Etude : Etre d’origine africaine réduirait considérablement les chances d’embauche en France
Le travail présente une mesure des inégalités de salaires et d’accès à l’emploi liées au sexe, à l’origine migratoire et à la résidence en France, ainsi que leur évolution depuis vingt-cinq ans. La discrimination dont sont encore victimes les personnes d’origine africaine qui vivent et cherchent du travail en France a encore la peau dure. Pour décrocher un emploi au pays des lumières, il vaut mieux être un homme blanc, selon une étude publié ce 18 février 2016 par l’agence gouvernementale « France Stratégie ».
L’analyse économétrique le confirme : Pour trouver un emploi (bien rémunéré) en France, mieux vaut être un homme, sans ascendance migratoire.
« A caractéristiques égales, ils ont un accès privilégié à l’emploi, notamment au CDI à temps plein et ils bénéficient de salaires plus élevés », ajoutent les auteurs de cette étude visant à cerner les inégalités « inexpliquées » sur le marché du travail, imputables en partie à la discrimination (origine, sexe, résidence).
Les femmes seraient la catégorie qui accède le plus souvent au Bac sur la période 1990-2014. Elles sont en moyenne plus diplômées que les hommes. Mais elles ont des taux d’activité inférieurs de dix points à ceux des hommes, des temps partiels supérieurs de vingt points, la probabilité la plus faible d’accéder aux 10 % des salaires les plus élevés et un écart de salaire « inexpliqué » de l’ordre de 12 %. Mais que les femmes continuent d’être les premières victimes des inégalités sur le marché du travail.
Organisme de réflexion rattaché à Matignon, France Stratégie a aussi révélé dans son étude que les hommes originaires des départements d’outre-mer/Dom (Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion) et du continent africain, Maghreb compris, souffrent bien plus que ceux sans ascendance migratoire d’un «sur-chômage important», accèdent difficilement aux postes les plus rémunérés et perçoivent de plus faibles salaires.
Le taux de chômage chez les personnes originaires du continent africain est de 18 % pour les hommes et 13 % pour les femmes. Chez les hommes et femmes sans ascendance migratoire, il est à 6 %. Avec une ascendance européenne, le taux passe à 6,5 % pour les femmes et 6,6 % pour les hommes.
Les écarts en fonction des origines s’effacent sensiblement parmi les personnes travaillant à temps partiel, avec un taux de chômage de 4 % pour les hommes sans ascendance migratoire (7 % pour les descendants d’immigrés Afrique, Maghreb compris) et de 28 % pour les femmes de la même catégorie (29 % pour les descendantes d’immigrés Afrique-Maghreb).
L’étude de France Stratégie se base sur un sondage réalisé entre 1990 et 2014 auprès d’un échantillon de 22,7 millions de personnes nées en France et âgées de 25 à 59 ans.
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