Sécurisation du territoire: 2624 policiers avec des « valeurs ajoutées » répondent à l’appel

L’Ecole nationale de Police a jugé aptes ses 2624 nouveaux fonctionnaires, tous grades confondus de la 45ème promotion baptisée « Professionnalisme et engagement patriotique ». Elle les a officiellement mis à la disposition du ministère de la sécurité intérieure ce vendredi 22 juillet 2016. Foi du directeur de l’école, ces éléments ne viennent pas pour compléter les effectifs des services sur le terrain, comme il a « souvent entendu dire ». Ils ne sauront l’être parce que « la route d’un Burkina émergent ne contourne pas la cour de sa police ». Elle est pour lui la « chambre principale » de la maison Burkina Faso.
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Burkina24
Ils sortent de l’ENP au moment où le pays a plus que jamais besoin de leurs compétences pour lutter contre le terrorisme, ce fléau inconnu des Burkinabè avant les attaques que le pays a subies au Nord et au Centre en début d’année, plaçant plus encore la question sécuritaire au cœur des politiques de développement.
« Dans le contexte actuel marqué par une crise de valeurs ayant favorisé des actes d’incivisme grandissant, de grand banditisme et de terrorisme, l’agent de sécurité, placé au cœur de cette problématique, est plus que jamais interpelé », a admis l’élève Commissaire Bagagnan Wahabou, délégué de la promotion.
Parmi ces menaces, il y a la vague d’incivisme de ces derniers mois. Elle a dû peser dans le choix du thème de la cérémonie qu’est « L’excellence de la formation dans les écoles de police : facteur déterminant dans la lutte contre l’incivisme au Burkina Faso ».



Ils sont 2624, mais leur nombre compte peu pour le contrôleur général de police Théophane Segueda, directeur de l’école. Surtout auprès des valeurs que les recrues doivent cultiver dans l’exercice de leur fonction. Un point de vue partagé par le directeur de l’école, que n’a pas omis de rappeler le délégué de promotion. « La Police nationale, la police municipale n’ont pas besoin de suppléments d’effectifs mais plutôt des valeurs ajoutées », déclare-t-il.
Prenant la parole, le directeur de l’école, n’a pas hésité à signifier aux élèves et à l’assistance la nécessité pour eux de ne pas passer pour des compléments d’effectifs. Lui qui a « souvent entendu dire que la 45 ème promotion pourra compléter les effectifs des services de police sur le terrain ».
Des dires qui lui font recevoir « un pincement au cœur ». Ces propos, « acceptés par beaucoup de gens », il les qualifie de « dangereux », même si, juge-t-il, que « c’est ainsi, dans l’organisation du travail qu’ils aiment être des compléments d’effectif, ils prennent la place que le complément occupe dans la phrase ».



Mais, assure celui qui a la lourde tâche de pétrir du sens de la discipline, de l’éthique et de la dignité l’emploi de policier, « vous n’êtes pas des compléments d’effectifs ». Pour le contrôleur général Théophane Segueda, la Police nationale représente la « chambre principale » de la « coquette » villa que pourrait symboliser le Burkina Faso.
Pour leur souhaiter bon vent, le ministre de la sécurité s’est référé à Sénèque: « il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait pas où il va ». La direction, le délégué de promotion l’a: « nous nous laisserons guider par le professionnalisme ».
Oui Koueta
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