Mercure de la semaine : Cachets d’artistes au goût de quinine
L’idée de ce mercure s’est inspirée du coup de gueule de l’artiste musicien burkinabè MCZ lancé sur Burkina 24 TV. Le « Zikey » burkinabè a « lavé » les promoteurs de spectacles qui ont tendance à défavoriser les faiseurs de joie du Faso par rapport à leurs collègues qui viennent d’autres contrées.
Mal payés par rapport aux étrangers
« Celui qui danse comme un robot » n’a pas aimé que sur un même podium, l’écart entre le nombre de zéros sur le chèque de deux artistes soit équivalent à la distance de la lune et du soleil. L’autre chose qu’il dénonce, c’est que les artistes burkinabè « lèvent le rideau » pour que les « étrangers » entrent. Conséquence : les « leveurs de rideau » sont peu vus lors des grands événements. Dans la réalité, la pratique est en effet courante.
Un exemple. A la cérémonie d’ouverture de la 23e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), les artistes burkinabè, en l’occurrence Sana Bob, Greg et Dez Altino n’ont pas pu jouer devant le Premier ministre et l’épouse du chef de l’Etat gabonais, parce que, justement, ils ont levé le rideau. C’est Flavour, l’artiste nigérian annoncé en vedette, qui a eu tout pour lui : le live de la RTB, le regard des autorités et du monde, et, en prime, il a dansé avec Chantal Compaoré !
Cachets de milliers contre cachets de millions
Pour continuer toujours avec le même exemple, selon certaines indiscrétions, les cachets de Sana Bob, Dez Altino et Greg ont chacun difficilement dépassé le demi-million de F CFA, pendant que Flavour a allègrement dépassé la vingtaine de millions de F CFA ! Pourtant, les trois précités ont joué du 100% live et Flavour s’est contenté de faire du semi-live, se faisant aider par ce bon vieux pote d’ordinateur sur en tout quelque deux à trois morceaux.
La bonne musique coûte cher
MCZ a donc raison de s’offusquer. Ce n’est pas ainsi qu’on aidera les artistes du Faso. Il est inutile de se plaindre du manque de qualité des artistes du pays si l’on leur apporte chaque jour les ingrédients qui les font stagner dans la sauce de la médiocrité. Ce n’est pas en payant des miettes à un artiste qu’on l’aidera à aider son art. Faire de la musique, et la bonne, coûte très cher.
Les sacrifices financiers et humains sont énormes pour aboutir au CD que l’on met dans son lecteur à la maison, à la chanson que l’on télécharge furtivement sur Internet ou à la prestation sur un podium que l’on veut rémunérer le plus bas possible. Alors, un peu plus de décence dans le montant des cachets, ne serait-ce que pour permettre aux artistes de rentrer dans leurs fonds dans un monde où Internet et l’informatique ont rendu caduques et inutiles les supports de vente (CD, cassette et DVD).
Bémol
Toutefois, il faut ajouter comme bémol que le cachet a un coût et que le cachet est avant tout négocié par un manager. Aux artistes musiciens burkinabè de techniquement travailler à mériter de gros cachets et aux managers de ne pas « brader » leurs protégés.
La Rédaction
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