Arrestation du présumé porte-parole de Boko Haram : Quel intérêt pour Abuja ?
Le mercredi 1er février, des sources indiquaient qu’un présumé porte-parole de la secte islamiste nigériane Boko Haram, a été arrêté par les autorités nigérianes. Abu Qaqa, de son pseudonyme, avait à plusieurs reprises revendiqué des attentats pour Boko Haram et a accordé des interviews téléphoniques en son nom. Il était interrogé par les autorités jeudi dernier, selon plusieurs médias. Mais qu’est-ce que cette « prise », d’ailleurs conjuguée au conditionnel, apporterait-t-elle au gouvernement d’Abuja ?
Les autorités ont pris dans leur filet celui qui serait le porte-parole du groupe islamiste Boko Haram, dont le dernier attentat a eu lieu le 20 janvier à Kano et a causé 185 morts. Abu Qaqa, de son pseudonyme, passerait pour être la bouche de ce courant de pensée qui a déclaré la guerre à la culture occidentale au Nigeria.
Un réconfort?
Mais quel avantage tirerait le gouvernement de Goodlock Jonathan de cette arrestation ? La question ne mériterait d’ailleurs d’être examinée que si Abu Qaqa fait effectivement partie des rangs de Boko Haram. Dans lequel cas, on peut déjà évoquer le réconfort moral de ce gouvernement, pris en sandwich ces derniers temps entre la grogne sociale et les attaques religieusement fratricides de ce groupe.
Mais ce réconfort fera long feu si le présumé porte-parole passe son temps, lors de l’interrogatoire qu’on lui fait subir, à répéter les sacro-saints principes de Boko Haram sans rien révéler de bien plus important qu’on ne sache déjà.
Osera-t-il parler ?
Mais fera-t-il seulement autre chose ? Quand on sait les moyens peu équivoques dont ces islamistes usent, il ne serait pas étonnant que Abu Qaqa craigne pour sa tête au cas ou il raconterait des choses qui portent atteinte aux intérêts de Boko Haram. Conséquence : il n’apportera rien au gouvernement d’Abuja.
Et pire, si ce monsieur appartient réellement à Boko Haram, son arrestation pourrait entraîner une furie vengeresse de la part du groupe. Surtout s’il lui arrivait quelque chose.
Une passerelle ?
Le gouvernement Goodluck manquerait alors drôlement de… chance ! Toutefois, il reste une alternative. Il pourrait arriver que Abu Qaqa parle. Alors le gouvernement nigérian aurait une banque de données utiles pour déjouer les prochaines attaques de Boko Haram. Autre hypothèse, qui relèverait toutefois de l’incroyable, peut-être est-ce là l’occasion de nouer le dialogue avec la secte et de trouver un terrain d’entente. Abuja étant sous pression et aux abois, Abu Qaqa pourrait lui servir de passerelle de communication. Ce dernier pourrait par exemple retourner parmi « les siens », chargé des propositions du gouvernement.
Mais ce dernier acceptera-t-il négocier avec des terroristes ? Et Boko Haram mettra-t-il de l’eau dans son… eau pour discuter avec ceux qu’il considère comme des suppôts du Satan occidental ? Difficile d’y gager même un Naira !
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