Burkina : Lucien Bembamba et Sidi Paré mis en accusation devant la Haute cour de justice
Le Conseil national de la transition a voté ce 17 décembre 2015 deux résolutions mettant en accusation devant la Haute cour de justice deux anciens ministres. Lucien Marie Noël Bembamba, ancien ministre des finances de Blaise Compaoré, et Sidi Paré, ancien ministre délégué à la sécurité sous la transition, sont respectivement accusés de détournements de fonds et complicité avec les putschistes du 16 septembre 2015.
Par une résolution soumise par une trentaine de députés au CNT, et voté par 67 députés sur 67 votants, l’organe législatif de la transition a mis en accusation devant la Haute de justice, Lucien Marie Noël Bembamba, ancien ministre de l’économie et des finances de l’ancien président du Faso Blaise Compaoré.
Il est accusé de « détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite » dans le marché de construction de la Maison de la culture de Bobo-Dioulasso.
L’ancien ministre est soupçonné d’avoir, en usant de « manoeuvres frauduleuses », amené le Conseil des ministres à attribuer le marché du lot 1 portant sur les gros œuvres à une entreprise en violation de la réglementation en vigueur. A noter que ledit marché avait déjà été attribué par la commission d’attribution du marché. Le détournement porte sur la somme de plus de 753 millions de F CFA.
A noter que Lucien Marie Noël Bembamba fait déjà l’objet d’une mise en accusation devant la Haute cour de justice pour faits de coups et blessures volontaires, complicité de coups et blessures, assassinats et complicité d’assassinat lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Sidi Paré. Le second mis en accusation (67 députés sur 67 votants) est l’ancien ministre délégué à la sécurité, Sidi Paré. Débarqué au lendemain de l’échec du putsch du 16 septembre 2015 dirigé par le Général Gilbert Diendéré, il est accusé d’avoir « délibérément collaboré » avec les putschistes et poursuivi pour « complicité ».
Sidi Paré avait déjà été inculpé et mis sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) dans le cadre de l’enquête menée devant le tribunal militaire sur le coup d’Etat.
Pour rappel, près d’une dizaine de ministres du gouvernement de l’ancien président Compaoré ont été mis en accusation devant la Haute cour de justice pour des faits de détournement de fonds, entre autres.
L’ensemble du dernier gouvernement avant l’insurrection fait également l’objet de la même procédure et au moins quatre ministres ont été mis sous mandat de dépôt. Le Parquet de la Haute cour de justice avait annoncé espérer ouvrir les premiers procès avant la fin de la transition.
Abdou ZOURE
Burkina24
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