117e Session du Comité des droits de l’homme de l’ONU : Que retenir de la participation du Burkina ?

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Des membres du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), du Centre d’Information et de Formation en matière de Droits humains en Afrique (CIFDHA) et de l’Association Semfilms étaient face à la presse, ce jeudi 14 juillet 2016 à Ouagadougou.

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La situation des droits civils et politiques au Burkina a été examinée lors de la 117e Session du Comité des droits de l’homme des Nations Unies ouverte depuis le 20 juin 2016 à Genève en Suisse et qui se clôture le 15 juillet. C’est ce qu’ont annoncé les représentants des trois organisations de défense des droits de l’homme.

Il s’est agi principalement pour le Comité d’évaluer la mise en œuvre du Pacte International relatif aux droits civils et politiques, Pacte ratifié par le Burkina depuis le 4 janvier 1999. C’est donc la première fois et avec un retard de 16 ans sur les autres pays que le Burkina participe à une session du Pacte international relatif aux droits humains. « Un grand retard », à en croire Christophe Bado du MBDHP.

L’insécurité, l’impunité, les pratiques de tortures au Burkina ont été exposées à l’ONU…

D’abord, parallèlement au rapport de l’Etat, ces organisations ont élaboré et transmis au Comité, deux rapports alternatifs, contre-rapports dans lesquels elles révèlent avoir dépeint sans complaisance la « réalité peu reluisante » des droits civils et politiques au Burkina. « Ce qui a été très bien apprécié par le Comité », note M. Bado.

Les organisations de défense des droits humains à travers une délégation forte de 5 membres ont participé physiquement aux travaux d’évaluation du Burkina du 27 au 29 juin 2016 à Genève. Ainsi, au cours de séances formelle et informelle, les émissaires du MBDHP, du CIFDHA et de l’Association Semfilms ont exposé la situation des droits civils et politiques aux membres du Comité des droits de l’homme de l’ONU.

Les interventions, selon Christophe Bado et ses condisciples, ont porté entre autres sur la justice (en relation avec la lutte contre l’impunité, des crimes de sang et économiques, la justice pour les martyrs de l’insurrection, du putsch manqué), les conditions carcérales, l’abolition de la peine de mort, l’insécurité, les dérives des Koglweogo, les pratiques de tortures, de traitements cruels, inhumains par les Forces de sécurité, les conflits intercommunautaires, la condition des femmes et des enfants, le mariage forcé, etc.

Christophe Bado (à gauche) et Urbain Kiswendsida Yaméogo.
Christophe Bado (à gauche) et Urbain Kiswendsida Yaméogo.

L’épée de Damoclès toujours au-dessus de la tête de Blaise Compaoré…

Il faut noter que « le Comité n’a pas manqué de poser de nombreuses questions à la délégation gouvernementale concernant notamment les dossiers Thomas Sankara, Dabo Boukary et Norbert Zongo, les poursuites engagées contre Blaise Compaoré, la liberté d’expression, l’âge du mariage, l’égalité de genre, la mortalité maternelle et infantile, les lynchages ainsi que de nombreuses autres situations avec des noms et des lieux bien précis », a souligné Urbain Kiswendsida Yaméogo. Ainsi donc, l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, a toujours au-dessus de la tête l’épée de Damoclès.

Selon M. Yaméogo, le rapport de plus de 110 pages listant 28 grands points est certes très long mais beaucoup apprécié par les membres du Comité des droits de l’homme. Et à Adama Nabaloum du service communication du MBDHP de revenir sur les conditions carcérales au Burkina. « Est-ce que les Maisons d’arrêt et de correction pourront toujours jouer leur rôle de correction ? », se demande-t-il. Il soutient également que le Burkina est abolitionniste de la peine de mort dans les faits mais pas encore dans le droit.

Des dérives constatées dans les actes commis par les Koglweogo

En ce qui concerne les exactions liées aux activités des groupes d’autodéfense Koglweogo, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies est restée ferme à l’égard du gouvernement burkinabè. Il a été en effet, selon Christophe Bado, « instruit à l’Etat de garantir les droits des personnes privées de liberté et de prendre des mesures qui s’imposent pour mettre fin aux exactions des groupes d’auto-défense Koglweogo ».

Fières de leur première participation à cette session, les organisations de défense des droits de l’homme disent rester en veille pour la mise en application des recommandations qui seront formulées par le Comité et rappellent déjà à l’Etat son obligation d’y veiller scrupuleusement.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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