Putsch du 16 septembre 2015 : La saga des « fuites » d’écoutes téléphoniques continue
La série des « fuites » des écoutes téléphoniques continue de dérouler ses notes sonores. Après l’épisode Djibrill Bassolé et Guillaume Soro, qui n’a d’ailleurs pas encore connu son épilogue, voici d’autres écoutes téléphoniques ou supposées comme telles livrées sur la toile. Elles concernent le Général Gilbert Diendéré et le Général Djibrill Bassolé. Les deux enregistrements ont été publiés par un certain Sidi Koné, non encore identifié.
Le premier enregistrement, long de 9 minutes 54, concernerait le Général Gilbert Diendéré, auteur du putsch du 16 septembre 2015. Le nom des interlocuteurs n’est pas cité, mais l’auteur de la publication déclare qu’il s’agit du Général et de son fils.
On y entend Diendéré être appelé par celui qui est présenté comme son fils, qui s’inquiète que le camp Naaba Koom est bombardé. On imagine que cette conversation a eu lieu le 29 septembre, le jour où le camp Naaba Koom II, où était retranché le Général, a été pris d’assaut par l’armée burkinabè.
La supposée conversation entre Diendéré et son fils
Burkina24
Le Général Gilbert Diendéré, ou en tout cas celui qui est présenté comme tel, y explique à son fils que les carottes sont cuites et que « les enfants (les militaires du Régiment de sécurité présidentielle, (RSP) ont fui » du camp. Il dit avoir compris que ces derniers n’étaient là que « pour l’argent » et qu’ils ont pris la fuite dès qu’ils ont eu satisfaction. La voix supposée du Général Diendéré avoue à son « fils » qu’il se serait dans tous les cas rendu.
Puis, il annonce à ce dernier la suite inéluctable des évènements : « Tu auras un papa prisonnier. Voilà ». Il tente ensuite de rassurer son fils. Suivent quelques secondes de silence avant la fin de la conversation.
Le deuxième élément, toujours diffusé par « Sidi Koné », concernerait le Général Djibrill Bassolé, ancien ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré et inculpé dans le cadre du putsch du 16 septembre, et s’entretenant avec une certaine « Rebecca », selon les noms qui ont été cités par les deux interlocuteurs de la conversation longue de 10 minutes 37.
La supposée conversation entre Bassolé et une certaine Rebecca
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Bassolé, ou celui dont la voix est présentée comme étant la sienne, y semble très serein et rit aux éclats. Il rassure même son interlocutrice inquiète que « ça se passe superbement bien » pour lui. Ensuite, il se moque de la décision du gel de ses avoirs, estimant que ses comptes bancaires concernés ne sont pas les principaux.
« Ils vont être déçus quand ils vont aller voir mon compte à la BOA (…). Ce sont de petits comptes de fonctionnement quotidiens, je paye de petits trucs avec. Mais l’essentiel de mes mouvements, ce n’est certainement pas là-bas », peut-on entendre dans la conversation, qui a dû avoir lieu dans les premiers jours du désarmement du RSP, notamment avant le 29 septembre.
Le Général Bassolé y révèle aussi que la fin du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) n’est pas encore actée car il y a de la résistance et une contre-offensive est même en préparation. Il estime, en outre, que sans les mesures d’exclusion prises par le gouvernement de transition « on est à Kossyam », tant il dit avoir des « atouts ».
Les interlocuteurs parlent enfin d’un mystérieux « ami de Côte d’Ivoire », qui a pris des contacts avec « la femme de Gilbert » alors qu’il était à Ouagadougou, qui est « grillé » et envers qui il « recommande beaucoup de prudence ».
Quel crédit faut-il accorder à ces enregistrements ? Sont-ils authentiques ? A quelles fins sont-ils divulgués ? Il faut noter que toutes ces conversations rendues publiques n’ont jusqu’à présent pas été authentifiées.
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