Burkina Faso : Lancement d’une étude d’envergure sur la gestion de l’eau et de l’assainissement en Afrique

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Le Groupe de recherche et d’analyse appliquées pour le développement (GRAAD) a procédé ce vendredi 1er août 2025 à Ouagadougou au lancement de son étude intitulée « Gestion et gouvernance de l’eau et de l’assainissement pour un développement durable et inclusif en Afrique centrale et de l’Ouest ». Cette recherche d’envergure concernera cinq pays africains : Le Ghana, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Sénégal et le Burkina Faso. 

Selon Damien Lankoandé, secrétaire exécutif du GRAAD, cette recherche s’articulera autour de quatre thématiques majeures : l’assainissement, le changement climatique, l’eau et l’autonomisation des femmes. Il a souligné que, malgré les nombreuses initiatives stratégiques et politiques entreprises, les défis liés à ces thématiques persistent.

Damien Lankoandé, secrétaire exécutif du GRAAD
Damien Lankoandé, secrétaire exécutif du GRAAD

« Dans les pays qui nous intéressent qui concernent l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale, le taux d’accès à l’eau et à l’assainissement reste faible malgré les efforts qui sont faits. Lorsqu’on regarde les infrastructures, l’accès reste tellement faible dans l’ordre de 4 allant dans les 7% dans les deux entités, je parle de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale », a-t-il déclaré.

Au-delà des trois autres thématiques (l’assainissement, le changement climatique, l’eau), le secrétaire exécutif du GRAAD a précisé que l’étude mettra un accent particulier sur l’autonomisation des femmes. « Parce qu’on voit que ce sont les femmes qui s’occupent des ¾ des travaux qui sont faits à la maison qui sont liés aux questions d’assainissement. Lorsqu’il s’agit de nettoyer, généralement ce sont les femmes, lorsqu’il s’agit des corvées d’eau, généralement ce sont les femmes », a-t-il mentionné.

Il a fait savoir que l’équipe de recherche s’efforce d’examiner dans quelle mesure les politiques futures en matière d’assainissement, de changement climatique et d’eau pourront être connectées à la question de l’autonomisation des femmes, notamment par le prisme des travaux domestiques non rémunérés.

« Pour être plus simple c’est de dire est-ce qu’on est sûr que des pratiques des politiques actuelles tiennent compte du fait que lorsqu’il y a des inondations, lorsqu’il y a des catastrophes naturelles, c’est la femme qui va s’en charger des ¾ de réparation de certains dégâts à la maison », a-t-il poursuivi.

Les participants
Les participants

Il a souligné que l’objectif de cette recherche est d’analyser les systèmes existants afin d’évaluer leur impact sur cette charge de travail non rémunéré et de déterminer s’ils répondent aux besoins des femmes. « Ensuite, il s’agira de voir les bonnes pratiques de s’en inspirer et de proposer des recommandations opérationnalisables pour le bonheur de tout le monde en particulier les femmes et les filles qui sont touchées par ces phénomènes », a-t-il affirmé.

Alain Nikiéma, agent au ministère en charge de l’eau et de l’assainissement, a rappelé que, selon des données de 2022, le taux d’accès à l’assainissement en Afrique de l’Ouest était de 30% pour les populations rurales et de 72% pour les populations urbaines. « La pratique de la défécation à l’air libre concernait environ 70% de la population. Au Burkina Faso, en 2024, le taux d’accès à l’eau potable était de 78,5 % et le taux d’accès à l’assainissement était de 28,6 %. Il est donc évident que les défis sont énormes pour l’atteinte des ODD d’ici à 2030 », a-t-il avancé.

Alain Nikiéma
Alain Nikiéma

Pour lui, la recherche menée par le GRAAD Burkina et ses partenaires revêt une importance capitale. Elle vise à « proposer, sur la base de résultats probants, des approches innovantes pour atteindre les Objectifs de Développement Durable dans le secteur et assurer une autonomisation de la femme ».

Cette rencontre a également pour objectif de fédérer les différents acteurs œuvrant sur ces thématiques afin de créer un cadre de dialogue propice à l’émergence des meilleures idées pour influencer les politiques publiques dans les zones d’intervention.

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