Décès de Arba Diallo: Des Ouagalais parlent de l’homme
La nouvelle du décès de cette figure de l’opposition politique burkinabè, Arba Diallo dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre est partie comme une trainée de poudre dans les rues de Ouagadougou. Ils étaient rares, ceux qui ne n’étaient pas encore au courant. Un micro-trottoir réalisé par une équipe de Burkina24 pour recueillir les sentiments des uns et des autres, nous montre que l’homme n’est pas connu que du monde politique, il était admiré, apprécié par de nombreux citoyens burkinabè. Lisez quelques réactions.
Bandé Amadé, militant syndical : « De quoi est-il mort ? »
« J’ai appris sa mort autour de 2 heures du matin. J’ai d’abord cru que c’était faux. On l’a vu, il n’y a pas longtemps, participer au dialogue convoqué par le Président, je ne m’en revenais pas. J’ai cru que c’était faux mais quand les messages s’accumulaient, je me suis dit qu’il fallait se rendre à l’évidence, il est parti.
Jusqu’à présent je suis vraiment très affecté. Il fait partie de ces personnes qui nous donnent toujours envie de croire à la parole politique, parce qu’il faut dire aujourd’hui que c’est pratiquement le seul qui vous permet de dire voilà quelqu’un qui s’engage véritablement pour son pays.
On a aussi l’impression qu’après avoir participé à ce dialogue, il s’est dit que véritablement la misère humaine a atteint des degrés où on ne peut plus croire à ce cirque. Il a peut-être voulu partir, il n’a pas voulu voir le dénouement, c’est le sentiment que j’ai. Je me demande aussi de quoi est-il mort ? C’est une inquiétude que j’ai, c’est peut-être sans fondement mais après les accidents, les filatures qui ne se justifient pas, on a véritablement des raisons de poser la question, de quoi est-il mort ? Il faut qu’on nous explique.
Fatim Diallo, secrétaire au Ministère des Transports:
« Sans vous mentir, comme tout autre individu, je suis attristée par ce décès hormis le fait que ce soit un homme d’un parti pris par le fait que nous ayons le même nom de famille. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille et paix à l’âme de ce dernier. Sincèrement toute la tristesse nous est retombée dessus en apprenant son décès. En apprenant au début, je ne vais pas vous mentir, j’ai dis non, tant que j’aurai pas vu dans les journaux ou vu à la télé, je ne croirai pas. Mais comme dirait l’autre avec la volonté divine, nul ne peut et paix à l’âme de ce dernier ».
« Les politiciens caméléon, je n’ai pas entendu qu’il était comme ça. Son décès va coûter à la nation et à l’opposition »
Justin Bamouni, enseignant: »Ce n’était pas un politicien caméléon »
Arba Diallo, c’est un intellectuel du pays que nous connaissons par rapport à ses compétences sur le plan national qu’au plan international. Nous présentons nos condoléances à la famille éplorée. Nous n’avons pas grand-chose à dire par rapport à ce grand homme que nous avons perdu. C’est de la douleur que je ressens pour la jeune génération que je représente. »
Idani Yacouba , sécrétaire au Ministère de l’enseignements supérieur : « Il n’était pas un politicien caméléon »
La nouvelle du décès du politicien Arba Diallo, nous l’accueillons avec le plus profond regret. Ce que je pense c’est qu’aujourd’hui déjà qu’au niveau de la politique, il était de l’opposition et qu’avec lui l’opposition avait une certaine force.
Je crois que ça va jouer un peu au niveau de cette opposition là mais avec toujours la détermination on pourra se rattraper. C’est la vie qui est comme ça, il faut que quand quelqu’un part, un autre le remplace.
On n’a pas le choix, l’essentiel est qu’on puisse garder ce même élan. Je ne le connais pas bien mais je n’ai jamais entendu quelque chose de mal sur lui. Les politiciens caméléon je n’ai pas entendu qu’il était comme ça. Son décès va coûter à la nation et à l’opposition ».
Alwalid, étudiant : « Un baobab qui est parti »
Tôt le matin c’est un camarade qui m’a informé qu’il y a un baobab qui est parti, du coup tout ça nous a coupé la parole. Mais comme c’est l’œuvre de Dieu, on accepte ça comme ça. Sinon que c’est la sagesse qui est partie, il n’y a pas autre mot à dire.
Dans cette période on avait encore besoin de lui pour sortir d’un virage dangereux qu’on négociait parce qu’avec les négociations annoncées, on sait qu’au Burkina, s’il n’y a pas de personne sage et de bonne foi dans le dialogue ça risque « de rentrer en brousse » comme on le dit. Chacun de nous souhaitait vraiment que Arba Diallo participe vraiment à ce dialogue. Mais comme c’est le fait de Dieu, on souhaite que la terre lui soit légère et que son âme repose en paix.
« Compte tenu de la situation nationale actuelle, on aurait souhaité que Dieu le laisse vivre pendant un bon moment «
Amza Sané , étudiant en 2ème année géographie
« C’est beaucoup choquant, il faut dire que Arba Diallo est une personnalité de haute responsabilité et une figure emblématique pour l’opposition burkinabè. Compte tenu de la situation nationale actuelle, on aurait souhaité que Dieu le laisse vivre pendant un bon moment parce que c’est quelqu’un qui a suffisamment de belles idées. Sa disparition nous choque vraiment. »
Bisimo Modeste Etudiant en master1 de géographie : « Un grand homme politique »
Arba Diallo est un grand homme politique donc le parti est fortement implanté dans le nord du pays. La ville de Dori qu’on connaissait avant et Dori d’aujourd’hui, il y a une différence et on sait que c’est son œuvre.
Par rapport à tout cela, on se dit que c’est une grande perte pour le Burkina et avec le dialogue qui s’est entamé entre le président et l’opposition, il y aurait eu un grand poids. Il sera difficile de le remplacer mais comme c’est la volonté de Dieu on fera avec et on espère que Dieu accueillera son âme dans son paradis.
Madame Bassavé, agent de santé à la retraite : « Il était très intègre »
« Ce matin, mon fils a couru et a tapé à ma porte pour me dire qu’il y a une mauvaise nouvelle en ville.
J’ai commencé à trembler et il me dit que le doyen Arba Diallo est décédé de crise cardiaque. Je suis restée 5 minutes, je ne pouvais pas parler. D’abord, paix à son âme, j’ai connu ce monsieur quand il était dans le système des Nations unies, je ne le connais pas trop bien mais je voyais ce qu’il faisait au nom du Burkina. Quand il est entré dans la politique, il m’a beaucoup émerveillé par rapport à ce qu’il faisait pour sa ville Dori. Personne ne voulait aller à Dori.
Il m’a encore émerveillé quand le 11-décembre a été célébré à Dori l’an passé. J’ai écouté des interviews par rapport à ce qu’il a fait et par rapport à ce qu’il a demandé par ses amis européens qui l’ont aidé. Il est très intègre, il a mis tout cet argent pour bâtir sa ville. Paix à son âme ! C’est une grosse perte surtout en ce temps où on est en train de se battre pour retrouver la paix au Burkina, son apport était appréciable. Je n’ai pas de mot, je suis très triste. Si le Seigneur l’a rappelé auprès de lui c’est parce que son heure est arrivée, Que sa famille soit consolée !
« On avait toujours besoin de lui, surtout qu’il avait de grande idées et que c’est quelqu’un que nous avons compris «
Anonyme:
Je l’ai appris et ça m’a affligé, choqué, ça me fait mal parce que c’est une grande perte pour un homme comme lui surtout que nous n’avons pas entendu qu’il était malade et subitement on nous annonce sa disparition. Nous ne savons pas de quoi il est mort, mais je vous assure que c’est choquant, c’est une perte pour un homme de sa carrure, je crois qu’on avait toujours besoin de lui, surtout qu’il avait de grande idées et que c’est quelqu’un que nous avons compris.
Pour ce qu’il a fait à Dori , nous avons compris que c’est grand dirigeant pour ce pays. Il a fait ses preuves, on le juge à partir de ce qu’il a fait à Dori et nous disons que c’était un dirigeant potentiel, un dirigeant d’avenir. Nous regrettons sa disparition. Personnellement je suis affligée, je ne sais pas ce que je vais dire, je n’ai pas d’autres informations par rapport aux conditions de sa mort et j’avoue que c’est triste. Que son âme repose en paix ! Que sa famille soit soulagée et qu’elle se remette à Dieu. Nous allons prendre le temps pour digérer ça mais c’est la réalité qui est triste. Nous disons que c’est une grande perte.
Bagagnan Ousmane, retraité
Même si ce n’était pas Arba Diallo, si nous perdons quelqu’un c’est regrettable. Mais encore Arba Diallo, c’est quelqu’un qui fait quelque chose dans notre pays, qu’on le veuille ou pas.
Sa disparition aujourd’hui touche tous les Burkinabè. On lui souhaite que la terre lui soit légère et que d’autres personnes prennent l’expérience qu’il a laissée. C’est regrettable, Vous venez de m’apprendre son décès.
Propos recueillis par Reveline SOME
Burkina24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !