Tulinabo Mushingi : « Le Burkina est un exemple admirable de dialogue à la fois interethnique et interreligieux »
A l’instar du pays qui commémore en ce vendredi 11 septembre 2015, l’ambassade des Etats Unis au Burkina Faso n’a pas dérogé à la règle. Elle a marqué cette date anniversaire par la projection de deux courts métrages en présence des réalisateurs et une conférence publique traitant tous de la thématique de l’extrémisme violent. Le tout a été ponctué par des échanges avec le public invité pour la circonstance.
La cérémonie de commémoration des attentats du 11 septembre 2001 a été marquée par la présentation de deux courts métrages de « jeunes » réalisateurs. Il s’agit de ‘’De la plume à l’arme’’ de Touré Seydou Samba et ‘’Le repenti’’ de Bocoum Boureima.
‘’ De la plume à l’arme ’’ traite de la thématique des talibés dans la région du Sahel. Ces enfants livrés à eux-mêmes sont décrits comme « vulnérables » et donc peuvent céder facilement à la tentation et devenir des délinquants.
Quant à ‘’ Le repenti ‘’, il traite de la repentance d’un jeune qui avait sombré dans l’alcool, mais qui après l’intervention de son oncle a pu se ressaisir. Relevant, la « forte » relation existante entre l’oncle et le neveu dans la communauté, le réalisateur relève du coup ce lien social qui contribue autant que possible à la prévention contre l’extrémisme violent au sein de la jeunesse.
Le terme extrémisme violent pour Jacob Y. Yarabatioula, enseignant-chercheur à l’université de Ouagadougou, relève de la propension d’un individu à rejeter, refuser ou collaborer et d’échanger avec l’autre. « L’anathème est jeté sur l’autre, les voisins pour exprimer la poussée de l’extrémisme violent et des questions d’insécurité », a révélé J. Yarabatioula qui mène actuellement une étude sur le thème dans la région du Sahel.
Prenant la parole, l’ambassadeur Tulinabo Mushingi dit avoir une pensée pour les familles à qui les attentats ont pris des êtres chers il y a de cela 14 ans maintenant. Il a relevé la nécessité pour tous d’être ensemble en acte de défi vis-à-vis de ce jour fatidique. L’ambassadeur dit espérer que les idées qui on émané dans les échanges du jour vont contribuer à réduire même de façon minime la probabilité de l’extrémisme violent ici au Burkina.
Pour lui, ce n’est pas parce qu’on n’a pas détecté de risque d’attaque terroriste que cela exclu la présence de germes de l’extrémisme. Il a fait mention de l’enlèvement de Tambao et du décès du gendarme à Oursi.
La nécessité sied donc de renforcer les capacités des communautés à protéger leurs familles, amis et voisins des idéologies de la violence et du recrutement et surtout l’instauration du dialogue. « C’est dans cela que se trouve la force du Burkina Faso. Le Burkina est un exemple admirable de paix et de dialogue à la fois interethnique et interreligieux », a déclaré Tulinabo Mushingi. L’ambassadeur a terminé son allocution par un appel à continuer dans ce sens sans relâche surtout à travers les échanges d’idées.
Oui Koueta
Burkina24
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