L’ARCN à la recherche « d’hommes spéciaux » pour diriger le Burkina
Avant de pouvoir « exiger de leurs dirigeants, ce qui leur faut », il faut au préalable que les populations passent par l’étape prise de « conscience de ce qu’ils doivent faire ». Et surtout, qu’elles comprennent qu’au fond, c’est elles qui ont le dernier mot. Pour cela, comme cela était le cas sous la révolution, l’ancien CDR et ambassadeur du Burkina Faso en Libye a pris la route des champs ce 13 septembre 2017. Le but, parvenir à « recréer un cadre de vie nouveau à travers une citoyenneté nouvelle ».
Animés par la volonté d’« aider à trouver les hommes spéciaux à même d’étoffer notre liste de ressources humaines nécessaires à la société nouvelle à laquelle nous aspirons », les responsables de l’Association pour la renaissance d’une citoyenneté nouvelle (ARCN) ont débuté leur campagne de conscientisation ce mercredi 13 septembre non loin du lit du barrage de Bagré pour traiter du sujet.
La conférence publique pas comme les autres (sous une tente au milieu de champs) s’est déroulée après la mise en terre de plants dans un champ de haricot dénudé d’arbre. Les plants fruitiers allant du goyavier au citronnier en passant par le karité ont été mis en terre sous la supervision de l’agent des eaux et forêts présent pour la circonstance. « Le reboisement, c’est pour le développement », a caricaturé Pierre Clavaire Inoussa Yelby, deuxième adjoint au maire de la commune de Bagré.
Prendre en main leur destinée
Le choix du lieu de la rencontre n’est cependant pas fortuit. Le troisième convoi de retournés volontaires en provenance de Libye a eu lieu dans l’après-midi du mercredi 13 septembre. Mousbila Sankara, propose que chaque lopin de terre exploitable sur le lit du barrage le soit pour en faire « un attrait pour que les jeunes d’abord restent, pour que d’autres jeunes puissent venir s’installer » par la suite.
Sur une prévision de 30 000 hectares, il s’étonne qu’à ce stade, seuls « 1 200 ha ont été aménagés en rive droite et 2 180 en rive gauche uniquement en irrigation gravitaire ». Des chiffres qui émanent d’une étude d’octobre 2010 sur l’« état des lieux autour du barrage de Bagré au Burkina Faso ». Ceci relève d’« une catastrophe » aux yeux de Sankara. Après être revenu sur l’historique du barrage, à défaut d’enquêtes officielles, ceux qui sont sur place devraient selon lui exiger des réponses des responsables maintenant qu’ils savent ce qui était attendu.
Du fruit des observations de Mousbila Sankara, « les gens n’ont pas constaté que c’est eux qui constituent le pouvoir ». Mieux, « ils croient que c’est quelqu’un qui est le pouvoir or que c’est eux qui fabriquent les dirigeants ». « C’est eux qui renforcent ou affaiblissent le responsable politique », poursuit-il. D’où l’appel lancé aux participants à la conférence à se sentir intéressé par la gestion de ceux qu’ils ont portés au pouvoir tout en n’oubliant pas de remplir au mieux leurs devoirs. Et pour cause, a-t-il dit, « s’ils n’ont pas conscience de ce qu’ils doivent faire, ils ne pourront pas exiger de leurs dirigeants, ce qui leur faut ».
Pour le président de l’ARCN, « il n’y a pas de nouveaux (dirigeants) ». Ceux qui sont là l’ont été selon lui « par la force des choses », par « manque de jugement, manque d’appréciation ». Avec cette campagne, il nourrit un espoir. Celui de « rencontrer des gens qui sont de vrais responsables politiques, qui s’occupent de leur peuple ».
Oui Koueta
Burkina24
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