24) : Nous sommes à la maison du masque. Qu’est ce qui se fait ici ?
- L. K : Comme son nom l’indique, c’est la case des masques. C’est ici qu’on se retrouve pour décider de tout ce qui concerne le masque. C’est un lieu de sacrifice.
B24 : Qu’avez-vous à dire sur cette 14e édition du FESTIMA ? Est-ce que tout se passe bien ?
DLK : Il y a trop de dérapages cette année. C’est peut-être dû au faite qu’il y a plusieurs sociétés de masques qui se retrouvent en même temps. Nous n’avons pas les mêmes coutumes. Ce qui est interdit par exemple ici, il y a des masques d’autres localités qui le font. Du coup, ça pose problème. Il faudra que l’ASAMA travaille à régler cette situation.
B24 : A quoi faites-vous allusion concrètement ?
DLK : Les masques par exemple ne parlent pas. Ce n’est pas tous les masques qu’on touche. Eux aussi ne doivent pas toucher quelqu’un. Malheureusement, on a vu des masques empoigner des gens, surtout des femmes pour leur faire entrer dans le lieu du spectacle. Cela n’a pas été du goût d’un des organisateurs.
Ce dernier qui a voulu s’opposer a reçu des coups de la part du masque incriminé. C’est une situation malheureuse qui s’est produite hier( NDLR : lundi 26 février 2018). Je pense qu’il y a eu une négligence quelque part. Apres le festival, on va gérer ça.
B24 : On constate que le port du masque est exclusivement réservé aux hommes. Quelle est la place de la femme dans cette tradition ?
DLK : Le masque est toujours porté par l’homme mais jamais par la femme. C’est une situation que nous sommes nés trouver mais cela n’empêche pas que celle-ci aide son mari à s’occuper du masque.
B24 : Y a-t-il une explication à cela ?
DLK : Vous connaissez la place de la femme dans la société. Vous savez qu’elle garde difficilement les secrets. Or dans les rites du masque, il y a des choses qu’on ne doit pas divulguer. Si la femme n’est pas directement impliquée dans les affaires du masque, je crois que cela peut-être dû à cela. C’est ce que je pense.
Peut-être qu’il y a des régions où la femme égorge les poulets et porte le masque mais à Dédougou, ça n’a jamais été le cas. Elle peut nous soutenir financièrement ou moralement, ou encore demander des sacrifices au masque et ça s’arrête là.
B24 : Un mot pour terminer ?
DLK : Je souhaite que l’ASAMA nous aide à réaliser certaines choses. Par exemple, au niveau des masques en feuille. La matière tend à disparaître. Chez nous, c’est avec les cailcédras qu’on fait les masques mais vous allez constater que dans la ville de Dédougou, il n’y en a plus assez. Alors s’ils peuvent nous aider à en planter et nous donner les moyens de les entretenir. C’est mon cri de cœur.
Propos recueillis par Merveille KAPIGDOU
Pour Burkina24
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