Burkina Faso : Le financement des ONG diminue suite à la situation sécuritaire (Une étude de Rachad Bani)

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Le jeudi 06 Juin 2024 a eu lieu en ligne, un Knowledge Café sur le thème “des Effets des Conflits armés sur la Mobilisation des Ressources Financières parmi les Organisations Non Gouvernementales au Burkina Faso” présenté par Rachad Bani Samari.

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Rachad Bani Samari est actuellement associé régional pour l’Afrique chez WINGS. Rachad est également chercheur poursuivant un Master en politique publique à l’Université Américaine du Caire (AUC). Dans le cadre de ses études, il a mené plusieurs travaux de recherche et d’analyse des politiques, notamment sur le changement climatique et son impact sur les moyens de subsistance et la pauvreté. 

Rachad est bénéficiaire d’une bourse de recherche de l’Institut de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (WACSI) et a mené des recherches sur les effets des conflits armés sur la mobilisation des ressources parmi les ONG au Burkina Faso. Avant de joindre l’Université Américaine du Caire (AUC), Rachad a travaillé comme associé de programme à la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA).

Dans le cadre de son travail, il a soutenu la mise en œuvre de projets visant à améliorer la gouvernance participative, la bonne gouvernance et le développement des médias en Afrique de l’Ouest, notamment au Ghana, au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Bénin, etc. Rachad est passionné par la lutte contre la pauvreté structurelle. Il est animé par le désir de contribuer au développement de l’Afrique.

Il pense que le potentiel de croissance du continent peut être libéré une fois que les citoyens sont habilités à prendre en charge leur propre destin et à créer un avenir meilleur pour les générations futures. C’est lui qui est responsable de cette nouvelle étude. Il s’est fait le plaisir de présenter les résultats de ses travaux sur le Burkina Faso à une centaine de participants (115) de divers horizons et de diverses organisations.

Le constat de Rachad Bani Samari est clair, les financements des ONG au Burkina Faso ont diminué au fil des ans depuis l’installation de la crise sécuritaire. “On s’est rendu compte que le nombre d’institutions qui sont en train de perdre des financements a augmenté”, a déclaré Rachad Samari. Cette déclaration, ou du moins, cette affirmation n’est pas gratuite.

Elle “est le fruit d’un processus de recherches, d’interviews et un questionnaire de plus de 77 ONG nationales (Burkina Faso) sur les 268 organisations au sein du SPONG. L’étude a “également exploité des données secondaires grâce à l’examen des rapports annuels sur les dossiers gouvernementaux des flux de financement internationaux aux ONG au Burkina Faso de 2001 à 2021” (ces rapports rassemblent le financement de plus de 200 ONG du Burkina Faso), a soutenu Rachad Samari au cours de cette session en ligne. 

Aussi, à l’entendre, cette diminution de financement des ONG est principalement due à la crise sécuritaire et humanitaire. Les projets qui sont dans les zones “dites rouges”, ont du mal à être suivis et évalués. Ce qui entraîne leur non financement par les bailleurs de fonds ou la non reconduite de financement de certains projets.

L’instigateur de cette étude a indiqué que les recherches ont montré que quand une zone devient rouge les institutions qui y sont perdent leur financement. “Au cours de nos entretiens, on nous a dit que tout est lié au contexte humanitaire. Si vous êtes une ONG qui travaille sur le développement de certains projets en zone rouge, vous pouvez avoir une diminution de vos financements. Il y a eu des organisations qui nous ont dit que les ONG internationales doivent pouvoir faire le suivi de leur financement. À cause de la situation de conflit, elles n’arrivent pas à aller sur place pour faire le suivi évaluation donc ils ne financent plus”, relate l’exposant à la lumière de ses recherches.

Aussi, a-t-il fait savoir que le manque de financement est aussi dû aux politiques sécuritaires. Il a avoué que de ses recherches, il ressort que certains financements qui étaient alloués au Burkina Faso ont été gelés entre temps à cause de la politique sécuritaire.

La résilience des ONG locales au Burkina Faso

En outre, Rachad Samari a révélé selon ses recherches que d’autres financements soutiennent tant bien que mal les organisations non gouvernementales au Burkina notamment les financements locaux ou privés. Des financements basés notamment sur la contribution de la population et des particuliers. Cependant, a-t-il souligné, au fil des ans, ces financements diminuent aussi.

De 2015 à 2020 les ONG nationales ont pu mobiliser des ressources auprès du secteur privé. Après cela, le secteur privé n’arrive plus à mobiliser des ressources. Selon lui, tout cela est lié à la crise en place. “On a fait le lien et on a vu pourquoi ceci se passe”, a-t-il assuré pointant du doigt la situation sécuritaire. Nonobstant, les organisations s’adaptent. Comment font-elles ? Éléments de réponses dans cette vidéo.  

Pour terminer la présentation de ses recherches devant ce parterre de participants, il a invité les organisations locales au Burkina à plus de transparence, à créer la confiance avec les donateurs par une bonne gestion des financements, à s’organiser en consortium et en mentorat pour la recherche des financements surtout pour les petites organisations.  

Hamadou OUEDRAOGO  

Burkina 24 

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