Sommet de l’Union africaine : Les dirigeants s’inquiètent de la « vague de coups d’État »
Les chefs d’États et de gouvernements de l’Union africaine étaient en conclave les 5 et 6 février 2022 à Addis Abeba, la capitale éthiopienne où se situe le siège de l’organisation. Au nombre des nombreux sujets débattus, les dirigeants africains se sont particulièrement inquiétés de la « vague » de coups d’État, après cinq prises de pouvoir militaires récemment.
Le vent de démocratisation de l’Afrique avait permis de faciliter les transferts de pouvoirs pacifiques sur le continent, avait fait remarquer l’organisation panafricaine forte de 55 membres.
Observant les récentes prises de pouvoirs par des juntes militaires notamment au Burkina Faso, au Mali et en Guinée, les tentatives existent bien malheureusement comme ce fut le cas en Guinée-Bissau.
Tous les dirigeants présents au sommet de l’Union africaine qui s’est tenu ce week-end dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, ont « condamné sans équivoque la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement », indique le président du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, Bankole Adeoye, ajoutant que les gouvernements militaires ne seraient pas tolérés. Ainsi le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Soudan ont tous été suspendus de l’organisation.
L’UA est toutefois, accusée de faire deux poids deux mesures en ne suspendant pas le Tchad, voisin du Soudan, après que l’armée est intervenue lorsque le président Idriss Déby a été tué au cours d’une bataille avec les rebelles en avril 2021 pour positionner son fils, Mahamat.
De nombreux pays africains ont connu des coups d’État dans les années qui ont suivi l’indépendance, dans les années 1960 et 1970, mais on observe un net recul depuis les années 1990. Les deux premières décennies de ce siècle ont vu huit prises de pouvoir militaires chacune, mais il y en a déjà eu six depuis 2020.
Selon BBC Afrique, l’UA a été critiquée pour ne pas en faire assez pour résoudre les crises sécuritaires du continent, notamment en Éthiopie, où une guerre civile a fait plusieurs victimes et propulsé des centaines de milliers de personnes au bord de la famine. En réponse, l’UA en rejetant ces accusations a affirmé qu’elle s’est engagée dès le premier jour et qu’elle travaille d’arrache-pied à la médiation d’un cessez-le-feu dans ce pays.
Par ailleurs, l’organisation sous régionale a reporté un débat sur l’accréditation d’Israël. Le statut d’observateur lui avait été accordé l’année dernière mais avait suscité une levée de bois verts de pays comme l’Algérie et l’Afrique du Sud. Des pays et organisations tels que l’Autorité palestinienne et la Chine bénéficient déjà du statut d’observateur.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : BBC Afrique
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