Burkina : « L’impunité nourrit la corruption » (Ibriga)
Le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) a animé une conférence ce samedi 29 juillet 2017 à l’amphi Aimé Nikiéma de l’Université de Ouagadougou.
« L’impact de l’impunité des malversations financières sur le développement économique et social du Burkina Faso ». Tel est le thème sur lequel le panéliste et les participants ont échangé au cours de la conférence.
«D’après les rapports de 2009 à 2015, plus de 44 milliards de F CFA de biens publics ont été dissipés, et ce chiffre ne concerne que quelque structures de l’Etat », révèle Luc Marius Ibriga, président de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). « Quand on regarde les chiffres, on se rend compte que plus on avance plus les chiffres augmentent alors que s’il y avait une sanction on devrait aller vers une diminution. Cela montre que l’impunité nourrit la corruption et il faut véritablement sévir vis-à-vis de la corruption pour empêcher le passage à l’acte», poursuit-il.
« La corruption est une question sociale qui aggrave la pauvreté et ceux qui sont touchés par ce phénomène sont les plus démunis», selon toujours Luc Marius Ibriga. Il donne aussi des précisions sur la somme des détournements par catégorie sur quelque année pour montrer le taux élevé de corruption au Burkina-Faso.
«En 2009 au titre des détournements de fonds et des manquants de caisses, nous avons 77.690.141 de FCFA. Au titre des manifestations liées à l’absence de biens justificatifs, c’était 4.775.606 FCFA. Au titre des autres manifestations, nous avons 521. 949.770 FCFA soit un total à recouvrer de 604. 415.717 FCFA. En 2012, il y a une croissance. Les détournements sont de 779.283.923 FCFA. L’absence de pièces justificatives passe à 76.654.399 FCFA et autres manifestations étaient de 227.416.296 FCFA soit un total de 1.083.354.618 FCFA».
Les rapports en matière de détournement se font chaque année depuis la création de l’ASCE-LC en 2007. Cette institution a pour mission de réunir des preuves, constater des faits et les présenter à toutes les institutions concernées. Il revient à la justice de donner suite aux affaires de corruption.
Mais pour Luc Marius Ibriga, il faut privilégier la prévention et l’action citoyenne. « Il faut aller vers la prévention. Nous devons aller vers les jeunes générations, les plus petits pour faire en sorte que se développe au Burkina Faso une culture du refus de la corruption.
C’est ainsi que nous allons créer un environnement qui permette aux uns et aux autres de respecter le bien public et de considérer que l’argent public doit servir à satisfaire les besoins sociaux de base des populations. Nous ne pouvons pas de façon individuelle nous accaparer du bien public alors que d’autres sont dans le besoin», a-t-il conclu.
Ismène KPEDJO (Stagiaire)
Burkina 24
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