Traité sur le commerce des armes: une importante victoire saluée par Amnesty Burkina
Le 02 avril, les États membres des Nations Unies adoptaient le traité sur le commerce des armes (TCA). Amnesty international, l’une des organisations mobilisées dans une campagne de longue haleine pour ce traité, s’est particulièrement réjoui de son adoption. La section burkinabè du mouvement a animée ce mardi une conférence de presse pour saluer cette importante victoire et donner un aperçu sur le contenu du nouvel instrument.
« Ils ont tout essayé pour bloquer le traité sur le commerce des armes, mais nous avons gagné! » s’est-on réjoui à Amnesty International, à l’annonce de l’adoption du TCA par l’Assemblée générale des Nations Unies le 02 avril. La conférence des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes avait échoué, le 28 mars dernier, à adopter le traité par consensus, en raison du véto de l’Iran, de la Syrie et de la Corée du Nord.
Amnesty International s’est beaucoup investi dans une campagne de longue haleine, avec ses sections et structures à travers le monde, et aux côtés d’autres ONG pour voir enfin le marché mondial des armes conventionnelles réglementé. Pour les organisations de défense des droits de l’Homme, cette réglementation était en raison des graves violations des droits de l’Homme liées aux armes. Elles causeraient 500 000 morts par an et sont à l’origine de 60% des violations des droits de l’Homme dans le monde.
Le nouveau traité, résultat d’une vingtaine d’années de campagne et dont les animateurs de la conférence ont donné un aperçu de la teneur, fixe des normes communes en matière de commerce des armes classiques, et interdit notamment aux États de transférer des armes dans un pays lorsqu’il y a des risques de violations graves des droits de l’Homme.
Pour la section burkinabè d’Amnesty International, l’adoption de ce traité mérite d’être célébrée: « C’est une bonne nouvelle qui vient souligner l’impact de nos campagnes », a affirmé Christian Ouédraogo, le coordonnateur campagne de la section. Au cour de la conférence de presse, la section a rappelé le long chemin parcouru jusqu’au 02 avril. A cette victoire, la section a participé par des activités notamment de lobbying auprès des autorités burkinabè, dont l’engagement a été salué au cours de la conférence de presse: « Tout au long de la campagne, nous les avons bousculés et sollicités et leur réponse a toujours été favorable » a rappelé le Yves Boukari Traoré, Directeur Exécutif d’Amnesty Burkina.
Si l’adoption du traité est à saluer, malgré quelques limites dont notamment la prise en compte insuffisante des munitions, Amnesty International n’oublie pas qu’il s’agit d’une étape et qu’il faut aller à la ratification. Mais déjà le traité lui offre une base légale pour des actions futures, ont laissé entendre les animateurs de la conférence de presse.
Justin Yarga
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