Bassolma Bazié : « Il n’y aura pas de trêve sociale »
L’Unité d’action syndicale a levé son mot d’ordre de grève lancé aux premières heures du putsch orchestré par le général Gilbert Diendéré et ses frères d’armes de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). L’information a été rendue publique ce lundi 14 décembre 2015 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse. Mais cela ne signifie pas une trêve sociale pour le futur gouvernement.
« Le mot d’ordre de grève générale est levé à compter de ce jour 14 décembre 2015 à Zéro heure », a annoncé Bassolma Bazié, président de mois des Centrales syndicales et porte-parole de l’Unité d’action syndicale (UAS).
Cette décision vient clore enfin le chapitre de la grève générale lancée par l’UAS, le 16 septembre dernier, lorsque la tentative du putsch du général Gilbert Diendéré a été annoncée.
Revenant sur les raisons de cette levée, le porte-parole du mouvement syndical a expliqué qu’elles sont, d’une part, liées aux acquis engrangés suite à la mobilisation populaire qui avait permis « la libération du président du Faso, du Premier ministre et des membres du gouvernement, le désarmement suivi de la dissolution du RSP et la mise aux arrêts des putschistes ».
D’autre part, elle résulterait des efforts consentis par les autorités à « lever des sanctions subies par les travailleurs du fait de leur participation à la grève générale », a-t-il indiqué.
Toutefois dans son intervention, Bassolma Bazié a précisé que cette décision ne saurait aucunement être considérée comme « une période de grâce au futur gouvernement ».
Pas de trêve. Et répondant à ceux qui souhaiteraient que « l’UAS observe une trêve sociale », il a soutenu que la position du mouvement syndical reste ferme sur la question. « Il n’y aura pas de trêve sociale, soutient-il, car la faim et la misère ne connaissent pas de trêve ».
Aussi poursuit-il, la trêve sociale, de l’entendement des syndicats, ne peut être décrétée mais elle reste « une résultante de la qualité de la gouvernance ».
Par ailleurs, il serait déplacé, selon lui, de demander une trêve sociale à quelqu’un d’aussi avisé et expérimenté politiquement que le futur président Rock Marc Christian Kaboré, d’autant plus que ce dernier, au même titre que les candidats malheureux à la présidentielle, connait déjà les préoccupations des travailleurs et doit s’atteler à les résoudre.
Au passage, le porte-parole du mouvement syndical, a reproché au gouvernement partant de la transition, la non-tenue d’un certain nombre d’engagements à savoir, « les contenus dans le communiqué final issu de la rencontre gouvernement/syndicat de l’année 2015, la reconstitution des carrières du personnel des ex-garderies et la relecture de l’arrêté portant frais de transports pour les agents de la fonction publique affectée » . A ces engagements non tenus, s’ajoutent la persistance des crises sociales qui secouent jusque-là, près de huit ministères.
Tout en réitérant sa compassion aux familles endeuillées lors des événements malheureux que le pays a traversés, Bassolma Bazié a invité les autorités à se pencher sérieusement sur les préoccupations essentielles des travailleurs car « le climat social en dépend », a-t-il martelé.
Mamady Zango (Stagiaire)
Burkina24
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