16e JNP: sous le signe du renforcement de la résilience des populations face à l’insécurité alimentaire
La 16ème édition de la Journée Nationale du Paysan (J.N.P.) se tient du 25 au 27 avril 2013 à Banfora, région des Cascades. Occasion privilégiée d’échanges directs entre le Gouvernement, représenté au plus haut niveau, et la frange la plus importante de la population burkinabè qu’est le monde rural, l’édition de cette année est placée sous le thème : « Sécurité Alimentaire et résilience des populations : enjeux et défis ». Le choix de ce thème d’actualité tient d’une part de la récurrence des crises alimentaires dues en grande partie aux aléas climatiques que nous subissons depuis un certain temps. De l’autre, ce choix se justifie par l’intérêt encore plus accordée par nos plus hautes autorités à la problématique de la sécurité alimentaire qui figure désormais parmi les priorités des priorités de notre pays. En témoigne, la nouvelle dénomination du Ministère en charge de l’Agriculture qui s’appelle désormais : Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire.
Le choix du thème de la 16e JNP est en outre, d’autant plus pertinent que l’écrasante majorité de la population burkinabè dépend des fruits des activités agricoles au sens large et est donc exposée au risque d’insécurité alimentaire consécutive aux caprices de la nature. Le cas le plus illustratif et le plus récent a été la crise alimentaire qu’a connue le pays en 2012 suite aux mauvaises récoltes de la campagne agricole 2011-2012 dues en grande partie au déficit pluviométrique.
Près de 200 communes étaient à risque et les populations vulnérables estimées à plus de deux millions de personnes. Conscient de la place qu’occupe l’agriculture dans l’économie burkinabè, depuis ces dernières années et en début de campagne, l’Etat et ses Partenaires apportent des soutiens considérables aux producteurs agricoles en vue de booster la production. Pourquoi malgré ces actions, la crise a-t-elle eu une telle ampleur ? La faute aux effets pervers des changements climatiques qui ont eu raison des ambitions pour la production agricole. En effet la campagne a connu une installation tardive dans la majeure partie du pays. Elle s’était soldée par un cumul pluviométrie déficitaire par rapport à la campagne écoulée, avec des poches de sécheresse et un arrêt précoce des pluies dans certaines localités. La production céréalière évaluée à 3 666 405 tonnes était en baisse de 19,61% par rapport à la campagne agricole antérieure 2010/2011 et de 5,09% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. L’excédent brut était en baisse de 154 462 tonnes. Les autres cultures vivrières et les cultures de rentes étaient également en baisse respectivement de 14,13 % et de 12,80% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Et les perspectives ne sont pas reluisantes pour la production. Des études récentes du CILSS/AGRHYMET (Sarr et al. 2007, AGRHYMET, 2009) ont montré que les rendements des cultures comme le mil/sorgho vont baisser de plus 10 % dans le cas de l’augmentation des températures de + 2°C et de variations peu significatives des précipitations à l’horizon 2050. Une hausse de + 3 °C engendrera une baisse de rendements agricoles de l’ordre de 15 à 25 % pour des cultures comme le mil et le sorgho. Il faut nécessairement agir…
Le Burkina Faso qui déploie depuis de nombreuses années d’importants efforts pour juguler la faim et la malnutrition dans le contexte actuel de changements climatiques sait que la lutte contre les phénomènes climatiques extrêmes passe par une large implication des producteurs. Aussi, lance-t-il une large concertation sur la question à l’occasion de cette 16e JNP. Durant trois jours, dans la cité du paysan noir, producteurs, décideurs, partenaires techniques et financiers échangeront surla sécurité alimentaire et les actions d’adaptation aux changements climatiques à initier en priorité pour le développement économique et social. Il s’agira notamment de trouver des voies et moyens d’accélération de l’opérationnalisation de différents documents de référence en matière de développement tels que la stratégie de croissance accélérée de développement durable (SCADD), la stratégie nationale de sécurité alimentaire (SNSA), le plan d’actions du système d’information sur la sécurité alimentaire (PA-SISA), la politique nationale de développement durable, le PANA, la stratégie nationale de valorisation et de promotion des produits forestiers non ligneux et le cadre général de coopération Etat-Partenaire en matière de sécurité alimentaire. Des réflexions qui ne manqueront de faciliter l’élaboration de la politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle actuellement en cours.
Pour nombred’acteurs du domaine, la solution à l’insécurité alimentaire passe surtout par le renforcement de la résilience des populations. Plutôt que de subir constamment les effets des chocs, des efforts doivent être faits pour amener nos communautés à s’adapter et à rebondir après les chocs. D’où la nécessité d’identifier les stratégies susceptibles de renforcer la résilience des communautés aux chocs récurrents. Ce à quoi, serviront aussi les concertations de Banfora. L’adhésion à cette vision ainsi que la pleine et consciente participation de tous les acteurs constitue une condition indispensable pour la réussite de toute stratégie et politique en la matière.
La résilience pouvant être définie ici comme la capacité des ménages, des familles, d’une communauté ou d’un pays à résister, à absorber, ainsi qu’à récupérer et à s’adapter de manière durable c’est-à-dire sans compromettre le potentiel de développement à long terme.
Pour ce faire il importe entre autres d’encourager l’affectation et l’utilisation optimales de l’investissement public et privé pour faire progresser les systèmes alimentaires, agricoles, halieutiques et forestiers durables. Il importe également d’intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans les politiques, programmes et stratégies de développement local.
Quant à la tradition de tenir les JNP sous des thèmes, il faut remonter à la quatrième édition. Les trois premières éditions se sont tenues sans thèmes. Depuis lors, les thèmes ont concernés divers domaines tels que : les semences améliorées, le renforcement des organisations des producteurs pour une plus grande professionnalisation des acteurs du développement rural, la promotion de l’exploitation des périmètres irrigués villageois comme stratégie d’accroissement de la production, la petite irrigation villageoise :une alternative aux aléas climatiques pour sécuriser la production alimentaire et lutter contre la faim, la relance de la filière fruits et légumes comme contribution à la lutte contre la pauvreté, la promotion de la filière bétail-viande pour renforcer le développement économique et social du Burkina Faso, la promotion de la sécurisation foncière pour renforcer le développement des filières agro-sylvo-pastorales au Burkina Faso, les responsabilités des acteurs du monde rural dans la gestion durable des ressources naturelles, la Révolution verte : accroissement, diversification et intensification des productions agro-sylvo-pastorales, la diversification des productions agro-sylvo-pastorales au Burkina Faso : alternative pour la sécurisation des revenus des producteurs ruraux dans un contexte de crise, lamobilisation et optimisation des ressources en eau pour un développement durable ainsi que la modernisation et professionnalisation du secteur Agricole : rôles et responsabilités des acteurs. Leur examen a abouti à la prise d’importants engagements qui ont permis au monde rural de réaliser des progrès notables.
Source: Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire
Chronique du Gouvernement
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