Burkina : La Commission de réconciliation nationale a déposé son rapport

publicite

La Commission de réconciliation nationale et des réformes a remis ce 14 septembre 2015 son rapport au Premier ministre Isaac Zida à Ouagadougou. A cette occasion, Mgr Paul Ouédraogo, président de la Commission, a exprimé deux doléances majeures au Chef du gouvernement : qu’un meilleur sort soit réservé à ce rapport et que la Charte de la réconciliation nationale, contenue dans les réformes, soit signée par les candidats à la présidentielle, avant le début de la campagne électorale.

La suite après cette publicité

Après le rendez-vous manqué du 13 août 2015 (date de fin du mandat de la Commission), Mgr Paul Ouédraogo et les membres de la Commission de réconciliation nationale et des réformes ont rencontré le Premier ministre Isaac Zida, ce 14 septembre 2015 pour remettre le rapport.

Le président a rappelé la lourdeur de la charge de la Commission et qui a justifié le débordement sur le temps imparti. « (…) Proposer des stratégies et des mécanismes susceptibles de favoriser la cohésion nationale en faisant la lumière sur les causes de violences et conflits récurrents qui ont caractérisé notre histoire nationale de 1960 à 2015 n’est pas une sinécure, tant les meurtrissures, les injustices, les torts sont immenses », explique Mgr Paul Ouédraogo.

« Des larmes ont coulé pendant nos audiences »

Cela dit, le président de la Commission est revenu sur les conditions dans lesquelles le travail a été mené. Il a mis le doigt sur la profondeur de la souffrance des Burkinabè qui ont pâti des crimes et des injustices. Ce sont 5 065 dossiers qui ont été recensés.

« Des larmes ont coulé pendant nos audiences. Des faits incroyables nous ont été relatés. Des crimes ont été recensés. Des injustices de tous ordres, des brimades, des torts sans raison, des crimes économiques ont fait leur lit au Burkina Faso, toutes choses qui ont fini par irriter, par révolter », diagnostique-t-il.

Mgr Paul Ouédraogo a ensuite souligné la soif de justice des Burkinabè et surtout des victimes. « Les victimes réclament justice et les bourreaux doivent se repentir pour que nous parvenions à une réconciliation vraie », dit-il.

Mais la commission a insisté sur les principes suivants : la réconciliation ne saurait être une prime à l’impunité et le pardon ne saurait supprimer la réparation. « Nous ne parlons pas du pardon prononcé du bout des lèvres et qui renferme les rancœurs. Nous parlons du pardon accordé et reçu avec la sincérité du cœur et qui permet à celui qui le donne et celui qui le reçoit de s’élever et de s’affranchir dans la grandeur pour un cœur libéré du poids de ses erreurs et de ses rancœurs », a expliqué Mgr Paul Ouédraogo.

La commission a donc fait plusieurs recommandations, pour ce qui concerne les crimes, pour des réparations morales, financières et administratives.

Réformes

Sur le plan des réformes institutionnelles, la Commission a fait des propositions d’avant-projet de loi sur le Code électoral, la Constitution, la règlementation des partis politiques, l’accès à l’information publique, ainsi que des recommandations sur la gouvernance  financière.

La commission propose enfin la mise en place d’un Haut conseil de l’unité et la réconciliation nationale, qui suivra le traitement des cas de crimes. Afin de garantir la mise en œuvre de ce rapport, la Commission a établi une Charte de la réconciliation nationale qui devra être notamment signée par les candidats à la présidentielle de 2015, et ce, recommande Mgr Paul Ouédraogo, avant le début de la campagne électorale.

Le Président de la Commission a insisté sur la nécessité que ce rapport ne subisse pas le sort du rapport du collège des sages. « Les Burkinabè nous observent. Les Burkinabè attendent certainement beaucoup de ces conclusions. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que leur mise en œuvre soit des plus diligentes et des plus pragmatiques. Il nous faudra être concret », a dit Mgr Paul Ouédraogo au Premier ministre Isaac Zida, qui a pris l’engagement de le transmettre au Chef de l’Etat afin que la charte soit signée dans les meilleurs délais.

Abdou ZOURE

Burkina24

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

Articles similaires

31 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×