Les experts critiquent le projet de cyber-riposte du Pentagone
La Défense américaine voudrait assimiler certaines attaques informatiques à des actes de guerre. Un fort moyen de dissuasion, mais pas exempt de dérives.
Selon le Wall Street Journal, le Pentagone proposerait prochainement une doctrine visant à considérer une attaque informatique ciblant les ressources vitales du pays comme un acte de guerre (Lire également sur 01net). « Barack Obama ouvre ainsi la porte à une stratégie de dissuasion informatique : l’agresseur sait ce qui l’attend. Un missile contre un électron : ce n’est pas rien ! », commente François-Bernard Huyghe, chercheur à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). Il est question, en effet, d’un usage traditionnel de la force militaire. Daniel Ventre, chercheur au CNRS, explique que «la réaction est envisageable dans toutes les dimensions du combat et n’est pas limitée au cyberespace. On ne répond pas à une cyberattaque par une autre, mais par des opérations conventionnelles (terre, air-espace, mer). ».
Comment prouver la provenance d’une attaque ?
Rappelons que celle menée contre l’Estonie, en avril 2007, est aujourd’hui attribuée à la Russie, mais à qui, en Russie ? Personne n’est en mesure de le dire. Stuxnet, lui, est encore le fait d’anonymes et, même si tout pousse à accuser Israël et les Etats-Unis, rien n’a été prouvé. Quant à la Chine, elle est sans cesse pointée du doigt sans qu’aucune preuve ne soit jamais avancée.
Construire de fausses preuves est relativement aisé
Daniel Ventre va un peu plus loin : « Dans le virtuel, on peut tout dire, tout faire ou presque, et construire de fausses preuves est relativement aisé. On peut faire porter le chapeau à des tiers, on peut désigner des ennemis. Qui prouvera que les systèmes ont bien été attaqués, et par les ennemis désignés ? Qui, au niveau international, garantira cette fiabilité de la désignation de l’ennemi ? » Le scandale des fausses usines de fabrication d’armes de destruction massive en Irak est encore frais dans la mémoire collective et a laissé un tel arrière goût à l’international, que ce genre d’initiatives a de quoi faire froid dans le dos.
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !