Vidéo club à Nouna : Georges Drabo, seul rescapé de l’avènement des lecteurs DVD

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Au moment où le FESPACO bat son plein à Ouagadougou, Burkina24  marque un arrêt sur un pan du cinéma qui a marqué l’histoire des quartiers populaires du Burkina. Il s’agit des vidéos clubs. A Nouna, c’est « écran noir » sur l’ensemble de ces petits espaces de projection de films, depuis l’expansion des  lecteurs DVD, appareils à la portée de tous.  Malgré tout, Georges Drabo, le tenancier du seul vidéo club de la ville qui reste fonctionnel, résiste. Ce passionné du cinéma dit vouloir préserver un cadre de retrouvailles et de distraction. Mais pour combien de temps encore.

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Lundi, 27 février 2017. Nous sommes au vidéo club de Georges Drabo, sis au secteur 1 de Nouna. Au programme ce soir : EPREUVE MORTELLE. Un film de karaté mettant en duel des Japonais et des Chinois.  « Le programme de demain mardi prévoit un film indou et les jours suivants sont réservés aux films africains, français et américains », nous a confié  Drabo.

L’affiche du jour

 Il en est ainsi depuis près d’une vingtaine d’années. Mais ce qui a changé au fil des ans, c’est le nombre de clients qui s’est réduit progressivement. En plus, le prix du ticket qui était de 100 F CFA pour les adultes et 50 F CFA pour les enfants est maintenant fixé à seulement 25 F. « Avant je pouvais avoir au moins 15 000 F CFA par séance mais aujourd’hui, je gagne difficilement 2000 F CFA ».  Principale cause : la prolifération des lecteurs DVD.

Alexis Kienou, cinéphile : « Je me sens mieux ici en groupe »

 Il y a 15 ans, les postes téléviseurs se comptaient sur le bout des doigts à Nouna. De nos jours,  chaque famille en dispose, avec à l’appui des lecteurs DVD qui permettent de suivre les films.

Le temps où l’on se déplaçait pour aller au cinéma semble être révolu. Le ciné Numadu, qui était un grand lieu de rendez-vous cinématographique,  est devenu celui des ordures. Un véritable dépotoir.

 Du coup, Georges Drabo peine à joindre les deux bouts, lui qui doit  honorer les frais du BBDA (15 000 F CFA/an ), des impôts (20 000 F CFA/an), sans compter les frais d’électricité et de location de l’espace qui s’élèvent à 25 000 F CFA par mois. Mais faut-il fermer comme l’ont fait tous les autres gérants de video clubs de la ville ?

Tenir bon

Georges Drabo n’a pas cette idée. Le quinquagénaire tient toujours à exprimer son amour pour le cinéma. «  C’est d’abord par passion que j’ai ouvert ce video club. Dès mon  jeune âge, j’étais cinéphile. Honnêtement,  je n’y gagne rien. Souvent,  le BBDA vient sans prévenir et si vous n’arrivez  pas à payer, il ramasse tout le matériel. Beaucoup de gens ont abandonné mais moi j’essaie de tenir malgré tout. Je pense que c’est ma façon d’offrir un cadre de retrouvailles et de divertissement au jeunes de Nouna qui s’occupent ici sainement au lieu de fréquenter certains lieux de débauche », a-t-il indiqué.

Georges Drabo : «J’ai ouvert ce video club par amour pour le cinéma»

Et ce n’est pas Alexis Kienou, un de ses fidèles clients qui fréquentent les lieux depuis son ouverture qui le contredira. « Chaque soir après le service je me retrouve là pour suivre les films. Je possède un lecteur DVD à la maison, mais je me sens mieux ici en groupe. C’est plus ambiant. Nous remercions Georges pour son initiative », dit-il.

Cri de cœur

Mais Drabo reste réaliste. « Sans soutien, je risque moi aussi d’arrêter, projette-t-il. Si le ministère de la culture pouvait alléger, voire supprimer les taxes qu’on paye, cela nous aiderait. Mon souhait aussi c’est d’avoir un prêt qui me permettrait de revitaliser ce secteur. J’avais  acquis un écran géant que j’ai payé à un million mais, qui malheureusement  est tombé définitivement en panne seulement après trois mois de fonctionnement. Donc si les autorités pouvaient nous aider dans ce sens ».

A l’heure où le thème du 25e FESPACO porte sur les métiers du cinéma, son cri de cœur  ne pouvait tomber bien à propos.

Merveille KAPIDGOU

Correspondant de Burkina24 à Nouna

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